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Fahmi Saïd Ibrahim parle aux Comoriens avec maestria

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Fahmi Saïd Ibrahim parle aux Comoriens avec maestria

Primat du Droit et «réformes structurelles» au cœur du débat

Par ARM

La Chaîne Libre des Comores (CLC) a réalisé une interview de grande qualité juridique, civique et politique avec Maître Fahmi Saïd Ibrahim, deux fois Député, ancien ministre des Relations extérieures et ancien ministre de la Justice, mais également membre du Parti Juwa du Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, et Avocat au Barreau de Moroni. D’entrée de jeu, l’homme du jour souligne qu’au regard de la vie politique actuelle, il a préféré prendre du champ, se contentant, quand on le sollicite, d’accorder une interview pour donner son point de vue de manière responsable et républicaine. Se disant «militant de base du Parti Juwa», il déclare ne pas être mandaté pour parler en tant que dirigeant de cette formation politique.

Il déplore les incohérences des «choix stratégiques» faits par les dirigeants comoriens depuis la proclamation d’indépendance. Il déplore le triste sort fait à l’Hôpital El Maarouf de Moroni, qu’il aurait fallu réformer et non détruire. Pour lui, la santé est malade aux Comores. Les structures médicales des Comores sont défaillantes, et l’épidémie de coronavirus a révélé beaucoup de dysfonctionnements et lacunes. La navette entre les cliniques privées et l’Hôpital public n’est pas exemplaire. Il manque une politique sanitaire aux Comores. Les choix opérés par les dirigeants en matière de santé sont problématiques. Les Comoriens doivent être capables de prendre en charge leur système de santé et ne faire appel à l’expertise médicale étrangère qu’en cas de nécessité: «Ce qui fait la solidité d’un système de santé publique, ce ne sont pas les murs des hôpitaux, mais les équipements et les hommes».

«Le développement d’un pays se fonde avant tout sur les structures, les infrastructures ne venant qu’en seconde position». Pour cela, il faut une politique cohérente, des choix stratégiques cohérents. En la matière, les Comores sont à la traîne. Le Seychellois dispose de revenus 10 fois supérieurs à celui du Comorien. «La richesse d’un pays, c’est avant tout sa population, parce que c’est la population qui crée la richesse». Les Comores ont besoin de «l’égalité des chances» et de dépasser «les lourdeurs et pesanteurs administratives». «L’administration est l’épine dorsale d’un pays». Le Comorien doit valoriser l’École et les langues étrangères. L’École publique doit être réhabilitée et ne pas laisser l’École privée faire la promotion uniquement de ceux dont les parents ont des moyens. Le pays doit créer des emplois, et pas seulement par la Fonction publique, parce que celle-ci est saturée. Les Comores doivent favoriser les conditions de création et de valorisation de l’emploi. La politique publique en matière d’emploi doit s’appuyer sur des vraies réformes structurelles.

La cherté de la vie est une réalité. Il y a un déséquilibre entre l’offre et la demande en matière de produits de consommation. La balance commerciale est en déséquilibre à cause de la prévalence des importations. Les Comores ne produisent pas les biens de consommation courante. La population augmente mais pas la production. La consommation est assurée par des produits importés. Les routes remontent à plusieurs décennies, et les Comores ne font pas des progrès en la matière. Le coût du fret augmente et a des effets inflationnistes aux Comores, où aucune mesure d’accompagnement n’a été envisagée. Le prix des hydrocarbures flambe, et aucune mesure d’accompagnement n’est envisagée. La stabilisation des prix n’est pas considérée comme une priorité nationale.

Il faut des mesures d’accompagnement pour permettre à la population de respirer. Le pouvoir d’achat de la population s’érode, et est une priorité. Le renchérissement des prix des produits pétroliers renvoie la population au bois de chauffe, causant des troubles environnementaux, quand le gaz provoque la pollution. «Même le Code de la route n’est pas respecté». Il y a une augmentation des voitures. «Même dans la rue, on sent les problèmes». «Il nous faut le plus rapidement possible, les Assises de l’Éducation nationale, pour le long terme». Pour les élections de 2004, le Parti Juwa prendra sa décision. «Les Comores doivent définir leurs besoins sur le long terme, pour les 20 à 40 ans à venir». Les Comores du devenir doivent éviter les pièges du pétrole dans les autres pays. «L’avenir des Comores est probablement dans les services, dont le tourisme, et la planification doit se faire immédiatement, notamment dans l’Éducation nationale». Les pouvoirs publics doivent se soucier des études supérieures des jeunes Comoriens, en fonction des besoins économiques du pays. L’étranger qui s’installe aux Comores doit être dans l’innovation au lieu de concurrencer le Comorien dans son activité traditionnelle de petit commerce. Que l’étranger fasse son commerce là où le Comorien ne peut pas opérer.

