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Présidence tournante et présidence «tourment-âge»

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Présidence tournante et présidence «tourment-âge»

Politiciens dévoyés et obsédés par l’âge et le temps qui passe

Par ARM

      Les politiciens comoriens devenus des «navigateurs» naviguent même sur les coques d’arachide. Ils sont dans la transhumance sur les prairies où ils peuvent brouter un peu d’herbe et sont prêts aux vilénies et avilissements, en ayant l’œil fixé sur le calendrier. Ils ont l’obsession du temps qui passe et en sont effarés. Ils s’interrogent gravement sur le temps qui leur reste à passer sur la scène politique nationale. Ce qu’ils y voient leur donne froid au dos.

Le dictateur Azali Assoumani Boinaheri parle d’«horizon 2030» et se dit qu’après Anjouan en 2021 et Mohéli en 2026, il ne peut pas accorder du temps au temps jusqu’au tour de la Grande-Comore, en 2031. Déjà, il ment sur son âge. Il prétend être né le 1er janvier 1959 alors qu’il est né en 1955. En 2031, quand viendra le tour de la Grande-Comore pour organiser l’élection partielle en vue du scrutin devant replacer un Grand-Comorien à la Présidence de la République, lui, l’individu né en 1955, aura 76 ans. Cela ne le rajeunit pas. Mais, telle est l’œuvre de Dieu. Être candidat à 76 ans n’est pas impossible, mais relève du chemin de croix. Déjà à 62 ans, il présente tous les signes de la sénilité, alors, à 76 ans…

Méditons. Le salaire des fonctionnaires et agents de l’État est versé plus ou moins régulièrement, la MAMWÉ fournit peu ou prou de l’électricité, mais tout le monde se plaint de la crise. L’arrivée de Telma sur le secteur des télécommunications a apporté une valeur ajoutée. Mais, la crise s’installe même au sein de la Confrérie des Criminels et des Renégats (CRC), le parti au pouvoir dans la minorité des urnes et par la fraude électorale des Mohéliens de Bête-Salam. La CRC craque et se fissure notamment dans le Bambao, pendant que dans le Hambou, le Député issu de la CRC conteste ouvertement le leadership de Maoulana Charif, Vice-président de l’Assemblée de l’Union des Comores, et enfant chéri du dictateur de Mitsoudjé. Pour sa part, Hamidou Karihila Hamadi, nonobstant ses assurances publiques, s’enferme dans les bouderies du mal-aimé.

Tout le monde observe le chefaillon semant la zizanie dans son propre camp pour mieux régner avec son clan de Mitsoudjé, alors qu’il est de plus en plus incapable de tenir le gouvernail du bateau qui sombre dans les eaux boueuses d’un océan déchaîné. Ceci ne fait qu’alimenter les rumeurs absolument fondées sur son cerveau défaillant.

Aujourd’hui, tout tourne autour de la présidence tournante, devenue la présidence «tourment-âge». Elle est non seulement une solution à l’instabilité due aux forces centrifuges et irrédentistes de l’insularité, mais aussi et surtout l’antidote des ambitions politiciennes naines et rabougries du point de vue intergénérationnel. Examinons la situation de façon pragmatique et historique. La génération des Mohamed Taki Abdoulkarim, Mouzaoir Abdallah, Ali Soilihi, Mohamed Hassanaly, Saïd-Ali Mohamed, Younoussa Bamana et Marcel Henry avait créé des partis politiques post-1968, se bousculant aux portillons de Saïd Mohamed Cheikh, du Prince Saïd Ibrahim et d’Ahmed Abdallah Abderemane. Ce dernier dura par ses méthodes déroutantes, pour un homme qu’on considérait comme un «paysan».

Saïd Mohamed Djohar en avait été le continuateur accidentel, comme aurait pu l’être Tadjidine Ben Saïd Massounde, sans les impatiences malsaines du «pouvoiriste» polygame Azali Assoumani Boinaheri, qui piaffait d’impatience en raison de ses propres complexes physiques et socio-psychologiques, qui le rendent à la fois peureux et agressif.

Par contre, la génération intermédiaire, celle de la «gendrocratie», du Front démocratique et de Mohamed Ali Soilihi (ce dernier étant mieux formé et moins ambitieux) fut un peu plus encline au changement, après avoir essayé de montrer ses muscles dans le style «retenez-moi, sinon je fais un malheur». Tout cela se passa sous le regard et l’arbitrage sanglant des mercenaires de Robert «Bob» Denard. Quelques années auparavant, la Révolution quelque peu brouillonne d’Ali Soilihi avait fait émerger des jeunes loups affamés, aux dents longues et acérées: Youssouf Saïd Soilihi, Ibrahim Halidi Abderemane, Mohamed Bacar Dossar, avec des aventuriers comme Ibrahima Hissani Mfoihaya, qui n’est qu’une expression du capo d’Iconi ou du Messie de Fomboni. Entretemps, l’esprit mercenaire «aidant», l’argent roi est devenu le nouveau talisman dont on aurait revendiqué la divinité sans ambages si l’évolution du monde arabo-musulman n’avait pas généré les Mzé Abdou Soulé Elbak, Hamidou Harihila Hamadi, Ahmed Sambi et autres, dont Djibril aurait été le prolongement si sa filouterie réelle ou supposée ne l’emportait pas trop sur le reste.

