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«L’émergence» dans la destruction de l’État comorien

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«L’émergence» dans la destruction de l’État comorien

Maintenant, un slogan creux est expliqué à l’Université

Par ARM

      Il y a quelque chose de pathétique dans la gesticulation dramatique qu’il y a actuellement à Moroni, celle des «navigateurs», ces politiciens comoriens sans conviction qui, pour pouvoir se remplir le ventre, soutiennent hypocritement la folle idée lancée en l’air par le dictateur ubuesque qu’est le «saigneur» Azali Assoumani, pour qui les Comores pourraient devenir un pays émergent en 2030, donc dans 12 ans et demi. Or, quand nous examinons les classements mondiaux, nous notons que les Comores font partie des 48 pays les moins avancés (PMA) du monde. Ces PMA présentent 3 caractéristiques cumulatives:

–          Un niveau de revenu très bas, en raison de la faiblesse du produit intérieur brut (PIB) par habitant sur 3 ans (il s’agit de la production interne).

–          Le constat fait sur un retard considérable dans le développement humain, à cause de la malnutrition, du taux de mortalité des enfants, de la faiblesse de la scolarisation, du taux d’alphabétisation et de la couverture médicale.

–          La vulnérabilité économique, calculée en fonction de la taille de la population (celle des Comores est insignifiante, voire nulle), du degré d’isolement sur le plan international, des exportations, des cultures agricoles, des catastrophes naturelles et de leurs incidences de manière générale.

En matière de classement des États par l’indice de développement humain (IDH), les Comores sont à la 163ème place sur 191, ne devançant que des pays en guerre (Burundi, Centrafrique, Soudan du Sud, RD Congo, Afghanistan, Yémen, etc.) ou des pays défavorisés par leur enclavement (Niger, Burkina Faso, Tchad). En nous rendant sur le site du ministère français des Affaires étrangères, nous apprenons que «le pays fait partie de la catégorie des pays les moins avancés (PMA), 45% de la population vivent en dessous du seuil de pauvreté et les Comores figurent au 169ème rang sur 187 en termes d’indice de développement humain. Le pays est structurellement dépendant des financements extérieurs, essentiellement assurés par les transferts (20% du PIB) de la diaspora comorienne résidant majoritairement en France, et par l’aide des bailleurs. Le pays dispose de peu de ressources naturelles et souffre d’un marché étroit. Début 2016, l’activité économique des Comores est atone. Après une prévision 2014 de +4,5%, la croissance du PIB se situerait finalement à +2,1% et la prévision 2015 s’inscrit encore en retrait à +1,2%. Si l’inflation reste sous contrôle à environ +2% pour 2015, le déficit budgétaire se creuse, produisant des arriérés de salaires pour les fonctionnaires. Les transferts de la diaspora permettent cependant de maintenir un niveau de réserves confortables (7 mois d’importations). Compte tenu de la faiblesse de ses ressources propres, l’État comorien doit faire appel aux appuis budgétaires de la communauté internationale».

Le pays africain qui fait le mieux en matière d’IDH est l’île Maurice, classée à la 66ème place du palmarès mondial. Quant au Brésil, l’un des pays en vue en matière d’émergence aux côtés de la Chine, Inde, Russie et Afrique du Sud, il est à la 81ème place. Alors, les Comores…

Donc, Mesdames et Messieurs, comment peut-on comprendre qu’un sombre dictateur de village, qui n’a aucun expert économique à ses côtés, qui n’a aucun juriste à ses côtés, qui n’a aucun Ingénieur à ses côtés, qui n’a aucun expert en quoi que ça soit à ses côtés, se permette de répéter inlassablement qu’il va réaliser une «émergence économique» au-delà de la date de son mandat illégitime et anticonstitutionnel? Comment le «pouvoiriste» polygame Azali Assoumani, qui n’a aucune expertise en Économie, qui n’a aucune expertise en matière de gestion publique, se permet-il de dire qu’il va réaliser ce que des pays mieux gouvernés ne sont pas en mesure de faire?

