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Lettre d’Ahmed Sambi à Assoumani Azali: la vérité

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Lettre d’Ahmed Sambi à Assoumani Azali: la vérité

La lettre interpelle la conscience citoyenne et juridique

Par ARM

       Lors du procès ELF (du 2 au 25 novembre 2002), portant sur le détournement de 504 millions de dollars, les avocats se rendaient au Tribunal de Paris en traînant des valises à roulettes remplies de documents liés à l’affaire. Le célèbre avocat pénaliste Thierry Lévy (1945-2017), qui connaissait bien les Comores, s’était contenté d’un document de 21 feuilles! C’est une méthode qu’on enseigne aux futurs avocats à l’École de Formation professionnelle des Barreaux de la Cour d’Appel de Paris (ÉFB): un seul «argument massue» et un dossier bien préparé valent mieux que les plus longues des plaidoiries et les dossiers en milliers de pages. En effet, un seul argument, bien choisi, peut faire changer le cours d’un procès.

Dans la lettre qu’Ahmed Abdallah Mohamed Sambi au Procureur Assoumani Azali Boinaheri (16 mai 2020), cet «argument massue» aurait dû être: «Selon Dhoulkamal dans son rapport, j’aurai reçu un pot-de-vin de cent cinq (105) voire cent trente-cinq (135) millions de dollars dans le but d’accepter la signature d’un protocole d’accord sur la citoyenneté économique entre les Émirats Arabes Unis et l’Union des Comores. […]. Si c’était en liquide, cela signifierait que j’aurais reçu l’équivalent d’une tonne de billets de cent (100) dollars à Beït-Salam, ce qui est complètement aberrant. Si c’était par virement bancaire, alors, le juge d’instruction se doit de trouver une trace sur un compte bancaire m’appartenant. Or, avant mon mandat présidentiel et tout au long de ce mandat, je n’ai jamais détenu un quelconque compte bancaire à l’étranger. Les seuls comptes bancaires que j’avais étaient domiciliés aux Comores. Si c’était par chèque, alors le juge d’instruction aurait dû, là aussi, trouver, la trace de ce chèque bancaire et le compte sur lequel il aurait été encaissé». C’est tout!

La lettre d’Ahmed Abdallah Mohamed Sambi aurait dû commencer par cet argument, malheureusement exposé aux pages 8 et 9, quand, après une longue lecture, on n’arrive plus à la finir. L’argumentation juridique de cette lettre est censée et bonne. Cette lettre est très bien rédigée, mais dès le départ, il aurait fallu placer la «Ripoux-blique», de Bête-Salam au Tribunal de Moroni, devant ses contradictions et ses mensonges. Il y a beaucoup de choses à dire contre la vente de la nationalité comorienne à l’étranger, mais la politisation criminelle, outrancière et à outrance du dossier soulève le dégoût. Dès le jour où la dictature de Mitsoudjé a refusé la diffusion de l’audition d’Ahmed Abdallah Mohamed Sambi devant la Commission parlementaire corrompue et incompétente chargée de la question, même un bébé sait que le traitement de l’affaire n’est pas juridique et judiciaire, mais politique, dans un pays sans justice, ni sécurité juridique, où les puissants du jour écrasent en toute impunité les faibles, comme s’il s’agissait de mouches changeant de sexe dans la forêt du Mato Grosso.

Pourtant, bientôt, cette injustice sera derrière nous parce que, comme l’a dit le Docteur Martin Luther King dans son fameux discours I Have a Dream, «je rêve qu’un jour toute la vallée sera relevée, toute colline et toute montagne seront rabaissées, les endroits escarpés seront aplanis et les chemins tortueux redressés, la gloire du Seigneur sera révélée à tout être fait de chair. Telle est notre espérance». La hauteur sera rabaissée, et ce qui est en bas sera relevé: les puissants seront à terre, et les faibles se relèveront. Bonjour, Barack H. Obama.

J’y crois tellement que je suis convaincu que, le 26 mai 2021, si Dieu le veut, j’assisterai à Moroni à l’investiture d’Ahmed Abdallah Mohamed Sambi ou à celle de Maître Mchindra Abdallah en tant que Président des Comores. Le moment venu, les lecteurs et les lectrices s’en souviendront. Il sera interdit de rater un tel rendez-vous avec l’Histoire.

Par ARM

Le copier-coller a définitivement tué la blogosphère comorienne. Cela étant, il est demandé amicalement aux administrateurs des sites Internet et blogs de ne pas reproduire sur leurs médias l’intégralité des articles du site www.lemohelien.com – Il s’agit d’une propriété intellectuelle.

© www.lemohelien.com – Jeudi 4 juin 2020.


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2 Comments

  • Koudoussia

    juin 4, 2020 at 9:37

    ” J’y crois tellement que je suis convaincu que, le 26 mai 2021, si Dieu le veut, j’assisterai à Moroni à l’investiture d’Ahmed Abdallah Mohamed Sambi “, pitié. Que Dieu nous en préserve.

    Avez-vous déjà oublié ce qu’on a vécu de 2006 à 2011? A croire que “Mohéli 2010” s’est effacé de la mémoire de certains. Ou peut-être devrait-on ressortir les articles écrits auparavant par Lemohelien.com au sujet de la politique du Président Sambi.

    Et d’ailleurs, si Aujourd’hui Mr Assoumani sévit aux Comores c’est en parti grâce à Mr Sambi. Si Mr Assoumani a modifié la constitution et a fait plongé le pays, Sambi l’a fait avant lui.

    Je n’oublie pas le référendum 2009, ni non plus les pierres sur les routes en 2010, ni ma première manifestation en 2010 à cause de Sambi.

    La politique de Sambi de 2006 à 2011 est en plus d’être dangereuse, une catastrophe.
    Défendre Mr Sambi privé de liberté c’est une chose mais espérer son retour à la magistrature suprême avec sa politique qu’on connait tous est autre chose. Que Dieu nous en préserve.

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    • ARM

      juin 7, 2020 at 8:28

      Bonjour, Koudoussia,
      Je ne suis le partisan de personne.
      Je suis un réaliste et je tiens compte du fait qu’Ahmed Abdallah Mohamed Sambi est resté très populaire auprès des masses populaires. Dans mon quartier, je passe devant l’épicerie d’un Anjouanais. Ses amis Anjouanais l’y rejoignent et ces gens-là voient en Sambi le Messie. Ils lui attribuent tous les méritent du monde. Quand je vais chez un ami et voisin de Djoiezi dans son quartier, des vieux Anjouanais qui n’ont jamais vu Sambi ne jurent que par lui. Quand on veut nier le charisme de Sambi, on commet une grossière erreur. Les Comoriens qui parlent de politique en ignorant la sociologie politique vont droit au mur. Je ne suis ni partisan, ni sectaire. Je parle à tout le monde. Mais, je suis convaincu que 2021 ne se fera pas sans Sambi. Lors de l’élection présidentielle de 2021, Sambi sera le candidat le plus redoutable.
      Pour ce qui est de 2016, le bambochard Assoumani Azali Boinaheri n’a pas été élu: les Mohéliens de Bête-Salam l’ont fait passer de la quatrième à la troisième place. Comment peut-on placer un candidat éliminé à la quatrième place au premier tour à la première place au second tour? Sambi a soutenu le putschiste Assoumani Azali Boinaheri en avril et mai 2016, mais la fraude des Mohéliens de Bête-Salam a été l’élément déterminant et non le soutien de Sambi.
      Enfin, je ne me souviens pas avoir écrit être un admirateur de la politique passée de Sambi.
      Salutations nostalgiques en souvenir de Poteau Central,
      ARM

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