«Moustoifa Saïd Cheikh ne sait même pas que le Mur de Berlin est tombé»
Moustoifa Saïd Cheikh, une momie politique fossilisée, sort de son sarcophage
Par ARM
Le mercredi 18 juin 2014, quand j’ai eu sous mes yeux le décret nommant Moustoifa Saïd Cheikh Conseiller politique du Président Ikililou Dhoinine, j’avais trouvé cette nomination tellement fantaisiste et folklorique et tellement saugrenue et catastrophique que j’avais décidé de ne même pas m’intéresser à elle. Je voulais m’éviter d’inutiles maux de tête. Je voulais m’éviter des colères. Je voulais m’éviter des coups de sang. Je voulais m’éviter une montée de tension pouvant s’avérer fatale. À quoi bon perdre du temps sur une provocation, la plus grande provocation du chef de l’État? J’avais décidé de boycotter cette nomination surréaliste et surannée sur le plan politique et médiatique. Je ne voulais même pas y penser. Je ne voulais pas en parler. Je voulais oublier ce cauchemar. La décision s’était imposée d’elle-même: ne rien écrire sur cette provocation.
Mais, voilà, un ami très bavard sur Internet qui, pour une fois s’exprime sous couvert de l’anonymat, car il entretient des relations personnelles avec le revenant, est venu jeter de l’huile sur le feu en me lançant sadiquement et méchamment à la figure: «ARM, est-ce vrai que le Président Ikililou Dhoinine a osé nommer Moustoifa Saïd Cheikh Conseiller politique à la Présidence de la République? C’est très grave car Moustoifa Saïd Cheikh est totalement déconnecté des réalités politiques du monde. Il ne sait pas que Pol Pot ne commet plus son génocide au Kampuchéa démocratique et qu’il est mort après avoir causé la mort de 2 millions de personnes dans un effroyable génocide. Il ne sait pas qu’Enver Hodja n’est plus de ce monde. Il ne sait pas que Mao Tsé Toung est mort. Il ne sait pas que l’Union Soviétique a implosé et que Mikhaïl Gorbatchev n’est plus Président. Il ne sait pas que le Mur de Berlin est tombé. Voilà un homme qui est parti de l’extrême-gauche à la direction des prières dans une mosquée d’Itsandra. Il a laissé quoi comme héritage politique aujourd’hui? Rien du tout. Même les initiales du FD pour Front démocratique ne valent rien aujourd’hui. Quel échec! Et c’est à lui que le Président Ikililou Dhoinine confie la direction politique du pays, donc à un homme dont le disque dur est complètement déconnecté? C’est la plus grande bêtise que le Président Ikililou Dhoinine pouvait commettre, et il vient de la commettre. Comment va-t-il gérer ce garçon ingérable? Ça y est, maintenant, je suis définitivement convaincu qu’il va y avoir du sport sur la scène politique comorienne. Nous allons rire comme des gamins».
Pour rire, on rit. Et ce qui fait rire le plus dans l’affaire, c’est que le Front démocratique (FD) de Moustoifa Saïd Cheikh est la coquille vide dont se sert Idriss Mohamed Chanfi du Comité prétendument Maoré pour manifester son inextinguible haine envers son ennemi intime, Hamada Madi Boléro. En effet, la détestation viscérale du FD envers Hamada Madi Boléro est un sujet de plaisanteries grivoises, huileuses et grasses. On se demande comment le chef du Front de la haine va cohabiter avec l’objet de sa belle haine «républicaine». C’est tout simplement merveilleux, et le Président Ikililou Dhoinine vient de gagner des galons de chasseur-berger faisant cohabiter loups et agneaux. Après ça, on s’étonne que le régime politique comorien soit gaga de la tête. C’est du jamais vu, dans un pays où pullulent de vrais talents, frais et jeunes, aller faire sortir de son sarcophage une momie politique complètement fossilisée! Comme l’a dit mon ami, c’est la plus grande provocation qui manquait à la panoplie du parfait provocateur qu’est le Président Ikililou Dhoinine: faire sortir du sarcophage une momie politique complètement fossilisée, avec ses bandelettes et tout et tout!
