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Dialogue national: nouveau dada des dirigeants africains

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Dialogue national: nouveau dada des dirigeants africains

L’opposition pratique la vieille politique de la chaise vide!

Par Saïd Omar Badoui

       À l’instar de certains de ses homologues africains, dont les pays traversent de crises socio-politiques aiguës, le Président de l’Union des Comores, Assoumani Azali, a, à son tour, organisé «son» «dialogue national».

À cette occasion, il avait invité l’opposition et la société civile «à trouver» des solutions à la crise socio-politique que connaît l’Union des Comores et à décrisper le climat politique qui y prévaut.

Cette initiative, qui consiste à organiser un «dialogue national» réunissant les forces vives de la nation, à savoir, la classe politique, comprenant la majorité et l’opposition ainsi que la société civile, dont des experts dans différents domaines, démontre une apparente «bonne volonté» qui compte politiquement et diplomatiquement.

Mais, force est de constater le boycott de la principale force de l’opposition estimant que les conditions d’un «dialogue inclusif» n’étaient pas réunies, à savoir: la libération des prisonniers politiques, dont l’ancien Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, assigné à résidence anticonstitutionnellement, illégalement et sans preuves depuis le 19 mai 2018 (!) pour «corruption et détournements de biens publics», l’ancien Gouverneur d’Anjouan Abdou Salami Abdou, poursuivi pour «atteinte à l’unité nationale, participation à un mouvement insurrectionnel, rébellion et troubles à la sécurité publique», selon l’acte d’accusation établi par la juge Noura Oussene, ainsi que d’autres détenus d’opinion.

S’il est vrai que l’opposition était dans son droit de poser les conditions préalables à sa participation, il n’en demeure pas moins que son refus de participer à ce dialogue, ne serait-ce qu’avec des réserves, interroge.

Évidemment, il eût été plus judicieux et souhaitable que le Président Assoumani prenne des mesures de détente pour rétablir un minimum de confiance en amont du dialogue. Mais, d’aucuns pensent, à juste titre, que rien ne vaut le dialogue surtout en période de crise.

Jusqu’à ce jour, le dialogue reste le mécanisme le plus efficace de sortie de crise. L’actualité immédiate marquée par la guerre en Ukraine est là pour témoigner. Les protagonistes n’ont jamais fermé la porte au dialogue et continuent d’en user, pendant que la guerre fait rage!

La classe politique, plus fragmentée que jamais, depuis l’élection présidentielle affreusement et honteusement fraudée de 2019, s’agite stérilement pendant que l’économie du pays n’en finit plus de plonger, alors que l’urgence sociale s’accentue.

C’est une situation inquiétante qui devrait inciter les forces vives de la nation à s’entendre, et vite, raison pour laquelle, «le dialogue» en cours ne doit pas se focaliser essentiellement que sur des questions relatives à l’organisation des élections, mais aussi d’un changement de système politique.

«La voie du dialogue, de la diplomatie est difficile, souvent décevante mais il n’y a pas d’alternative. Il faut donc continuer dans cette voie», avait dit un ancien Président de la République française.

Par Saïd Omar Badaoui

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© www.lemohelien.com – Lundi 7 mars 2022.


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