Les provinces sahariennes «enregistrent la croissance la plus élevée du Maroc»
Au «Madays» de Tanger, Fahmi Saïd Ibrahim cite l’Histoire pour éclairer le présent
Par ARM
Maître Fahmi Saïd Ibrahim, qui a étudié notamment à la Faculté des Sciences juridiques, économiques et sociales de l’Université Hassan II de Casablanca, au Maroc, ancien ministre des Relations extérieures des Comores a été, une fois de plus, l’un des invités au Forum «Medays» de Tanger, Maroc, du 27 au 30 novembre 2024. Celui-ci avait pour thématique «Souveraineté et résiliences: Vers un nouvel équilibre mondial».
À cette occasion, Maître Fahmi Saïd Ibrahim a prononcé un discours d’un excellent niveau, qui se décline en deux temps, évoquant l’Histoire pour mieux éclairer le présent, rappelant que la «Beïa» ou Serment d’Allégeance est le jardin sur lequel s’épanouit la belle relation plusieurs fois séculaire entre le Trône du Maroc et la population du Royaume. On retrouve une allégeance lors de la fondation d’autres États modernes, mais au Maroc, cette institution est une symbolique en perpétuel renouvellement, en perpétuelle réaffirmation.
Alors Vice-président de la Cour internationale de Justice (CIJ), le Libanais Fouad Ammoun (1899-1977) avait noté en 1975: «En elle-même, l’allégeance au souverain est de caractère politique et constitutionnel, comme dans certains pays qui étaient soumis à une féodalité militaire. […]. Aussi l’allégeance au Sultan, ou souverain, équivalait-elle à l’allégeance à 1’État. Et c’est reconnaître en conséquence que les liens juridiques du Maroc avec le Sahara occidental reconnus par la Cour se traduisent par des liens politiques, voire des liens de souveraineté»: Fouad Ammoun: Opinion individuelle de M. Ammoun, vice-président, in CIJ : Sahara occidental. Avis consultatif du 16 octobre 1975, Recueil des arrêts, avis consultatifs et ordonnances, La Haye, 1975, p. 83.
Dans un premier temps, Maître Fahmi Saïd Ibrahim dit: «D’abord, je voudrais rappeler que le Maroc a toujours été une terre d’ouverture, historiquement, une terre d’accueil, même dans les moments les plus difficiles de l’humanité. Je pense au peuple juif persécuté, qui a fui l’Europe, et qui a trouvé refuge dans votre beau pays. Je pense à la Deuxième Guerre mondiale, quand les Juifs étaient persécutés. Il y avait des Résistants en France, en Europe. Les Juifs fuyaient alors vers votre beau pays. Cette hospitalité n’est pas une légende; elle est réelle, elle est culturelle. Elle est sociologiquement implantée dans la culture du Maroc. C’est un atout extraordinaire parce que le Maroc, le peuple marocain, a montré a travers ses 1400 ans d’Histoire que c’est un lieu, un havre de paix, de stabilité, un pays où on peut venir sans risquer quoi que ce soit. Effectivement, c’est très important. Mais, la diplomatie a été très active pour résoudre la question de cette province, mais surtout, je pense que l’économie marocaine, quand elle a pris son essor, parce que je pense que le Maroc n’est pas si riche dans son sous-sol que d’autres pays africains, mais c’est l’intelligence marocaine qui a fait qu’aujourd’hui, il y a des industries de pointe qui ont fait qu’aujourd’hui, le Maroc s’est enrichi et est devenu ce que le Maroc est devenu aujourd’hui.
On parlait de cette province du Sud, tout à l’heure, en disant qu’il y a la démocratie. Effectivement, le Professeur le disait si bien. C’est là où il y a un taux de participation dans les votes le plus élevé. Le PIB le plus élevé aujourd’hui par tête d’habitant est dans cette zone aussi, et ce n’est pas rien. C’est important parce qu’il y a une volonté de Sa Majesté Mohammed VI. C’est important parce que l’économie, c’est le support d’une diplomatie. Quand la diplomatie n’a pas ce support dans un pays, elle peut vaciller. Or, là, vous savez, Sa Majesté a investi 10 milliards de dollars dans cette province. Cela représente à peu près 10% du PIB du Maroc. Donc, c’est une volonté forte, marquée, de faire un changement, et surtout faire de cette zone une vitrine, une vitrine du savoir-faire marocain, de la capacité à créer une industrie, à tous points de vues, même touristique, parce que, aujourd’hui, j’étais il n’y a pas longtemps, j’ai vu le tourisme lié aux activités maritimes. J’ai vu des Australiens venus jusqu’ici pour faire des activités maritimes et sportives. J’y ai vu une diversité, une réussite.
Je ne connais pas un autre pays qui a été capable de faire ce que Sa Majesté Mohammed VI, que Dieu L’Assiste, et les Marocains, ont fait en 25 ans: des belles réalisations. Ça, c’est une belle vitrine pour la diplomatie. Je crois que, in fine, c’est ce qui a permis à de nombreuses personnes de se rendre à l’évidence de dire: “Voilà une capacité à démontrer, voilà la capacité de ce pays, ce que les Marocains ont su faire, et voilà une belle vitrine, au lieu de se faire la guerre ailleurs, faites ce que le Maroc est en train de faire”.
