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«La Constitution, mon bon plaisir», nouveau livre d’ARM

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«La Constitution, mon bon plaisir», nouveau livre d’ARM

ARM, bien au chevet de l’État, de la République et du Droit

Par Toihir Abdou Kari

       Historien du présent, penseur du passé, pourfendeur de la bêtise au sommet de l’État comorien, ARM a publié un nouveau livre chez L’Harmattan. C’est son 9ème livre, pendant que le 10ème est en cours de lecture quelque part, et le 11ème écrit à 1/3. Il dit n’avoir ni armée, ni armes, pour combattre la dictature aux Comores, mais juste son écriture. Son nouveau livre, au titre provocateur mais réaliste et édifiant, s’intitule Comores. «La Constitution, mon bon plaisir». Pour lui, la Constitution aux Comores n’est pas la Magna Carta, la Grande Charte de l’État, mais un jouet procurant du plaisir au dictateur du moment. Avec une rare générosité intellectuelle, ARM illustre son livre de 508 pages par des textes et témoignages de militants comoriens, qui signalent comme lui tous les errements qui ont transformé les Comores, pays paisible, en enfer invivable.

       ARM a eu raison d’écrire ce livre. Au-delà des Comores, il explique que l’Afrique est malade, victime de l’obsession des dirigeants pour le pouvoir à vie et à mort, en détruisant la vie des peuples. L’auteur dénonce l’instrumentalisation de l’État et de ses institutions, l’intimidation et le musèlement du peuple comorien dans une répression sauvage. Pour lui, la Constitution ne joue pas son rôle de norme suprême de l’État, chaque chef d’État impose sa Constitution, et les Comores sont ravagées par une pandémie sociopolitique qui interdit toute opposition, tue tout espoir de vivre dans la liberté et la sérénité.

Bien évidemment, la publication de ce livre n’est pas un événement fortuit. Ce livre se nourrit de la vie politique aux Comores depuis la proclamation de l’indépendance, le 6 juillet 1975, et s’achève sur l’actualité politique apocalyptique d’un pays privé d’État et de Droit par la dictature agressive et destructrice d’un Azali Assoumani soucieux de ses seuls intérêts immédiats. Ce livre dénonce ce système dictatorial et le stratagème d’Azali Assoumani pour mettre en coupe réglée les Comores, après avoir fait le bilan peu glorieux des expériences passées. En même temps, ce livre met en relief l’expression de la volonté d’un peuple qui dit «non!» à l’asservissement et à l’oppression, même quand un référendum n’en est pas un.

Dans cet univers de terreur, Azali Assoumani, plus que les autres dirigeants comoriens, s’est érigé en monarque divin, démantelant les institutions, piétinant toutes les libertés, instaurant le népotisme et emprisonnant les leaders de l’opposition, dont Ahmed Abdallah Mohamed Sambi. À travers ce livre, après l’étude des expériences passées, nous découvrons avec amertume l’œuvre de destruction d’un Azali Assoumani, surchargé de surnoms maudits dictés par la colère, mais aussi l’apogée de sa dictature, ce terreau de la répression. Azali Assoumani se considère au-dessus du peuple, du Droit et des institutions. Il a tort.

L’Accord-cadre de réconciliation nationale signé à Fomboni le 17 février 2001 et la Constitution du 23 décembre 2001 avaient stabilisé les Comores, après une grave crise séparatiste. Azali Assoumani a tout détruit. Chaque fois qu’il est au pouvoir, il révise la Constitution pour son intérêt personnel, celui de son village et de ses amis. Revenu au pouvoir le 26 mai 2016, à la suite d’une horreur électorale, et pour 5 ans, il a détruit la Constitution pour rester au pouvoir jusqu’à 2029. Il se sert au lieu de servir le peuple, et cela, à coups de «décisions» et de décrets, tuant la Cour constitutionnelle pluraliste au profit de SA Cour suprême unicolore et docile, organisant en 2018 un référendum anticonstitutionnel maudit par plus de 95% du peuple, et une élection présidentielle anticipée en 2019 mais qui n’a pas eu lieu. Cette dérive anticonstitutionnelle et antidémocratique est désastreuse: des Comoriens sont assassinés, des opposants sont arbitrairement incarcérés, la presse est muselée, et les faux complots sont devenus légion. Depuis le fiasco électoral du 24 mars 2019, les Comoriens manifestent tous les dimanches contre ce régime autoritaire et sanguinaire. ARM en parle.

Pour ARM, Azali Assoumani doit disparaître et disparaîtra. L’auteur ne le voit pas au pouvoir au 1er janvier 2020. C’est un pari fou, mais qui est destiné à aider les Comoriens à rester vigilants sur le danger auquel est exposé leur pays. C’est un message d’espoir pour un peuple opprimé.

ARM est un frère. Lui et moi avons en partage un amour sincère pour notre pays. Son 9ème livre est pour moi une arme qui peut nous aider à lutter pour la liberté et contre toutes les formes d’oppression aux Comores. ARM a publié dans ce livre mon témoignage sur la dictature actuelle aux Comores. Il voulait que d’autres voix se joignent à la sienne pour dire aux Comoriens de redoubler de courage et de détermination, car la victoire doit être immédiate.

Enfin, les amateurs de bons mots vont se régaler en lisant ce livre savoureux.

Par Toihir Abdou Kari

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© www.lemohelien.com – Samedi 23 novembre 2019.


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