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«Je dénonce le coup d’État contre la santé et contre la vie»

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«Je dénonce le coup d’État contre la santé et contre la vie»

Ahmed Wadaane Mahamoud pour la légalité et la cohérence

Par ARM

     À lui seul, Ahmed Wadaane Mahamoud est une usine à idées et projets. Il est un agitateur d’idées. Il est un incubateur de projets sociétaux. Quand on passe une heure avec lui, il a cette capacité de proposer 20 idées constructives, dont 15 sont exploitables dans l’immédiat, parfois sans l’engagement de la moindre dépense. N’est-il pas l’homme aux 99 propositions, aussi séduisantes les unes que les autres? La chose n’étonne pas ceux qui savent qu’il a commencé à fourbir ses armes politiques depuis les années 1970 au sein de l’Association des Stagiaires et Étudiants comoriens (ASÉC), dont il était un des animateurs. Ahmed Wadaane Mahamoud a une qualité très rare: il déteste les ragots et n’aime pas les discours oiseux et vaseux; il déteste les théories dictées par le dogmatisme. Il est constamment dans le concret.

Aujourd’hui, son discours porte sur ce qui intéresse les Comoriens: «Je suis pour la légalité et la cohérence. Nous ferons tout sur la base de ces deux vecteurs porteurs. Nous devons nous libérer des carcans politiques stériles pour nous projeter sur des espaces plus larges. Notre priorité aujourd’hui doit être la préparation politique, dès 2020, pour que le 26 mai 2021, un Comorien originaire d’Anjouan soit Président de la République et pour que le 26 mai 2026, un Comorien originaire de Mohéli soit Président de la République. Nous devons tout faire pour que les Anjouanais et les Mohéliens ne se sentent pas dans une situation de rejet, de spoliation et d’infériorité. Lisons notre Histoire, et évitons le négationnisme…

     Le Mohélien qui a 60 ans aujourd’hui et qui doit être Président en 2026 n’a pas à attendre ses 80 ans pour ne pas être candidat à la magistrature suprême en 2039. Et quand, d’une manière ou d’une autre, Azali Assoumani doit quitter la scène politique dans les mois à venir, le Grand-Comorien qui doit assurer sa succession doit se contenter de finir son mandat, qui doit se terminer le 26 mai 2021. Nous n’avons pas besoin d’un autre schéma.

     Apprenons à oublier nos personnes. Nous pouvons réussir. Cette réussite est plus belle quand elle est collective. Il y a trois façons de réussir. La première façon, c’est quand on arrive à mettre en œuvre ses propres idées constructives. La deuxième, c’est quand d’autres mettent en application les idées qu’on a professées. La troisième, c’est quand on professe des idées et que, ultérieurement, des personnes de bonne foi reconnaissent leur bien-fondé et leur pertinence et disent de qui elles sont. En tout état de cause, la réussite devra être collective.

     C’est pour cela que je fustige le plus pernicieux des putschs: je dénonce le coup d’État contre la santé et contre la vie. L’Ordre des Médecins doit être un, si nous voulons de la cohérence.

     Apprenons à oublier nos personnes respectives. Je n’ai collaboré ni avec Ikililou Dhoinine, ni avec Azali Assoumani et cela n’a rien diminué en moi. Je suis resté moi-même. Je défends mes idées en faveur des Comores, et cela me suffit. Je nourris un journal de 20 pages. J’y défends des idées qui sont valables dans la durée. Les idées qui j’y ai inscrites sur la nécessité légale et sociopolitique d’avoir un Président originaire d’Anjouan le 26 mai 2021 sont valables au moins jusqu’au 26 mai 2021. Dès lors, je ne vais pas aller marchander auprès d’Azali Assoumani pour gagner 500.000 francs (1.000 euros) ou pour devenir le Directeur du journal d’État Al-Watwan, et recevoir des ordres du ministre de l’Intérieur. D’ailleurs, l’État ne doit pas disposer d’un journal. Si j’étais Président, j’aurais vendu Al-Watwan aux journalistes à un franc symbolique.

     Dans tout ça, il y a un grand débat intellectuel qui doit s’instaurer, surtout en ce qui concerne l’élite comorienne. Que propose cette élite comorienne? Je ne le sais pas, et cela, parce que je ne le vois pas. L’élite comorienne est dans le conformisme et dans l’autocensure. Or, elle a devant elle toute la matière juridique et institutionnelle, sur la base des différentes Constitutions qui ont été expérimentées aux Comores, du régime présidentiel au régime parlementaire en passant par le régime semi-parlementaire.

     Nous devons mener cette réflexion parce que le pays est descendu au niveau le plus bas. Pourtant, ce n’est pas la première fois que les Comores sont transformées en dictature. Ali Soilihi était un dictateur qui faisait dans la répression, dans l’oppression et dans la torture. Mais, il était le Président des Comores. Ahmed Abdallah Abderemane était un dictateur qui faisait dans la répression, dans l’oppression et dans la torture. Mais, il était le Président des Comores. Cela n’est pas le cas aujourd’hui. Azali Assoumani est dans la dictature pure.

     Je reviens donc sur mon credo: nous devons valoriser la légalité et la cohérence. Nous devons tout faire pour que le pays soit dirigé par un Anjouanais de 2021 à 2026 et par un Mohélien de 2026 à 2031. Le Mohélien qui a 60 ans aujourd’hui doit avoir la chance d’être candidat à l’élection présidentielle de 2026, quand il aura 66-67 ans, au lieu d’attendre 2039, l’année de ses 80 ans. Soyons humains. Faisons la politique avec humanité et intelligence».

Ahmed Wadaane Mahamoud est, à lui seul, une grande École de Civisme. Il dit ce qu’il pense. Il n’a aucune pensée pour lui-même. Il pense les Comores. Il pense aux Comores.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Mercredi 14 août 2019.


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