• Home
  • /
  • actualite
  • /
  • Razida chante l’hymne national et se fait emprisonner

Razida chante l’hymne national et se fait emprisonner

Partagez sur

Razida chante l’hymne national et se fait emprisonner

Les raisons de sa détention sont illégales et scandaleuses

Par ARM

       Ibrahim Abdourazak dit Razida a chanté l’hymne national des Comores le 6 juillet 2020, date de la commémoration du 45ème anniversaire de l’indépendance de son pays. Ce simple geste fait de lui un dangereux criminel. Trois mots manquent à «l’ordonnance de mise en détention provisoire» le concernant: crime, pédophilie et génocide. Il est accusé de «troubles à l’ordre public, incitation à la violence et au soulèvement populaire, rébellion, association de malfaiteur [Sic: Malfaiteurs], offense au chef de l’état [Sic: État] et aux autorités étatiques et participation à une manifestation non autorisée».

       Dans la fameuse ordonnance, on retrouve d’autres fautes très graves. Ibrahim Abdourazak, on ne comprend pas pourquoi, est appelé «l’inculpée» alors qu’il est un homme. Par ailleurs, les motifs invoqués pour tenter de «justifier» sa «mise en détention provisoire» relèvent de la bouffonnerie et de la honte: entonner l’hymne national fait que «les faits ont gravement troublé l’ordre public», relève de «l’incitation des gens à la violence pour déstabiliser le pays», et si Ibrahim Abdourazak est laissé en liberté, cela pourrait aboutir à «une concertation frauduleuse et une pression sur les témoins» et que «seul son placement en détention provisoire demeure approprié».

C’est du roman.

C’est du théâtre.

C’est de la tombola.

C’est de la kermesse.

Ibrahim Abdourazak dit Razida

Même quand on lit tout le Code pénal des Comores, on n’y retrouve nulle part un article portant sur la «détention provisoire» à l’encontre des gens qui ont entonné l’hymne national. L’arrestation d’Ibrahim Abdourazak relève donc d’un grand abus et d’une lecture politicienne d’inexistantes dispositions d’un Code pénal lui-même inexistant. La caporalisation de la «Justice» comorienne par le pouvoir exécutif constitue une honte qui réduit à néant la séparation des pouvoirs. Or, l’article 16 de la Déclaration française des Droits de l’Homme et du Citoyen dispose: «Toute Société dans laquelle la garantie des Droits n’est pas assurée, ni la séparation des Pouvoirs déterminée, n’a point de Constitution». Pourtant, les deux mamelles des Comores sont l’absence d’une «garantie des Droits» et l’inexistence de «la séparation des Pouvoirs».

Par ARM

Le copier-coller a définitivement tué la blogosphère comorienne. Cela étant, il est demandé amicalement aux administrateurs des sites Internet et blogs de ne pas reproduire sur leurs médias l’intégralité des articles du site www.lemohelien.com – Il s’agit d’une propriété intellectuelle.

© www.lemohelien.com – Dimanche 19 juillet 2020.


Partagez sur

Laisser un commentaire

Time limit is exhausted. Please reload CAPTCHA.