Parlons vrai et prenons l’exemple du Maroc. La gouvernance dans ce pays est confiée notamment à des juristes, à des économistes et à des Ingénieurs, dont plus de 300 polytechniciens formés en France, plus de 300 Ingénieurs de l’École nationale des Ponts et Chaussées (France), et des Ingénieurs hautement compétents formés au Maroc et en Amérique du Nord. Dans les années 1990, le Roi Hassan II avait même constitué un groupe de 14 experts de très haut niveau (G14) travaillant sur le développement du pays et constituant encore aujourd’hui le cœur palpitant de sa gouvernance (Mustapha Terrab, Saâd Bendidi, Driss Benhima, Aziz Akhannouch…). Demandez aux Comoriens qui ont fait leurs études au Maroc il y a dix ans s’ils seraient capables de s’y retrouver aujourd’hui, suite aux évolutions actuelles. Moi, qui suis au quotidien l’actualité de ce pays et qui lui ai consacré deux gros ouvrages, je n’ai jamais entendu les autorités faire du blabla sur l’émergence.

Le «concubinocrate» Azali Assoumani a lancé son idée absolument farfelue et débile sur «l’émergence émergente du pays émergent», mais ne sait même pas ce que signifie le terme «émergence». Il ne le sait pas, le bougre! Puisqu’il faut parler, le putschiste Azali Assoumani parle, mais dans le vide puisqu’il ne sait même pas qu’un pays émergent a une économie tellement performante que son PIB par habitant n’est que légèrement inférieur à celui des pays développés, et cela grâce à une croissance économique rapide. De la même manière, le niveau de vie de ce pays et ses structures économiques et sociales convergent obligatoirement vers ceux des pays développés. Ce pays réalise une réelle ouverture économique sur le reste du monde, des transformations structurelles et institutionnelles d’une grande intensité, et dispose d’un grand potentiel de croissance. Or, les Comores ne réalisent aucune de ces conditions actuellement. Pour ne citer qu’un seul exemple, celui du Koweït, réel pays émergent, et qui ne le dit pas haut et fort, il a un PIB par habitant proche de la moyenne de l’Union européenne, alors que les Comores végètent dans les bas-fonds de la misère noire.

Alors, quand le mardi 23 mai 2017, un certain «Professeur» Zilé Soilihi prend la lourde responsabilité morale et intellectuelle d’aller à l’Université des Comores pour animer, en présence du «saigneur» Azali Assoumani, une prétendue conférence sur «Les Comores, un pays émergent à l’horizon 2030», il faudra s’interroger sur les motivations de cet homme qui crâne dans le néant total. Pourquoi va-t-il parler de quelque chose qui n’existera pas avant 1.000 ans au moins, et encore? Pourquoi ces gens-là s’obligent à raconter des bêtises en public, au détriment de leur crédibilité, si tant est qu’ils en ont? Le «Professeur» va dérouler un catalogue de conditions, de vœux pieux et de bonnes intentions, mais oublie de répondre à une seule question: où a-t-il vu que le dictateur de «Bête-Salam» et ses séides ont la compétence ou la volonté de bien faire? Où? Il ne le dira jamais.

Et là, on est plié de rire quand le tyran de village ose crâner dans les termes suivants: «Nous devons aller plus loin que nos parents, et oser rêver. C’est pourquoi nous avons cette ambition de faire des Comores un pays émergent à l’horizon 2030», et «nous avons besoin de deux à trois choses: les ressources humaines, le savoir et la santé. Les pays émergents ne le sont pas devenus grâce au pétrole, mais à la qualité de leurs ressources humaines. Et l’émergence n’est pas un rêve, mais quelque chose de possible, et nous pouvons y arriver». Sans doute croit-il que les «ressources humaines» en question sont incarnées par Ambari, Bellou, Idaroussi Hamadi dit «Tonton-m’a-dit», Ibrahima Hissani Mfoihaya et le fugitif international Hamada Madi Boléro, vu l’autre jour à l’aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle pour une énième visite improductive en France. Comme par hasard, le tyran de village a négligé l’élément le plus important, celui qui conditionne le reste: la bonne gouvernance.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Samedi 3 juin 2017.


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