Un dinosaure, ça passe encore, mais une momie fossilisée dans un sarcophage politique! Il fallait le faire. Et comment gérer cet homme d’un autre âge, à la francophobie bien arrêtée, notamment face au réaliste Hamada Madi Boléro, qui a toujours reconnu la valeur du partenariat avec la France? Une chose est certaine: on va rire. Et c’est vraiment maintenant qu’on va commencer la franche rigolade. Bon courage et bien du plaisir, Mesdames et Messieurs. En effet, Moustoifa Saïd Cheikh est une vraie bombe ambulante, aimant mettre ses doigts un peu partout, fouiller dans les dossiers des autres, rapporter les petits commérages, ragots de bouiboui, bruits de couloirs et rumeurs de bouchère.
Le jour de sa nomination, il y eut la réception d’un Ambassadeur à Beït-Salam, et il avait fallu lui tenir la main pour l’installer à la place qui lui était réservée, parce qu’il voulait s’installer à la place du Président de la République. Naturellement, il a fallu poser la question au chef de l’État pour connaître les raisons de cette nomination abracadabrantesque. Et là, on est mort de rire parce que le chef de l’État avait eu ce mot joyeux: «Ça se voit que ce n’est pas vous qu’on embête. Ça se voit que ce n’est pas vous qu’on sollicite matin, midi et soir pour cet homme. Ça se voit que ce n’est pas vous qu’on vient dire chaque que cet homme doit avoir les moyens de pouvoir manger. J’étais fatigué par le défilé de ces délégations, et j’étais obligé de le nommer à ce poste bidon. Mais, attention: il faudra m’aider à faire face à ses invasions. En dehors des séances de photos officielles, tenez-le très loin de moi. Je ne veux pas d’invasion dans mon bureau. Une nomination alimentaire ne doit pas se retourner contre moi. Je compte sur chacun d’entre vous». Nous voilà donc rassurés.
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Jeudi 19 juin 2014.
© www.lemohelien.com – Samedi 11 juillet 2015.
2 Comments
ABDOU MHOUSSINE
juillet 11, 2015 at 6:18Bonjour tout le monde,
MonsieurARM,
Je viens de lire vos articles sur Idriss Mohamed Chanfi et sur Moustoipha Said Cheikh.
Vous écriviez ,en gros, sur Idriss Mohamed chanfi,que celui-ci vient de créer “NAMLAMHE”
un organe inutile et sans lendemain qui, selon vous,prétend pouvoir identifier les futures autorités
comoriennes compétentes et honnêtes qui dirigeront les Comores.
Malgré ses défauts,lui,IDRISS MOHAMED CHANFI a animé le comité Mahorais,était un grand militant du Front Démocratique(ce parti que vous detestez tant mais qui a combattu les mercenaires,vous devez,M.ARM,vous informer sur l’histoire recente de notre pays cela vous fera du bien).J’ai été un membre de ce grand parti qu’est le Front Démocratique.Je vous rappelle encore une fois que des militants de ce parti ont payé de leur vie pour défendre la démocratie,et ce durant tous les régimes précedents.Où étiez-vous Monsieur ARM lorsque le F.D. s’opposait aux pratiques anti-démocratiques.Je vous dirai de revoir et de vous tenir informé des actions politiques du F.D. en faveur de la démocratie aux Comores.
Je voudrai vous dire de cesser d’exagerer sur le leader du F.D. un peu de respect à l’égard de Moustoipha S.C. C’est un homme qui a consacré sa vie pour sa patrie,les Comores.C’est un homme de conviction.Il voulait le bien de son peuple mais malheureusement, sa politique a échoué.Nous ,en tant que militants du F.D. nous en avons pris acte.Le F.D. a fait son temps,il a marqué l’histoire poilitique des Comores.Et tout les comoriens le savent.
