Saïd Hassane Saïd Hachim, il y a deux ans déjà. Hélas!
Sa disparition en 2022 est célébrée dans le recueillement
Par ARM
Mon frère Saïd Abdallah dit Mwera, grand connaisseur des «ressorts internes» de la société de la Grande-Comore par son anthropologie, sa sociologie et ses valeurs sociales, a l’habitude de dire: «En Grande-Comore, l’élégance et l’esthétique les plus raffinées étaient incarnées par deux hommes, tous descendants de prestigieuses familles royales: Si Nacer Dine Saïd Ibrahim et Saïd Hassane Saïd Hachim, qui avaient réussi la gageure de faire de l’élégance vestimentaire le prolongement de l’élégance morale et éthique». Hélas! Après Si Nacer Dine, le 2 décembre 2020, Saïd Hassane Saïd Hachim a fini son existence terrestre. Cette disparition donne lieu à une commémoration digne de l’illustre disparu, ce mercredi 30 novembre à Moroni, le 1er décembre à Mitsamiouli et le vendredi 2 décembre 2022 à Foumbouni.
La disparition de Saïd Hassane Saïd Hachim le 2 décembre 2020 est une immense perte pour les Comores, surtout à un moment où elles sont en pleine implosion et déconfiture dans la misère.
Saïd Hassane Saïd Hachim était l’un des meilleurs fils des Comores. Il était le dernier des Pères Fondateurs et des Soldats Laboureurs du pays. Dans l’élégance et l’amour du prochain et des Comores, il a traversé les générations, les décennies et les siècles. Il a fini son existence terrestre comme il a vécu: dans le calme, la sérénité, l’honneur et la dignité. Quand avait été annoncée sa dernière maladie en 2022, tout un pays priait pour un dirigeant qui incarnait un immense magistère moral, un patriotisme chaque jour prouvé et une modération inégalée. Il était le dernier membre d’une génération politique qui avait de la fidélité en tout: patrie, affinités, principes, idéaux, et idées politiques. Il a tout fait pour l’unité, la démocratie, la prospérité et le développement des Comores, pays qu’il chérissait.
Il est né dans la politique, lui qui descend d’une prestigieuse famille de Sultans et qui a légué aux Comores ce qu’il y a de meilleur. Pourtant, il a toujours refusé de se contenter de se comporter en enfant gâté, en héritier et gérer une confortable «rente généalogique». Doté de son aura et de son prestige, il a été de tous les grands moments de l’Histoire contemporaine des Comores: Député, emblématique et inégalé Gouverneur de la Grande-Comore, plusieurs fois ministre sous Ahmed Abdallah Abderemane et Saïd Mohamed Djohar, et finalement glorieux Ambassadeur des Comores à Paris.
Les Comoriens et les chancelleries retiendront de lui son élégance en tout, la peur du jugement impitoyable de l’Histoire, la sagesse, et la recherche effrénée de l’excellence.
Il aimait les Comores.
Il aimait les Comoriens.
Depuis longtemps, il avait compris le sens et la profondeur de l’obligation morale la plus exigeante pour un homme de sa carrure: ne pas s’appartenir, être national et rester national.
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Mercredi 30 novembre 2022.
