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Tocha Djohar dérape, Fahmi Saïd Ibrahim ment

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Pétant un câble, Tocha Djohar menace de faire couler le sang comorien

Par ARM

   Née d’un père de Djoiezi et d’une mère de Boingoma, Mme Nafissa Abdoulhaffar est une jeune Mohélienne qui vit à Boingoma, avec son vœu le plus cher: avoir un enfant. Pour réaliser son vœu, elle multiplia les voyages à caractère médical à la Réunion, Maurice, Zanzibar et Kenya et quand, finalement, Dieu entendit ses prières, Ahmed Sambi, alors chef de l’État, mit un terme à sa joie, en la faisant tabasser à mort à Fomboni en mars 2010 jusqu’à ce qu’elle perde son fœtus. Le Tout-Mohéli pleura ce jour-là. De quoi était-elle coupable? Elle manifestait pour revendiquer pacifiquement le droit de Mohéli d’organiser l’élection primaire d’un scrutin présidentiel devant placer un Mohélien à Beït-Salam. C’est tout. L’affaire avait provoqué un tel tollé mondial que le Département des États-Unis (ministère des Affaires étrangères, à Washington) avait évoqué ce deuil dans les termes suivants: «Les 16 et 17 mars et le 23 avril [2010], les forces de sécurité ont fait usage de matraques, bombes lacrymogènes, et de balles en caoutchouc pour disperser des manifestations de protestation contre la politique électorale du gouvernement. Nafissa Abdoulhafar a perdu son fœtus après avoir été prise d’assaut par les forces de sécurité durant les confrontations, et plusieurs autres personnes ont été blessées. Jusqu’à la fin de l’année, aucune enquête n’avait été diligentée sur l’affaire» (http://www.state.gov/documents/organization/160116.pdf). De ce fait, Ahmed Sambi a du sang mohélien sur les mains, et si le ministre Houmed Msaïdié était au courant de cette affaire dramatique, il n’aurait jamais dit, parlant du climat de terreur qui régnait à Mohéli en 2010, qu’«il n’y a pas eu de morts, mais le sang avait coulé». Bien au contraire, du sang mohélien a coulé, et des familles mohéliennes sont toujours endeuillées. Les familles endeuillées par l’avortement forcé précité sont nombreuses et sont répandues sur toute l’île de Mohéli. Aujourd’hui, alors que se profile l’élection présidentielle de 2016, le même Ahmed Sambi promet la mort par «le chaos», comme il l’a déjà promis, et comme il a semé la mort et deuil à Mohéli en 2010. Depuis 2009, chaque fois qu’il y a des tripatouillages et des interprétations erronées, fallacieuses et tendancieuses de la Constitution, il en est l’auteur.

   Son discours de haine et de détestation est repris par ses séides, et aujourd’hui, ceux-ci le crient sur les toits. C’est ainsi que Tocha Djohar, suppléant du Député crypto-sambiste Fahmi Saïd Ibrahim, a tout simplement menacé de faire couler le sang des Comoriens si l’impossible candidature présidentielle d’Ahmed Sambi en 2016 n’était pas validée. Comme «le sous-Député» fait l’apologie de la haine et appelle au meurtre, les pouvoirs publics comoriens ont placé en garde à vue le propagateur du message digne de la «Radio Machettes» ou Radio des 1000 Collines appelant aux assassinats de Comoriens. Les mesures prises par le gouvernement sont celles que les pouvoirs publics envisagent dans tous les espaces de vie situés dans des sociétés ayant ne serait-ce qu’un minimum d’organisation.

   Tocha Djohar appelle à la mort de Comoriens parce que la Constitution comorienne ne va pas permettre à Ahmed Sambi de présenter une candidature pour tenter de devenir Président des Comores en 2016. Or, même les étrangers savent que cette candidature est impossible à envisager, comme on peut le constater à la lumière de la présentation de la présidence tournante comorienne par les journalistes de Radio France Internationale (RFI), dans la matinée de ce dimanche 5 juillet 2015: «Un Député suppléant a été arrêté hier à Moroni, aux Comores. Il participait à une conférence de presse des partis de l’opposition, en soutien à une éventuelle candidature de l’ancien Président Ahmed Abdallah Sambi à l’élection de l’an prochain, une candidature qui fait grand débat aux Comores, puisque selon l’usage, la présidence doit être occupée à tour de rôle par un élu originaire de chacune des trois îles de l’archipel. Selon cette règle, en 2016, c’est une personnalité de Grande-Comore qui doit y prendre le poste, mais Ahmed Abdallah Sambi, originaire d’Anjouan et Président de 2006 à 2011, se verrait bien, malgré tout, de retour au pouvoir. Ce Député suppléant aurait tenu à cette occasion des propos violents, et le gouvernement doit se défendre de vouloir faire taire les voix dissonantes».

   RFI a tout expliqué en quelques mots: «Selon l’usage, la présidence doit être occupée à tour de rôle par un élu originaire de chacune des trois îles de l’archipel. Selon cette règle, en 2016, c’est une personnalité de Grande-Comore qui doit y prendre le poste, mais Ahmed Abdallah Sambi, originaire d’Anjouan et Président de 2006 à 2011, se verrait bien, malgré tout, de retour au pouvoir». Mais, le camp d’Ahmed Sambi veut changer les règles du jeu, des règles qui ont permis aux Comores de créer les conditions d’une réconciliation nationale encore très précaire après la grave crise séparatiste d’Anjouan qui avait presque fait imploser l’État et la République des Comores. Les Comoriens sont fatigués par les discours de haine.