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Bonjour, frère,
Vous avez droit de défendre votre parti. Moi, j’ai le droit d’être sceptique face à certaines utopies révolutionnaires très mal engagées et qui n’ont rien produit de concret. D’ailleurs, il faudra expliquer aux Comoriens pourquoi le FD a cessé ses activités au lendemain de la disparition du monolithisme politique, à laquelle il n’a pas contribué, sinon qu’on nous explique comment.
Cordialement,
ARM
ABDOU MHOUSSINE
juillet 12, 2015 at 11:09Bonjour,frère,
Défier les mercenaires à l’époque d’AHMED ABDALLAH A. Participer activement à la mise en place des bases fondamentales d’une démocratie ne sont pas des utopies.C’est parmi les actions politiques du Front Démocratique dépuis sa création.Certes,le F.D. n’a jamais atteint le sommet du pouvoir pour mettre en oeuvre son programme poilitique et nous savons tous comment se déroulent les élections dans notre pays,c’est des mascarades de votes entachés de fraudes malheureusement cela n’a toujours pas changé.La trace que le parti a laissée pourrait être sa participation active pour défendre la démocratie aux Comores.Et d’ailleurs nous avons du chemin à faire pour asseoir une vraie démocratie.Le déroulement de dernières élections et l’etat actuel de notre pays(une justice corrompue,une gouverance mafieuse…) en témoignent.
A votre question pourquoi le F.D. a cessé ces activité au lendemain de monolithisme politique?
Déjà,le F.D. n’a pas cessé ses activités politique.J’aurai formulé autrement la question:Pourquoi le F.D. a réduit ses activités.On dirait même que le parti est devenu inéxistant ces dernières années!Là je serai d’accord avec vous.Ah!vous savez que le F.D. était parmi les rares partis poilitiques comoriens crédible avec un programme politique réflechi.Les comoriens avaient placé beaucoup d’espoir en ce parti jusqu’à ce que ce parti sombre dans les oubliettes.
Le parti s’est affaibli lorsque certains de ses leaders affamés commencèrent à goûter le pouvoir.
Ce “virus”a vite contaminé certains militants qui attendaient le pouvoir voilà des années.Ils sont partis réjoindre des partis au pouvoir qui pouvaient leur remplir le ventre.C’est une des causes majeures parmi tant d’autres qui ont causé la discrétion voire l’inexistance du F.D. des Comores.
La force de parti était aussi sa présence éffective dans toutes les îles y compris Mayotte.
Portez-vous bien,camarade.
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Bonjour, frère camarade,
Je suis d’accord avec votre analyse.
Tout jeune, j’ai suivi la flamboyante activité du FD. Du courage, panache, mais aussi de l’intransigeance parce que jugeant qu’Ali Soilihi, à qui il manquait les ressources humaines, n’était pas un vrai révolutionnaire. On accuse même les leaders du FD de lui avoir tourné le dos parce que le jugeant d’origine sociale trop «modeste» par rapport à eux. La chose se dit et se chuchote. Par la suite, et vous le dites très bien, ce fut la curée, quand les chefs du FD ont commencé une transhumance politique qui a tué le parti. L’appétit du pouvoir et du gain a été morbide.
Oui, c’était un très grand mouvement politique. Mes cousins et des gens de Mohéli que je connais y avaient milité. L’un des meilleurs étudiants mohéliens y a laissé des plumes à l’Université, parce que le FD passait avant ses études. Et puis, un à un, les leaders du FD ont tourné leurs vestes. Le processus de démocratisation commence sous Saïd Mohamed Djohar, et le seul parti d’opposition, dont les membres se recrutaient sur les quatre îles, des cadres pour la plupart, devient une coquille vide. La déception est grande. Cela a tué le militantisme et la politique aux Comores, et a permis l’émergence de la médiocrité politique qui se présente à nos yeux aujourd’hui. Le FD vivant, un Ahmed Sambi n’aurait jamais eu sa place sur la scène politique comorienne, car le FD était porteur d’idéalisme et d’une certaine idée de la méritocratie. Mais, comme les vrais politiciens n’existent plus, des charlatans de foire ont occupé la place.
Cordialement,
ARM