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Commerce de la mort aux Comores, laxisme à Mayotte

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Commerce de la mort aux Comores, laxisme à Mayotte

Le manque de fermeté des autorités à Mayotte est inquiétant

Par ARM

     Arrêtons d’être faux-culs et reconnaissons la responsabilité morale de l’État comorien dans la mort d’au moins 20.000 Comoriens dans le bras de mer séparant Anjouan de Mayotte. Cette responsabilité se situe à deux niveaux: d’une part, pendant que Mayotte se développe, les Comores s’enfoncent dans les bas-fonds du sous-développement et de la misère. D’autre part, les pouvoirs publics comoriens connaissent les commerçants de la mort à Anjouan, mais ne font rien pour les mettre hors d’état de nuire. Les Comoriens qui meurent en haute mer sont les morts dont la responsabilité est imputable à 100% à l’État comorien. En même temps, dans l’affaire, on ne saurait éluder la responsabilité des autorités de Mayotte, mais pas là où on s’attend, à travers le visa imposé aux Comoriens désirant se rendre à Mayotte, mais parce que les autorités françaises à Mayotte manquent de fermeté envers les marchands de la mort. Si aujourd’hui, à Mayotte, la population a décidé de se faire justice elle-même face aux clandestins comoriens, c’est parce que l’État français se montre trop laxiste. Les animateurs des filières de la mort ne sont pas réprimés comme ils devaient l’être. Le jour où la France condamnera un passeur à 30 ans de prison pour assassinat et non à 2 ans pour homicide involontaire, les businessmen de la mort réfléchiront à deux avant de faire de nouvelles victimes dans le bras de mer entre Anjouan et Mayotte.

     C’est ainsi que dans sa livraison du jeudi 22 septembre 2016, le magazine Flash Infos Mayotte nous livre des informations qui prouvent que les autorités françaises à Mayotte manquent de fermeté envers les businessmen de la mort. Lisons ensemble cet article.

     «Justice. Kwassa: Pas de cadavres, pas d’homicide

     Dans la nuit du 7 au 8 juillet une barque part de l’îlot Mtzamboro pour gagner le village en face. À son bord, un adolescent de 17 ans a été recruté pour tenir la barre de l’embarcation et conduire à terre des ressortissants comoriens en situation irrégulière. À un moment, la barque chavire. On relève 3 disparus. Une des familles porte plainte. C’est ce qui aurait dû amener Khadafi et Mouzdalifa, eux aussi ressortissants comoriens, à la barre hier, mais les deux étaient absents. La justice leur reproche d’avoir organisé et profité de ce funeste voyage en kwassa-kwassa.

     Les enquêteurs parviennent à établir que Mouzdalifa a servi d’intermédiaire avec les familles. Son relevé téléphonique indique d’ailleurs qu’il était en contact avec une des victimes juste avant le départ. Khadafi en revanche est la tête du réseau. C’est lui l’organisateur des départs. Il a recruté l’adolescent, choisi sciemment pour son jeune âge pour permettre d’échapper à la sévérité de la justice française, et il a fourni la barque de ce business mortel. Il proposait ces traversées de l’îlot de Mtzamboro jusqu’au village du même nom dans des embarcations légères, avec un pilote inexpérimenté et sans aucun équipement de sécurité pour un prix de 200 euros, dont les familles, déjà à Mayotte, s’étaient acquittées.

     Au départ, jugés pour homicide involontaire par manquement à une obligation de sécurité, et aide à l’entrée et au séjour d’étrangers en situation irrégulière, ils ne seront, finalement, jugés que pour le second grief. En effet, un premier procès devant le tribunal pour mineur a relaxé le jeune passeur de l’homicide involontaire au motif que les corps des trois passagers disparus n’ont jamais été retrouvés. Puisqu’il n’y a pas de cadavre, la justice est dans l’impossibilité, malgré le désarroi des familles, de prouver que les disparus sont effectivement morts. Néanmoins, le tribunal a suivi les réquisitions, plus dures qu’à l’accoutumé, du procureur et les a condamnés à 2 ans de prison pour Khadafi et 18 mois pour son complice. Ils ont, en outre, été interdits de manière définitive de revenir sur le territoire national.

     Adrien Theilleux: Justice. Kwassa: Pas de cadavres, pas d’homicide, Flash Infos Mayotte n°3951, Mamoudzou, jeudi 22 septembre 2016, p. 9.

     Pourquoi les businessmen de la mort ne profiteraient pas de ce laxisme des autorités françaises? Si les autorités françaises veulent mettre fin au trabendo de la mort, elles doivent supprimer le droit du sol à Mayotte et se montrer plus fermes envers tous ceux qui ont fait de la vie des autres un moyen de gagner la leur. Mais, si les vendeurs de mort sortent de prison au bout de 2 ans après avoir conduit les autres à la mort, ils ne vont jamais arrêter leur commerce de la mort. On est plus dans l’homicide involontaire, mais dans l’assassinat. Or, au-delà des grognements des «bons et vrais Comoriens» disant que «Mayotte est comorienne et le restera à jamais», il est temps de penser aux morts et à leurs proches. Quant à la politique de pacotille et de surenchère de faux nationalisme, tout le monde sait ce que ça vaut…

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Samedi 1er octobre 2016.


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