Condamnable et abominable violence politique dans une mosquée de Moroni
Par Ibrahim Abdou Saïd
La photo qui accompagne cet article de protestation nous montre un jeune Comorien battu à mort par les hommes de l’ancien Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi dans la plus grande mosquée de Moroni, la capitale des Comores. Il s’agit d’un acte ignoble, répugnant et étranger aux mœurs sociales des Comores. Cet acte honteux a été perpétré pour des raisons purement politiciennes par des provocateurs sans aucune conviction citoyenne, politique, démocratique et républicaine, des provocateurs qui répondent toujours aux appels lancés par l’ancien Président Ahmed Abdallah, habitué à les arroser de l’argent appartenant au peuple comorien, qui le réclamera un jour. Ces gens sans foi, ni loi ont failli tuer un Comorien, qu’ils ont battu dans une violence inouïe, et il n’y avait pas que de simples badauds pour accomplir la sale besogne. En effet, parmi les gens qui ont tabassé le jeune homme, il y avait également des personnalités politiques, dont un ancien ministre. Face à cet acte barbare d’un autre âge, il est temps de marteler que la Grande Mosquée et les autres lieux du culte ne doivent pas être transformés en champ d’expression de haines, en champ de bataille, en lieux d’agressions physiques et politiques, en tribune politique, pour ou contre des ambitions politiciennes très malsaines d’un homme ou d’un groupe d’hommes. La Mosquée Alqasmi de Moroni et les autres lieux de culte doivent demeurer des lieux de culte, des lieux pour la prière et le recueillement, des lieux du rassemblement religieux des Musulmans et non des lieux de propagande politique et de haine. Étant considérées comme la Maison d’Allah, les mosquées sont des lieux d’une sacralité absolue destinés à rassembler les Musulmans, au-delà de leurs divergences politiques, et personne ne peut être au-dessus de ce principe sacrosaint. En violant ce principe fondamental, on agresse aussi l’Islam, religion de la paix et de la tolérance, une religion qui appelle au rassemblement, et on piétine la tradition pacifique de notre pays. Attaché à la paix de notre pays et des autres pays ainsi qu’à l’image de notre religion, je condamne avec force et conviction le déferlement de haine dans un lieu de culte le vendredi 19 juin 2015, jour de la grande prière collective du vendredi, au cours du mois sacré du Ramadan. En tant que jeune Comorien musulman, je souhaite manifester ma solidarité à tous ceux qui ont été agressés, notamment, ce jeune homme de Moroni qui a failli être lynché publiquement par la foule partisane de l’ancien Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi.
Par Ibrahim Abdou Saïd,
Fondateur et ancien Président de l’Union des Étudiants comoriens de l’Université des Comores.
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© www.lemohelien.com – Mardi 9 juin 2015.