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Droit de certains insulaires à disposer d’autres insulaires

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Et certains Comoriens seraient plus «nationaux» que d’autres

Par ARM

   Commençons par des questions basiques auxquelles chacun doit répondre pour permettre au pays de sortir de la confusion: mais, pourquoi et toujours ce sont eux, les mêmes, qui se disent «nationaux», donc les «bons et vrais Comoriens»? Pourquoi les cadres et jeunes de la Grande-Comore ne se mobilisent-t-ils pas pour dire à leurs notables de cesser de décider pour les autres îles de l’Union des Comores? Pourquoi ces gens-là n’arrivent-t-ils toujours pas à tirer les leçons du passé? Voilà qu’après le prétendu «Comité Maoré» de sinistre mémoire républicaine, où ne siège aucun Mohélien, Anjouanais et encore moins Mahorais, les mêmes viennent d’imaginer encore autre chose pour frustrer les populations des autres îles et préparer le terrain aux séparatistes qui ne tarderont pas à s’engouffrer dans cette très belle brèche?

   On nous dit et redit que le processus de Fomboni lancé par l’Accord-cadre de Réconciliation nationale du 17 février 2001 avait prévu, en présence de la communauté internationale, notamment de l’Union africaine, de la Ligue des États arabes, de l’Union européenne et l’Organisation internationale de la Francophonie, signataires ou parrains de cet Accord de Fomboni, qu’après un premier cycle de la présidence tournante, c’est-à-dire lorsque les trois îles (en attendant le retour problématique de la quatrième, Mayotte) auront exercé chacune son droit constitutionnel conformément à l’article 13 et 14 de la Constitution du 23 décembre 2001, telle qu’elle a été tripatouillée ignominieusement le 17 mai 2009, il faudra que les Comoriens se retrouvent pour en faire le bilan.

   Mais, tout cela supposait que durant les trois tours de piste de la présidence tournante, la confiance entre les populations des îles comoriennes, qui fut ébranlée et qui fut la première cause du déclenchement du séparatisme, serait retrouvée et que les Comoriens auront mis en place un mécanisme d’exercice de pouvoir qui rassure tout le monde, surtout le peuple. Hélas, c’était sans compter sur les ambitions démesurées et malfaisantes d’un homme malfaisant que le hasard a introduit sur l’échiquier politique comorien, un homme qui a profité justement du système de la présidence tournante alors qu’il fut un des grands artisans du séparatisme. Cet homme est le Député qui fit le tour de Moroni avec une pancarte contre la décision souveraine et constitutionnelle du Président Mohamed Taki Abdoulkarim de rétablir la légalité constitutionnelle à Anjouan. Cet homme fut également membre du Comité nommé par la «Vice-présidente» de «l’État indépendant» d’Anjouan pour rédiger la Constitution du nouvel «État souverain». Cet homme a un nom et un visage: Ahmed Sambi!

   Contre l’avis de tous, cet Ahmed Sambi-là se permit de dévergonder la Constitution du 23 décembre 2001, de se proroger son mandat de 4 à 5 ans et ainsi semer le doute dans les esprits des populations de Mohéli et d’Anjouan. Tout le monde a compris qu’un Président élu pourra se permettre de changer la Constitution comme il le voudra et s’éterniser au pouvoir. En tout cas, les Mohéliens l’ont appris à leurs dépens, et il leur avait fallu livrer une bataille dure et longue pour pouvoir exercer leur droit constitutionnel. Aujourd’hui, on nous parle de «notables “assisiens” nationaux», qui conditionnent la tenue des élections de 2016 à une folie appelée «assises nationales» pour faire le bilan de 40 ans d’indépendance. Comme par hasard, les «notables “assisiens” nationaux» sont tous Grands-Comoriens, à l’exclusion des Mohéliens et des Anjouanais. Certainement ces «notables “assisiens” nationaux» ont oublié la bataille que livra la population de la plus petite île juste pour prouver qu’elle est aussi comorienne et qu’en conséquence, elle a le droit de jouir des mêmes droits que les autres îles, des droits inscrits sur la Constitution du pays.

   Qu’aujourd’hui donc, les «notables “assisiens” nationaux» de Grande-Comore viennent leur dire de participer à des assises dites «nationales» pour remettre en cause leur droit avant même de l’avoir exercé dans les mêmes conditions que les autres, c’est vraiment du n’importe quoi. Qu’on se le dise! Et dire qu’il fut un temps qu’ils ont osé faire comme si le Président de la République, du seul fait qu’il soit de Mohéli, devrait prendre de décisions parce qu’eux le veulent, en limogeant son premier collaborateur! Ce n’est pas loin: c’était en 2014. Nous n’avons pas oublié. Qui, aux Comores fut accusé d’avoir détourné des fonds publics alors qu’il travaillait dans un organisme international ou régional? On connaît l’histoire. Et pourtant, personne n’en parle et une telle personne a occupé les mêmes fonctions que le Mohélien Hamada Madi Boléro, et les fameux notables n’ont rien dit.

   Nous demandons donc aux cadres et jeunes de la Grande-Comore de demander à leurs aînés de se retenir un peu, juste le temps de faire l’expérience et de se rassurer que la confiance est revenue entre les populations de nos îles. Et puis, à quoi bon faire un bilan qu’on connaît?

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Dimanche 20 septembre 2015.


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