La prophétie de Mohamed Saïd Fazul s’est réalisée
Pathétique victimisation de candidats battus ou «mal placés»
Par ARM
Ancien Président de l’île autonome de Mohéli, principal challenger du candidat Ikililou Dhoinine à l’élection présidentielle de 2010, grand connaisseur des «ressorts intimes» des bas-fonds de la médina de l’âme politique comorienne, et actuel candidat (en première position) au Gouvernorat de Mohéli, Mohamed Saïd Fazul l’avait pourtant prédit dès octobre 2015: «Pour l’instant, nous voyons émerger le vice-président Mohamed Ali Soilihi dit Mamadou, qui est un ami et un grand frère, Mouigni Baraka et Azali Assoumani. Et il y a les autres. Il y a trop de candidats. En même temps, il faut relever que Mohéli est très différente de la Grande-Comore. En 2010, Ikililou Dhoinine a été élu, et il n’y a eu aucune réaction négative à Mohéli. Nous avons même voulu collaborer avec lui, dans l’intérêt du pays, mais nos offres de collaboration ont été ignorées. Or, à la Grande-Comore, celui qui remportera l’élection présidentielle de 2016 sera confronté à vie aux candidats mis en échec de manière démocratique. Chaque candidat recalé se considèrera comme “le vrai président élu”. Les candidats mis en échec constitueront une coalition de déstabilisation du régime politique en place. Ils vont tout faire pour casser le pays et le faire reculer davantage. Or, le président qui sera élu aura des problèmes très sérieux à régler. Et, il faudra le laisser tranquille. Il faudra juste une opposition constructive et non une “opposition de revendication de places”. Les gens doivent cesser de considérer que l’État est un bien personnel»: «Il nous faut une Constitution récitée en comorien», Interview exclusive de Mohamed Saïd Fazul, ex-Président de Mohéli, www.lemohelien.com, vendredi 23 octobre 2015.
Eh bien, nous y sommes, Mohamed Saïd Fazul, et ta prophétie a déjà commencé. Nous y sommes. Les «vrais Présidents élus» poussent comme jardin au printemps. La CRC d’Azali Assoumani et le parti d’Ahmed Sambi sont très déchaînés et crient ignominieusement à «la fraude électorale», sans étaler la moindre preuve de leurs cris de haine et de détestation. En réalité, Azali Assoumani estime qu’il devait être en première position et non à la troisième place, et cela le pousse à crier au scandale. Que son ami Hamidou Karihila soit éliminé dès le premier tour à l’élection du Gouverneur de la Grande-Comore ne fait qu’ajouter la colère à sa colère. Et Djanfar Saïd Ahmed, son colistier à la Grande-Comore, se fait fort de le crier sur les toits et de la manière la plus tonitruante: «Nous n’acceptons pas ces résultats, qui nous placent en troisième position», d’ailleurs, «dès qu’on a senti que les résultats tardaient à être proclamés, nous avons compris qu’il se tramait quelque chose», et «nous n’accepterons pas qu’une poignée de personnes sèment le trouble dans notre pays. Nous appelons la Cour constitutionnelle à prendre ses responsabilités». Oui, mais en faisant quoi si vous n’avez pas le début d’un commencement de preuve? Pourtant, Djanfar Saïd Ahmed est juriste et devait connaître la valeur de la preuve dans ce type d’accusations. Où sont les urnes bourrées? Nulle part! Où sont les listes électorales falsifiées? Nulle part!
Pour sa part, le crypto-sambiste Hassane Ahmed El-Barwane, Directeur de campagne électorale du candidat d’Ahmed Sambi, est resté sur le chapitre des menaces: «Le pouvoir en place avait pris la décision, depuis le début, d’écarter par tous les moyens la candidature du parti Juwa, et ils y sont arrivés. Il n’y aura pas de second tour si un nouveau décompte des résultats n’est pas fait». Ah oui? Après avoir perdu toutes les élections et dans l’attente de perdre celles du Gouvernorat d’Anjouan au profit d’Anissi Chamssidine, le meilleur Gouverneur comorien des années 2011-2016, maintenant, les crypto-sambistes menacent la République de paralysie au point de ne pas pouvoir organiser un deuxième tour de scrutin? Pour des gens qui sont allés provoquer des bagarres dans les mosquées le premier jour du Ramadan 2015, on peut s’attendre à tout, mais tout de même. Vous allez faire quoi?
C’est quand même étonnant parce que ces gens-là crient à «la fraude électorale», mais n’en apportent aucune preuve, le fameux «pistolet encore fumant», très cher aux États-Uniens. Messieurs, où est la preuve de ce que vous avancez? Ces élucubrations pathétiques des mauvais perdants sont tout de même très bizarres parce que de l’avis de tout le monde, les élections se sont très bien déroulées, même si, ici et là, ont été constatés quelques problèmes techniques qui ne correspondent en rien à des manœuvres irrégulières destinées à mettre en danger la sincérité du scrutin. Du retard dans la proclamation des résultats? Oui, il y en a eu, mais pour de simples raisons techniques. D’ailleurs, le candidat Mohamed Ali Soilihi, dont tous ces gens-là veulent discréditer la victoire, n’a pas cessé de dire à son entourage: «Je préfère perdre que d’être mal élu. Je ne veux pas entrer dans l’Histoire comme devant mon élection à un pervertissement des suffrages des Comoriens. Une défaite dans l’honneur vaut mille fois mieux qu’une victoire dans le déshonneur. Je ne veux pas de victoire tronquée. Nous devons absolument le choix souverain du peuple comorien».
Les Missions d’observation de l’Union africaine (UA) et de la Ligue des États arabes (LÉA) aux Comores estiment à raison que ces élections ont été régulières et démocratiques. Pour preuve, dans la déclaration faite par la Mission de la Ligue des États arabes, la tendance globale est à la satisfaction: selon elle, les élections ont eu lieu «dans des conditions très satisfaisantes, et ce en dépit de quelques lacunes, sans effet sur le déroulement de l’opération électorale», cette Mission ayant observé «l’enthousiasme et l’engouement manifestés par l’ensemble des Comoriens, à tous les niveaux». Pour sa part, Jean Claude de l’Estrac, secrétaire général de la Commission de l’océan Indien (COI), à qui succédera Hamada Madi Boléro en juillet 2016, dit sans ambages, ni complaisance, que «les élections se sont déroulées dans le calme. De toute évidence, les électeurs sont libres de leur choix». Il faudra alors que ceux qui crient à «la fraude électorale» en apportent la preuve au lieu de parler dans le désert de Gobi. Où sont vos preuves, Messieurs? Apportez vos preuves, sinon taisez-vous et acceptez votre défaite! Les élections ont été régulières et transparentes. Les pronostics faits par les Comoriens depuis des années se sont confirmés, et il faudra admettre une chose: les 25 candidats ne pouvaient figurer tous à la première place.
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Jeudi 25 février 2016.