S’agissant de l’assignation à résidence du Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi par un simple acte administratif du secrétaire général du ministère de l’Intérieur en mai 2018, Maître Fahmi Saïd Ibrahim est resté dans la cohérence: un acte administratif ne saurait priver un citoyen de sa liberté, à la place du juge. La procédure engagée contre le Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi est «manifestement illégale», et «la procédure est biaisée». «Pour détourner des fonds, il faut avoir détenu ces fonds-là», ce qui n’est pas le cas du Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, qui n’a jamais détenu les fonds de «la citoyenneté économique». «Le Président ne peut pas avoir détourné des fonds qu’il n’a jamais détenus». Aucune procédure judiciaire ne peut donc être engagée contre le Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi pour détournement de fonds. Aucun des éléments légaux de qualification de détournement de fonds publics dans la procédure engagée contre le Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi n’est réuni. «Les délais raisonnables de détention sont largement dépassés».

Le Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi est malade. Il savait qu’en rentrant aux Comores en mai 2018, il allait être interrogé sur les fonds de «la citoyenneté économique». Il est, pourtant, rentré aux Comores parce que se sachant innocent. Si on l’autorisait à se rendre à l’étranger pour se faire soigner, il allait rentrer aux Comores après ses soins. «Pourquoi le Vice-président Mohamed Ali Soilihi est poursuivi alors que son Président Ikililou Dhoinine ne l’est pas?». S’agissant des accusations pesant sur Maître Fahmi Saïd Ibrahim selon lesquelles il aurait dit au Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi de rentrer aux Comores aux Comores en mai 2018, il s’agit d’affabulations et du roman.

Maître Fahmi Saïd Ibrahim aime éviter de commenter la suggestion du faussaire, bordelier et proxénète Ibrahim Ali Mzimba pour user d’un «fait de Prince» pour libérer le Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, alors que le «fait de Prince» est «un acte arbitraire et illégal. Sambi est en prison par fait de Prince et ne peut pas être libéré par fait de Prince. C’est le juge qui doit le libérer, et non un fait du Prince, qui viole le Droit». Le Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi doit être libéré et autorisé à aller se faire soigner dans un pays étranger. «Je suis juriste et je n’ai aucune qualification pour faire des prophéties sur l’avenir judiciaire et politique de Sambi». Comme le Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi est innocent, on doit lui accorder l’autorisation d’aller se faire soigner à l’étranger.

L’opposition doit avoir le droit de faire des manifestations publiques et pacifiques aux Comores. Les Comoriens qui veulent manifester contre la vie chère ne doivent pas en être empêchés, puisque cette cherté de la vie est une réalité. Maître Fahmi Saïd Ibrahim n’a pas vu le dictateur Assoumani Azali Boinaheri dit Bakapihi, «Le Père qui ne prépare jamais à manger», depuis 3 ans. Il n’a pas l’habitude de quémander des postes, et il lui est arrivé de refuser un macaron ministériel. Il n’a pas «d’agenda politique pour 2024». «L’avenir des Comores est sombre parce que les réformes structurelles nécessaires ne sont pas envisagées. Notre avenir est sombre parce que nous n’avons pas de vraies réformes. Réformons avant de solliciter l’aide extérieure. Nous devons réformer nos Finances publiques, notre administration, notre Justice, notre Santé publique, notre Éducation nationale. Nos vrais investissements sont dans ces secteurs névralgiques-là». «Nous devons maîtriser notre démographie de toute urgence, pour en juguler la pression».

Abdallah Abou Hassan dit Abdallah Agwa est jeté en prison pour 5 ans parce qu’il voulait organiser une manifestation publique pacifique, sans avoir diffamé qui que ça soit, ni troublé l’ordre public. «C’est un déséquilibre». Quand il était ministre de la Justice, Maître Fahmi Saïd Ibrahim s’opposait à ce genre de mesures arbitraires. Il avait pris fait et cause pour Abdallah Abou Hassan et avait ordonné la restitution de son matériel radio. La Tribunal de Moroni s’était opposé à la décision du ministre de la Justice!

Maître Fahmi Saïd Ibrahim déplore les troubles communautaires entre des villages de la région de Dimani. La Justice doit passer, parce que «dans toute société, la Justice joue le rôle de transformateur». S’agissant de la peine de mort, Maître Fahmi Saïd Ibrahim en est contre, pour des raisons philosophiques. Il explique que le Coran en est favorable, tout en parlant de de pardon. Il déplore la cherté du billet d’avion entre la France et les Comores, dans une situation de rupture de la loi et de la demande, en l’absence de toute politique d’anticipation. Sur le plan politique, son mot d’ordre est: «Je n’ai pas d’agenda politique caché pour 2024».

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Vendredi 12 août 2022.


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