Ce Ramadan, Assoumani Azali a violé la trêve de Dieu
Le Ramadan 2020 est déjà le plus répressif aux Comores
Par ARM
Au Moyen-âge, l’Église catholique avait créé la Trêve de Dieu. Le plus souvent, celle-ci était l’interdiction de combattre entre le mercredi soir et le lundi matin. Le but de cette institution était de suspendre toute forme de guerre en certaines périodes de l’année.
Le mois de Ramadan étant le plus sacré chez les Musulmans, il est consacré à la piété et au recueillement. Dès lors, tout acte de violence commis en plein Ramadan reçoit une malédiction particulière en Islam. L’universitaire Cyril Glassé signale que le Ramadan est le «neuvième mois du calendrier arabe et islamique. Le mot Ramadan signifiait à l’origine “grande chaleurˮ, image tirée du calendrier solaire préislamique. Ce mois était sacré dans la tradition arabe d’avant l’Islam et constituait un des mois de la trêve. Le jeûne pendant ce mois constitue l’un des Cinq Piliers de l’Islam»: Cyril Glassé: Dictionnaire encyclopédique de l’Islam, Préface de Jacques Berque, Bordas, Paris, 1991, p. 330.
Chez les Musulmans, la période d’avant l’Islam s’appelle la «Jahylia», «l’obscurantisme ou ignorance». Or, même au cours de cette période, toute violence était interdite pendant le Ramadan. Cette période présentée par l’Islam comme celle du paganisme et du polythéisme était pourtant respectueuse du Ramadan préislamique, y rejetant la violence. La Révélation de l’Islam a commencé en 609, il y a 1411 ans. Aujourd’hui, la trêve du Ramadan est quotidiennement violée. La dictature bastonne les Comoriens, les violente, les brutalise, les bouscule, les réprime, les opprime, les brime, tire sur eux à balles réelles à Foumbouni, massacre la population à Pagé, sur l’île d’Anjouan, fait passer les Comoriens à tabac ailleurs sur la même île, envahit Singani et Ntsoudjini. Le lundi 11 mai 2020, la dictature a fait enlever à son domicile Mohamed Moina, Porte-parole du Mouvement Dawla Ya Haki, «État de Droit», quand il faisait la rupture du jeûne, devant sa femme, bâillonnée, et ses enfants, traumatisés. Ce n’était pas la meilleure chose à faire pendant le mois sacré du Ramadan.
Déjà, le Ramadan 2020 est endeuillé par le coronavirus, qui tue et empêche les prières collectives et les autres rassemblements pieux des Musulmans. Cela est difficile à supporter pour les Musulmans, qui ont des habitudes bien arrêtées pendant le Ramadan. Et si en plus, les Comoriens doivent supporter quotidiennement les morts d’un coronavirus qui tue et empêche les vivants d’avoir une existence normale…
Il n’y a pas un seul Comorien sensé qui ne dit pas que ce qui se passe actuellement aux Comores présage une tragédie pour les auteurs des actes de violence.
C’est une question de jour. Ceux qui seront en vie et en bonne santé vont bientôt vivre des moments historiques. Tous les ingrédients d’une tragédie politique sont réunis pour une explosion sanglante aux Comores. Il est impossible que la tournure répressive et oppressive prise par la dictature finisse autrement que dans un fleuve de sang.
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Jeudi 13 mai 2020.