Il y a des choses terribles qui se passent en Afrique, notamment dans notre zone de l’Est de l’Afrique. Et quand on voit aujourd’hui ce que Sa Majesté a apporté à cette zone pour renforcer la paix, la stabilité, l’enrichissement, c’est une très belle vitrine pour l’Afrique, pour le monde entier. Je raisonne surtout Sud-Sud, et nous avons beaucoup à apprendre du Maroc, parce que le Maroc a beaucoup à nous apporter.
Sa diplomatie est rayonnante partout parce qu’elle peut exporter ce qui a déjà été fait au Maroc. Vous parliez tout à l’heure de l’énergie verte, qui pourra être exportée jusqu’à Londres, jusqu’en Angleterre, donc. Ça, c’est quelque chose d’extraordinaire, quand on voit qu’aujourd’hui, quand on voit que 20% du PIB marocain reposent sur l’exportation des voitures, quand je vois que l’industrie pharmaceutique, à un moment où l’Afrique et le monde étaient confrontés à une crise majeure, qui était celle du Covid, l’industrie marocaine était capable de produire des masques et d’autres produits dérivés. On a vu la solidarité du Maroc et de Sa Majesté Mohammed VI quand ils ont assisté beaucoup de pays africains. Ça, c’est une démonstration du savoir-faire, de l’humilité, et de la capacité à faire du Maroc une nation solidaire, une nation ouverte, qui est pour moi la locomotive à beaucoup de points de l’Afrique. Nous avons beaucoup à nous inspirer de votre pays.
Cette province, pour moi, c’est quelque chose d’extraordinaire, ce qui s’est passé. On ne se rend pas compte, vous ne vous en rendez pas compte peut-être parce que vous vivez ces mutations de l’intérieur. Mais, nous qui sommes de l’étranger, on sait en 25 ans ce qui a été fait là, et c’est sincèrement extraordinaire».
Dans un deuxième temps, Maître Fahmi Saïd Ibrahim a déclaré: «D’abord, permettez-moi très brièvement de saisir cette belle opportunité, puisque nous parlons du Sud du Royaume, de féliciter Sa Majesté et Son pays, pour cette belle victoire enregistrée à l’occasion de la reconnaissance officielle par la France de la marocanité du Sahara. C’est un fait important, pourquoi? Parce que, d’abord, c’est l’ancienne puissance colonisatrice. Donc, elle restitue la vérité. Et puis, c’est un membre permanent du Conseil de Sécurité. Donc, c’est une victoire. Tout porte à croire que ce litige sera clos très bientôt et on viendra pour le fêter. Cette province, en réalité, comme cela a été dit, personne ne peut en contester le bien-fondé. On ne peut pas falsifier l’Histoire. Cette province du Sud a toujours fait acte de Beïa [Allégeance], un acte juridique entre le Royaume et toutes les provinces depuis 1400 ans.
J’aime rappeler que le Maroc est un vieux pays, une vieille nation, un pays qui est plus vieux que la France. Et beaucoup de gens ne le savent pas. J’aime le rappeler très souvent: cette vieille nation qui, comme tant d’autres, a souffert par la colonisation, est en train de renaître, renaître depuis l’indépendance, mais surtout, le Maroc a su marquer, de par son authenticité, le développement qui est le sien, et a démontré qu’il était capable de se porter, au-delà du Maroc, mais de l’Afrique.
Cette province est un bel exemple de la volonté politique de Sa Majesté Mohammed VI et surtout de la capacité que génère, que recèle la puissance novatrice et créatrice du Maroc. Et aujourd’hui, le Maroc enregistre au Sud – puisqu’il est question du Sud – la croissance la plus élevée du Maroc parce qu’il y a une volonté politique d’investir, de transformer. Nous qui avons un regard étranger, nous qui sommes des étrangers, bien que nous soyons Marocains de cœur, nous voyons qu’aujourd’hui, le Maroc est devenu la locomotive de toute l’Afrique parce que le savoir-faire qu’il détient, sa capacité à avoir une vision et à développer une partie du territoire, notamment ce territoire du Sud, tout ça a montré qu’on peut quand on veut, quand on a les compétences, quand on a la vision.
Sa Majesté vient de transformer le Sud, en a fait un instrument extraordinaire de la diplomatie, et nous, du point de vue africain, ne pouvons que nous émerveiller et dire qu’on peut faire des choses pour le continent, et Sa Majesté Mohammed VI a donné un bel exemple, nonobstant tous les autres grands projets qu’Il a initiés. Mais, je veux parler du Sud puisque nous sommes dans le Sud. Je pense qu’en 25 ans, il y a eu des mutations extraordinaires, et nous autres Africains, nous sommes sincèrement émerveillés. On sait que tout est possible. Oui, on peut faire des choses».
Tout ce qu’a dit Maître Fahmi Saïd Ibrahim est vrai, et nous l’en félicitons pour cette belle capacité et aisance à parler du Maroc. Chaque fois qu’on retourne au Maroc, on sent, on vit, on voit, on hume, on respire, on touche du doigt des évolutions d’envergure.
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Dimanche 1er décembre 2024.