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Mohamed Ali Soilihi, innocent, mais toujours pas libre

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Mohamed Ali Soilihi, innocent, mais toujours pas libre

«Libérés», les autres prisonniers politiques sont innocents

Par ARM

       Le syndrome Ahmed Hassane El Barwane bat son plein. L’ancien ministre Ahmed Hassane El Barwane avait lancé, comme pour excuser la cruauté et les injustices du dictateur Assoumani Azali Boinaheri, qui l’avait emprisonné sans le moindre motif légal, l’accusant mensongèrement d’avoir commandité l’amputation de la main d’un gendarme (opération dirigée par la dictature de Mitsoudjé) lors de l’imposition de la «non-Constitution de la main coupée et de la mort», le lundi 30 juillet 2018: «Azali m’avait emprisonné, Azali m’a libéré». C’est triste: même les «opposants» veulent faire croire aux Comoriens que quand un innocent est «libéré» des geôles du dictateur Assoumani Azali Boinaheri, il faut présenter au satrape de Mitsoudjé des remerciements parfumés car ça serait un insigne privilège, honneur et faveur. Certains s’agitent parce que des prisonniers politiques absolument innocents sont sortis de la petite prison de 4 murs pour entrer dans la grande prison à ciel ouvert appelée «Comores».

On dit doctement aux Comoriens que le Vice-président Mohamed Ali Soilihi a été «honoré et gratifié» par l’allègement des conditions de son assignation à résidence. C’est de la démence et de l’irresponsabilité de débiles gommeux et boutonneux.

1.- Rien ne justifie l’assignation à résidence du Vice-président Mohamed Ali Soilihi, dont le nom n’est cité nulle part sur l’enquête internationale sur «la citoyenneté économique»: Atossa Araxia Abrahamian: Citoyennetés à vendre. Enquête sur le marché mondial des passeports, Lux Éditeur, Canada, 2016 (192 p.). Alors, pourquoi demande-t-on au peuple d’applaudir car les conditions d’assignation illégale à résidence d’un innocent sont allégées, si allègement il y a? N’est-ce pas le Vice-président Mohamed Ali Soilihi qui avait réorganisé le programme de «la citoyenneté économique», pour que toutes les transactions se passent de Banque centrale à Banque centrale, sous supervision des partenaires économiques et financiers des Comores? N’est-ce pas lui-même qui avait obtenu l’effacement de la dette extérieure des Comores, dette que le dictateur de Mitsoudjé a doublée (300 millions d’euros)?

2.- Les autres prisonniers politiques n’ont commis aucune infraction à la Loi. Ce sont des innocents, et leur libération n’est pas un évènement sur lequel il faut s’attarder. On attend plutôt leur indemnisation pour enlèvement et séquestration.

3.- En réalité, il n’y a pas une libération des prisonniers politiques, mais celle des violeurs et des pédophiles, puisque les prisons des Comores ont été vidées de leurs prédateurs sexuels au moment où quelques prisonniers politiques ont été sortis de prison.

4.- Pendant que le dictateur Assoumani Azali Boinaheri amuse la galerie de la diplomatie et le tapis des médias, le Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi meurt à petit feu entre 4 murs depuis le 19 mai 2018. L’enquête minutieuse d’Atossa Araxia Abrahamian l’accuse d’excès de confiance envers Bashar Kiwan, mais pas de corruption et de détournement de fonds. Or, les conditions de son emmurement n’ont guère été allégées. Alors, de grâce, qu’on cesse de parler de libération des prisonniers politiques alors que le plus célèbre d’entre eux meurt toujours seul. Où sont la tonne de billets de 100 dollars, ou le virement ou le chèque pouvant «prouver» le détournement de fonds qui n’a jamais eu lieu? Où? Où?

Alors, les Comoriens ne vont pas tomber dans l’agonie des remerciements devant le dictateur Assoumani Azali Boinaheri, resté horrible et impitoyable envers des innocents. La justice n’est pas une faveur, mais un droit. John Rawls l’explique: «La Justice est la première vertu des institutions sociales comme la vérité est celle des systèmes de pensée. […]. Chaque personne possède une inviolabilité fondée sur la justice qui, même au nom du bien-être de l’ensemble de la société, ne peut être transgressée. Pour cette raison, la justice interdit que la perte de la liberté de certains puisse être justifiée par l’obtention, par d’autres, d’un plus grand bien. Elle n’admet pas que les sacrifices imposés à un petit nombre puissent être compensés par l’augmentation des avantages dont jouit le plus grand nombre. C’est pourquoi dans une société juste, l’égalité des droits civiques et des libertés pour tous est considérée comme définitive; les droits garantis par la justice ne sont pas sujets à un marchandage politique ni aux calculs des intérêts sociaux. La seule chose qui nous permettrait de donner notre accord à une théorie erronée serait l’absence d’une théorie meilleure; de même, une injustice n’est tolérable que si elle est nécessaire pour éviter une plus grande injustice. Étant les vertus premières du comportement humain, la vérité et la justice ne souffrent aucun compromis»: John Rawls: Théorie de la justice, (A Theory of Justice), Nouveaux Horizons & Éditions du Seuil, Collection «Empreintes», Paris, 1987, p. 30.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Vendredi 1er avril 2022.


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