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«Les Comores» refusent désormais le débat et dialogue

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«Les Comores» refusent désormais le débat et dialogue

C’est le «monologue des sourds» du dictateur qui prévaut

Par ARM

       Ambassadeur de France à Moroni de 1983 à 1987 et fin connaisseur des mœurs politiques comoriennes, Alain Deschamps a écrit: «Les acteurs, gens bien élevés, appartenaient au même monde et le peuple comorien n’est point féroce. Du reste, le pardon des offenses est sans doute une des beautés d’une éthique politique dont le maître mot est chouara (compromis, arrangement) et qui admet avec indulgence les retournements de veste les plus éhontés»: Alain Deschamps: Les Comores d’Ahmed Abdallah. Mercenaires, révolutionnaires et cœlacanthe, Préface de Pierre Vérin, Karthala, Collection «Tropiques», Paris, 2005, p. 52.

Tout problème politique aux Comores a sa solution dans le dialogue. De fait, chaque fois qu’un dirigeant comorien décide unilatéralement que seule sa voix est belle et digne d’être écoutée, les Comores tombent en deuil. Quand les dirigeants comoriens ont refusé d’écouter Mayotte sur son refus de faire transférer la capitale du pays de Dzaoudzi, Mayotte, à Moroni, Grande-Comore, alors que depuis 1958, Mayotte réclame sa départementalisation, l’affaire finit très mal pour les Comores. Jusqu’à ce jeudi 18 mars 2021, «les Comoricains» et «les bons et vrais Comoriens» disent: «Le transfert de la capitale de Dzaoudzi à Moroni est un piège tendu par la France à Saïd Mohamed Cheikh pour diviser notre pays. Nous n’allons jamais dialoguer avec les Mahorais parce que nous n’avons pas de problèmes avec l’île comorienne de Mayotte, mais avec le colonialiste, néocolonialiste et impérialiste français».

Méprisants, «les Comoricains» et «les bons et vrais Comoriens», toute honte bue, osent nier la colère mahoraise suite au transfert de la capitale, à la haine des Comores sur Mayotte, au blocage par Saïd Mohamed Cheikh du budget pour Mayotte. Quand le Préfet à Mayotte demandait un dialogue entre les Comores et les «Soldats» de Mayotte, Ahmed Abdallah Abderemane, qui refusait de nommer un Mahorais dans son gouvernement, rejeta le conseil avec dédain, alors que se profilait le référendum d’autodétermination du 22 décembre 1974.

Ali Soilihi et Ahmed Abdallah Abderemane n’ont jamais dialogué avec leurs opposants. En décembre 1989, Saïd Mohamed Djohar, Président par intérim, avait promis l’adoption d’une Constitution démocratique. Il fut abusivement surnommé «Le Père de la Démocratie» alors qu’il avait bloqué le dialogue et la conférence nationale souveraine. La Constitution démocratique n’avait pu être adoptée que le 7 juin 1992 à cause de ses manœuvres dilatoires.

Mohamed Taki Abdoulkarim et Tadjidine Ben Saïd Massounde savaient dialoguer. Ahmed Abdallah Mohamed Sambi sait écouter et dialoguer. Ikililou Dhoinine n’est pas un homme de dialogue, mais savait écouter les mauvais conseils de son entourage.

Quant au putschiste Assoumani Azali Boinaheri, il aime trop le son de sa propre voix. Il déteste le dialogue. Pendant la crise séparatiste d’Anjouan, il faisait semblant de dialoguer avec les séparatistes, et leur fournissait de l’argent et des armes au large d’Anjouan pour qu’ils se radicalisent chaque jour et réclament des enfantillages. Sa nouvelle dictature, inaugurée le jeudi 26 mai 2016, est un cauchemar qui rejette le dialogue, la discussion et la négociation avec l’opposition. Il privilégie «le monologue de sourds». Toutes les vertus du dialogue sont gommées. Les Comoriens sont incapables de s’asseoir pour débattre.

Pis, chez les Comoriens, le dialogue est absent. Les médias publics n’organisent jamais de débat entre opposition et dictature. Le dialogue n’existe pas. La dictature vole l’argent du peuple et paie les Msa Ali Djamal et autres mercenaires pour insulter notamment des femmes comoriennes sur les réseaux sociaux. On n’organise jamais de débat de société aux Comores.

Parfois, des profanes s’invitent dans un débat de juristes. Quand on leur parle de Droit et des institutions, ils n’ont aucun argument à faire prévaloir, mais injurient leurs interlocuteurs.

Aux Comores, l’État et la nation n’existeront jamais sans dialogue entre les Comoriens. Le débat est plus fructueux quand il est quotidien. À Mayotte, les débats entre acteurs politiques de tendances différentes sont légion. Sur Mayotte la 1ère, chaque jour, les citoyens donnent leurs points de vue sur des sujets de la vie courante. Aux Comores, il est impossible d’envisager une telle ouverture d’esprit, une telle tolérance.

Il y a des Comoriens qui ne s’intéressent jamais aux idées politiques des autres, mais qui sont toujours prompts à vouer aux gémonies les ouvrages d’écrivains bien précis, sans les avoir lus. Les fanatiques de tous les pays se rassemblent: l’Ayatollah Khomeiny avait condamné à mort Salman Rushdie sans avoir lu Les Versets sataniques. Ses foules fanatisées avaient déferlé dans les rues de divers pays musulmans pour crier «À mort, Salman Rushdie» sans le connaître et sans avoir la capacité intellectuelle de lire son livre.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Jeudi 18 mars 2021.


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