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Du «gaz» à Anjouan pour réveiller le séparatisme

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Une éventualité pour mettre en danger l’unité des Comores

Par ARM

   Drôle de pays, tout de même. Les Comores sont un pays tellement drôle qu’au nom de la préservation de l’unité des Comores, Grands-Comoriens et Mohéliens prient pour que jamais et jamais, le pétrole et le gaz naturel qu’on dit au large des Comores ne soient décelés dans les «eaux territoriales» et dans la «zone économique exclusive» d’Anjouan. Pourquoi donc? Pour une raison très simple mais pas si simple: parce que les Anjouanais, exportant leur important surplus démographique à Mayotte, Mohéli et Grande-Comore, où ils suscitent des sentiments de haine et de rejet, seront tentés de proclamer de nouveau l’indépendance de leur île, comme cela a été le cas de février 1997 à mars 2008. Si on en est arrivé là, c’est parce que le séparatisme anjouanais est resté latent, voire réel. Il est dans les têtes, dans les âmes et dans les cœurs, et les Anjouanais ne se posent même pas la question de savoir si les autres îles vont les accepter chez elles après leur deuxième proclamation d’indépendance, pendant que sur place à Anjouan, on ne trouve ni Mahorais, ni Mohéliens, ni Grands-Comoriens, les Anjouanais allant jusqu’à refuser que les ressortissants des autres îles soient nommés à des postes officiels sur leur île tout droit sortie du Paradis. Pour vaincre le séparatisme institutionnel à Anjouan, il avait fallu organiser le débarquement militaire du 25 mars 2008. Pour autant, une action militaire ne lave pas les idées noires d’une tête. Ne perdons pas de vue le fait que la proclamation de l’indépendance de «l’État» d’Anjouan en 1997 avait été suivie d’un projet de «rattachisme», l’idéologie de rattachement d’Anjouan à la France, c’est-à-dire, la recolonisation de l’île.

   Pour comprendre ce qui provoque des démangeaisons cérébrales chez les séparatistes de l’île d’Anjouan, il faut partir de l’idée selon laquelle, selon des informations récentes, de potentiels (il est bien dit «potentiels») gisements de gaz existeraient dans la zone maritime d’Anjouan. Naturellement, dès que la nouvelle a filtré et est arrivée aux oreilles des «Grands Messieurs» du séparatisme insulaire d’Anjouan, elle a commencé à affoler à nouveau certains cercles politiques anjouanais habitués au discours de haine et aux pratiques de détestation entre Comoriens. Des esprits mal tournés et mal intentionnés s’échauffent, voyant déjà les milliards d’euros et de dollars pleuvoir sur leurs têtes, voyant leur île se transformer en «Émirat gazier des tropiques et de l’Équateur». La chose fait rire parce que la sécession est ainsi à nouveau à l’ordre du jour pour ces «Grands Messieurs» du séparatisme insulaire d’Anjouan. Tout ceci ne manque pas d’inquiéter tant les plus hautes autorités de l’Union des Comores que les milieux diplomatiques, parce que, dans les chancelleries, l’affaire est suivie avec appréhension, inquiétude et consternation.

   Pour rappel pour ces Anjouanais qui tirent déjà des plans sur «la comète gazière» en vue des milliards de dollars qu’ils voient déjà à leurs portes: l’exploitation du gaz naturel est une affaire très compliquée et très particulière. Pourquoi? Parce que le gaz naturel, ce n’est ni de l’eau, ni de la banane, ni des mangues, ni du manioc. Donc, le gaz ne se boit, ni ne se mange. Il faut, pour pouvoir le transporter, l’exporter, le vendre et en tirer des milliards de dollars et d’euros, le liquéfier. Oui, tant que le gaz n’est pas liquéfié, il est un collier de perles dans le cou d’une chèvre, une barre de fer entre les dents d’un rat d’égout. Ce qui nécessite de construire une usine de liquéfaction du gaz et obtenir du gaz naturel liquéfié (GNL), et cela coûte une fortune, même à l’échelle des grands producteurs: 2 milliards d’euros, au bas mot. Une question se pose alors: où les séparatistes anjouanais vont-ils trouver 983.233.600.000 de francs comoriens? Il faut arrêter de faire des rêves insensés. Et, ce n’est pas fini parce qu’il faut, pour exploiter ce gaz de la haine et du séparatisme, qu’il soit en très grande quantité et que le marché mondial ait besoin de l’acheter à un prix qui rende l’exploitation, la liquéfaction et le transport intéressants et rentables. Il faudra également inclure un autre paramètre: la localisation de ces marchés par rapport au lieu d’exploitation; ce qui constitue un casse-tête. Un autre paramètre est également à prendre en considération, à savoir, le fait que d’autres sites de gaz naturel existent dans le monde et sont bien plus prometteurs et bien plus faciles à exploiter, parce qu’ils ne sont pas forcément en «deep offshore», c’est-à-dire dans les profondeurs sous-marines. Les séparatistes anjouanais doivent également savoir que le matériel de liquéfaction du gaz naturel est tellement sensible qu’il faut qu’il soit changé tous les 5 ans, et cela coûte excessivement cher. On attend donc la suite qui sera donné à cette affaire, qui ne manquera pas de faire rire et de faire pleurer.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Jeudi 25 juin 2015.


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