Ses ambitions présidentielles et sa dictature ne font pas l’unanimité
Par ARM
Finalement, où va «Boum-Boum» Mouigni Baraka Saïd Soilihi, l’atomique et explosif Gouverneur de la Grande-Comore? À l’heure qu’il est, personne ne se hasarde à faire des suppositions et des calculs politiques sur le plus déroutant de tous les acteurs politiques comoriens depuis que le monde est monde, depuis que la Terre tourne sur elle-même, depuis que le soleil se lève à l’Est. Après avoir fait des œillades à la chèvre et après avoir fait des déclarations d’amour au chou, disant tantôt qu’il veut juste être aidé à se faire réélire à la tête du Gouvernorat de la Grande-Comore, tantôt murmurant et chuchotant sous le manteau qu’il veut devenir Président de la République, il a lassé tout son monde, ignorant le doux mot du Grand Docteur Ali Abdou Mdahoma: «Depuis la prise de position ferme, sincère et définitive du Président Ikililou Dhoinine en faveur de la candidature du Vice-président Mohamed Ali Soilihi, les horizons politiques se sont dégagés. On y voit plus clair et les ralliements à cette candidature de la maturité et de la sagesse n’ont pas cessé. Ceux qui ne veulent pas être laissés à la lisière d’un processus électoral savent où aller, et nous sommes disposés à accueillir tous ceux qui auront compris que l’homme qui compte aujourd’hui pour relancer les Comores est le Vice-président Mohamed Ali Soilihi. Les Comoriens ont très bien compris la vanité et la nocivité de certaines positions prises par ceux qui n’ont aucune constance dans leurs idées politiques, ni aucune considération pour les Comoriens. Ceux qui veulent contribuer à faire progresser leur pays savent où nous trouver et savent qu’ils sont la bienvenue chez nous puisque nous n’avons aucune tendance d’ostracisme chez nous. L’heure est au rassemblement des bonnes volontés. Et puis, nous sommes restés sereins quant à l’issue du scrutin présidentiel de 2016».
Ce qui se passe est quand même spécial parce que Mouigni Baraka Saïd Soilihi fait tout pour ignorer la main tendue par le Vice-président Mohamed Ali Soilihi, qui ne peut tout de même pas aller ramper devant lui. En mars-avril 2015, le monde entier a assisté à ses zigzags, quand il refusait l’idée même d’un entretien téléphonique avec le Vice-président Mohamed Ali Soilihi pour parler le même langage au sein de la Mouvance présidentielle et jeter la rancune électorale à la rivière. L’enfant de Ntsoudjini avait multiplié les manœuvres dilatoires et les voltefaces politiques ayant le plus fait arracher des cheveux à son entourage, et pour tout dire, il fait l’unanimité contre lui au sein de son prochain camp, au point que le bon Ali Hamissi, ancien Directeur général des Douanes, limogé pour être naguère en délicatesse avec l’UDPC, le fameux «parti cocotte-minute», justement pour prisme trop remarqué en faveur de Mouigni Baraka Saïd Soilihi, est sur la route devant le mener devant le Vice-président Mohamed Ali Soilihi, moyennant un soutien pour devenir le prochain chef de l’exécutif de la Grande-Comore. Affaiblir Mouigni Baraka Saïd Soilihi, voilà qui ne va pas faire des bobos sur le cœur du Vice-président Mohamed Ali Soilihi.
Pour fâcher pour de bon Ali Hamissi, il a fallu que le brave Mouigni Baraka Saïd Soilihi soit disposé à dépasser certaines bornes parce que le souhait de l’homme de Mitsamiouli était de voir l’enfant de Ntsoudjini aller vers la Présidence de la République pour lui libérer la place au Gouvernorat de la Grande-Comore. Or, aujourd’hui, la donne a changé. Comme tout finit par se savoir aux Comores, Ali Hamissi a appris avec horreur et effroi que «l’ingrat» Mouigni Baraka, dont il avait été le Directeur de campagne lors de l’élection au Gouvernorat en 2010, tout en s’apprêtant à aller faire un tour de piste du côté de la Présidence de la République, s’active perfidement à l’élection au Gouvernorat de son autre homme, Mohamed Soulé, allant jusqu’à financer clandestinement l’impression de tee-shirts à l’effigie de ce dernier pour la bagatelle de 3 millions de francs, alors que son soutien devait revenir à Ali Hamissi, conformément aux accords conclus avant. Ce n’est pas gentil, Mouigni. Ayant vraiment pris la décision de faire le vide autour de lui, Mouigni Baraka Saïd Soilihi s’est également mis à dos Younoussa Saïd, qu’il veut faire chasser de la Présidence du Conseil de l’Île de Grande-Comore, «pour insubordination» face à un dictateur. Au moment où tout semble indiquer que la rupture entre Mouigni Baraka Saïd Soilihi et Ali Hamissi est inévitable, on apprend avec fracas que le camp barakiste est tellement divisé que Raoul Yvon Delapeyre et Djaé Ahamada Chanfi ne seraient pas fâchés d’être à la tête du juteux Gouvernorat de la Grande-Comore, étant noté que leur souhait serait de voir le bon Mouigni Baraka Saïd Soilihi voguer vers une Présidence de la République où ses chances de s’installer sont réduites à une peau de chagrin, pour leur libérer de la place. En d’autres termes, ce qui plairait aux prétendants, ce n’est pas l’impossible élection du Gouverneur à la Présidence de la République, mais son déguerpissement du Gouvernorat pour qu’un autre puisse être Khalife à la place du Khalife. «Ya Rabi Nafsii», «Dieu, ne sauvez que mon âme et uniquement mon âme».
Il ne reste plus qu’à prier Dieu pour que, dans Son immense pouvoir, Il apporte la sagesse à Mouigni Baraka Saïd Soilihi, qui ne sait plus qui est avec lui et qui est contre lui. Ceux qui vont prier pour le Gouverneur doivent surtout insister pour que ce dernier cesse d’étouffer les siens, qui n’en peuvent plus, à force de leur envoyer des consignes, ordres, instructions et autres injonctions. Un adulte n’accepte pas certaines choses, et Mouigni Baraka Saïd Soilihi semble oublier qu’aucune dictature n’est acceptable. Il est beau, charmant et sympathique, Mouigni Baraka Saïd Soilihi, mais tout de même…
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Dimanche 6 septembre 2015.