   Comme d’habitude, Maître Fahmi Saïd Ibrahim, Président du Parti de l’Entente comorienne (PEC), Député crypto-sambiste élu sur le même bulletin que Tocha Djohar, ramène sa fraise à coups de manipulations de l’opinion publique, de fautes de français, de faux arguments de Droit et de morgue et de suffisance narcissique de celui qui connaît tout, sait tout, allant jusqu’à nier les propos de fiel de son ami Tocha Djohar: «On m’a certifié que le Parquet n’a pas diligenté cette enquête préliminaire. Il n’y a pas eu d’incitation à la violence. Je crois que le gouvernement actuel ne veulent [sic] pas que le Président Sambi dépose sa candidature. Ce qui est extrêmement grave, c’est que le gouvernement se substitue à la Cour constitutionnelle. Nous assistons actuellement à une dérive totalitaire, inquiétant [sic] la veille d’un scrutin aussi important». Pourquoi veut-il qu’une enquête soit diligentée à l’insu et sur le dos du Parquet? Où a-t-il vu qu’un homme qui menace les autres de faire couler leur sang ne fait pas d’«incitation à la violence»? Où a-t-il vu que le gouvernement ne veut pas de la candidature d’Ahmed Sambi alors que c’est la Constitution comorienne qui interdit cette candidature (article 13 de la Constitution: «La présidence est tournante entre les îles» et non entre les hommes). Où a-t-il vu que le gouvernement se substitue à la Cour constitutionnelle, alors qu’il se limite à des mesures nécessaires à la préservation de la paix aux Comores et à la protection du texte de la Constitution, une Constitution dévoyée par Ahmed Sambi quand il était au pouvoir pendant que lui, Maître Fahmi Saïd Ibrahim, s’acharnait à lui prodiguer des «conseils juridiques» de celui qui n’a ni appris, ni compris ses leçons de Droit, alors qu’il aime se définir comme le juriste qui connaît tout? Maître Fahmi Saïd Ibrahim est connu pour provoquer des polémiques qui se retournent toujours contre lui-même chaque fois qu’il interprète des règles de Droit, et c’est ce qui pousse ses détracteurs à dauber sur lui et sur ses «connaissances» en matière de Droit. Il commet des fautes très graves même sur des notions juridiques élémentaires de Première Année. Pour sa propre crédibilité, il doit faire preuve de plus de prudence quand il prend la parole en public.

   Et puis, il y a ses sempiternelles fautes de français, notamment quand il dit que «le gouvernement actuel ne veulent pas que le Président Sambi dépose sa candidature», alors qu’il aurait dû dire «le gouvernement actuel ne veut pas que le Président Sambi dépose sa candidature», puisque le gouvernement, est un sujet au singulier, et on dit «il ne veut pas» et non «il ne veulent pas». Un peu de respect du masculin-féminin aurait rehaussé sa crédibilité car, après avoir dit «une dérive totalitaire», dérive étant un mot féminin, il aurait dû dire «une dérive totalitaire, inquiétante» et non «dérive inquiétant», sauf s’il y avait un complément d’objet direct après, dans le style «une dérive totalitaire inquiétant les Comoriens». Pour ce qui est de sa grave accusation de «dérive totalitaire» qu’il porte sur le gouvernement du Docteur Ikililou Dhoinine, on sait qu’il parle pour parler puisque le gouvernement actuel est le plus libéral des Comores depuis l’accession du pays à l’indépendance: où sont ses prisonniers politiques? Il n’y en a pas. Il aurait dû parler de «dérive laxiste» dans la mesure où le gouvernement observe Ahmed Sambi et ses séides gigoter même dans les mosquées et se ridiculiser sans sévir. Le gouvernement refuse de céder à la provocation de ces gens.

   En tout cas, le ministre Houmed Msaïdié est clair au sujet des appels de Tocha Djohar à l’assassinat de Comoriens et de leurs implications judiciaires: «Tout le monde est justiciable. Il a dit que si d’aventure Monsieur Sambi est empêché d’être candidat, il ferait couler du sang. C’est quand même dangereux comme propos. Semble-t-il, il aurait tenu ces propos-là. Donc, il faudrait bien que les services de sécurité sachent un peu plus sur de telles déclarations. Maintenant, ça appartient à la Justice de décider». Et ce n’est pas parce que Tocha Djohar est opposant qu’il a droit de menacer de faire couler le sang des autres. Toute exploitation politicienne de cette affaire se heurtera à la volonté des Comoriens de ne pas laisser des névrosés faire couler leur sang. L’affaire de Tocha Djohar ne relève pas de la politique, mais du crime. Menacer les gens de faire couler leur sang à cause d’une candidature inutile et débile est un comportement criminel, et ce n’est pas parce que le gouvernement a trop laissé faire qu’il faut prêcher les assassinats en public. En tout cas, Tocha Djohar n’est pas une victime, mais un coupable. Il n’est pas un martyr, mais un criminel en puissance.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Dimanche 5 juillet 2015.


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