Faiza Soulé Youssouf, la lumière obstinée: Déranger et éclairer, tout à la fois
Elle est à la fois témoin du temps, écho d’une génération et mémoire d’un peuple
Par Ahmed Ali Amir (AAA)
Source: Vertiges https://whatsapp.com/channel/0029VbCHBG3LikgIcUAqi82r
Article publié en accord avec Ahmed Ali Amir
Il est des femmes dont la vie devient témoin d’un temps, écho d’une génération et mémoire d’un peuple. Faiza Soulé Youssouf est de celles-là. Avant d’être journaliste, elle fut militante, debout dans la tourmente, portée par l’urgence de défendre les sans-voix. Elle s’est levée contre la vie chère, contre la violence faite aux femmes et aux enfants, pour les libertés qu’on enchaîne et pour la dignité qu’on piétine. Sa révolte avait le visage de la paix, son combat la douceur d’une détermination inébranlable.
Puis, vint la plume. Et avec elle, une autre arme, plus subtile, plus redoutable. Faiza fit du journalisme une prolongation de son engagement, un terrain où chaque mot devient témoin, chaque phrase résistance. Elle ne cherchait ni les faveurs, ni les illusions du pouvoir: son unique loyauté, elle la devait à ses lecteurs. C’est cela qui fit sa force, et parfois son isolement.
On a voulu la réduire au silence. Elle a connu les arrestations, elle a subi les menaces d’emprisonnement, comme autant de chaînes qu’on voulait poser sur sa liberté. Mais loin de la briser, cela l’a durcie, trempée comme l’acier. À chaque intimidation, elle a trouvé une nouvelle force, à chaque tentative d’humiliation, un surcroît de courage.
Comble d’intelligence et de savoir-vivre, elle incarne la Comorienne dans le sang comme dans le comportement: ouverte au monde et à la littérature, mais fidèle aussi aux traditions qu’elle chérit. Je la verrais briller sous le Siècle des Lumières ou marcher aux côtés de Clara Zetkin et de Rosa Luxemburg, deux femmes que j’admire par-dessus tout.
Correspondante pour des agences internationales, elle porta plus loin encore cette voix libre, qui inquiétait les puissants et réconfortait les opprimés. Ses écrits, comme son livre Ghuiza: À tombeau ouvert (2015), résonnent d’une vérité qui blesse autant qu’elle guérit. Elle a su transformer l’art d’écrire en art de témoigner, en art de libérer.
Faiza Soulé Youssouf est devenue une référence, non parce qu’elle l’aurait cherché, mais parce que son intégrité l’imposait. Et comme toute lumière, elle attire autant l’admiration que la haine. Mais c’est le destin des consciences insoumises: déranger et éclairer tout à la fois.
Qu’elle persévère. Qu’elle continue d’écrire contre le silence et d’éclairer l’ombre. Car Faiza Soulé Youssouf est plus qu’une journaliste: elle est une lumière obstinée, et les lumières, même entourées de nuit, finissent toujours par éclairer le chemin.
Par Ahmed Ali Amir (AAA)
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Article publié en accord avec Ahmed Ali Amir
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© www.lemohelien.com – Dimanche 17 août 2025.