Sauf que patatras! Les naines et malsaines ambitions des «Colonels» honnis, le putschiste Azali Assoumani Boinaheri, Mohamed Bacar et leur aîné ont créé la présidence tournante, qui donna naissance, sur le plan politique à l’insipide et soporifique Ikililou Dhoinine et à ses haineux Mohéliens de Bête-Salam. Du coup, on pourrait mieux comprendre l’attitude de certains politiciens de Grande-Comore à l’égard de la présidence tournante: se l’approprier quand c’est le tour de la Grande-Comore (le «ventriote» Azali Assoumani Boinaheri, Abodo Soefo et Houmed Msaïdié Mdahoma) contre Ahmed Sambi, ou vouloir la renier et la rejeter pour pouvoir être des éternels candidats, et mendier prébendes, portefeuilles et strapontins.

Toute la bande est arrivée à un âge fatidique, pour ne pas dire fatal: 60 ans. De fait, Ahmed Sambi, Mohamed Bacar Dossar et Ibrahim Halidi Abderemane savent que tout se joue pour eux en 2021. À l’inverse, Houmed Msaïdié Mdahoma, Saïd Larifou, Achiraf Saïd Hachim et consorts savent qu’avec la présidence tournante, ils vont atteindre les 75 ans en 2031, et vivent cela comme leur mort physique annoncée. On voit alors Mzé Abdou Soulé Elbak jouer son va-tout et se réconcilier avec son ancien ennemi mortel, le «concubinocrate» Azali Assoumani Boinaheri. Mohamed Abdouloihabi Abdallah n’en pense pas moins, mais son éducation, sa formation et sa personnalité lui imposent de la dignité personnelle.

Quant aux Mohéliens, les interrogations pleuvent parce que le Messie de Mohéli, le fugitif international polygame Hamada Madi Boléro, Mohamed Larif Oucacha et Mohamed Saïd Fazul dit Babadi ont déjà vieilli sur pied en politique, et certains parmi eux vont approcher les 70 ans en 2026. En somme, les Comoriens sont devant une présidence tournante qui tourne à la «présidence “tourment-âge”» pouvant mieux correspondre à la réalité géographique et sociodémographique d’une population en majorité âgée de moins de 35 ans.

Dans le cas particulier de Houmed Msaïdié Mdahoma, il est arrivé aux affaires sous la «gendrocratie» de Saïd Mohamed Djohar. Un enfant né à l’époque et qui suit une scolarité normale prépare sa Thèse de Doctorat, avec à la clé une expérience socioprofessionnelle. Si cet enfant est une fille, elle pourrait être une maman aujourd’hui. Pour cet enfant, Houmed Msaïdié Mdahoma est un dinosaure. Dès lors, une question se pose: quelle œuvre pourra-t-on mettre à l’actif de Houmed Msaïdié Mdahoma, qui a prôné le changement et qui a été ministre plusieurs fois et a des prétentions et velléités pour la magistrature suprême? Un seul intellectuel au monde comprend le discours et les pratiques de Houmed Msaïdié Mdahoma.

Certes, le turnover est trop rapide, et le système ne permet pas de capitaliser l’expérience des leaders au sommet de l’État. Mais, il permet de délimiter l’appétence du pouvoir chez les pseudo-élites sans vision, mais juste un nez et un nombril. À la limite, on aurait pu créer des partis politiques se relayant par alternance. Les prétendues élites auraient bataillé davantage pour doter les communes de pouvoirs et moyens réels pour les ériger en vraies mairies et devenir elles-mêmes des bâtisseurs face au pouvoir central, en lieu et place des coquilles vides appelées «Gouverneurs», qui ne songent qu’à voyager, quitte à mendier pour. Bonjour, Mohamed Saïd Fazul dit Babadi.

Comment aborder ce «tourment-âge» par rapport à la fracture numérique et aux dividendes démographiques, sachant que la méconnaissance de ces deux puissants nouveaux facteurs ont balayé Blaise Compaoré au Burkina Faso, et pourraient être un vecteur du rapprochement avec la jeunesse mahoraise avant que l’idéologie nihiliste et criminelle des défroqués ne vienne prédominer sur les rivages des Comores?

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Lundi 30 octobre 2017.


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