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«Cachez cette candidature pour Bonovo que je ne saurais voir»

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«Cachez cette candidature pour Bonovo que je ne saurais voir»

La candidature de la Première Dame au Gouvernorat joue les arlésiennes

Par ARM

   Le mot «prétérition» vient du latin «praeteritio», signifie «action de passer sous silence» et est cette figure de style consistant à dire qu’on ne va pas parler d’une chose qu’on a pourtant bel et bien annoncée. En d’autres termes, quand on est dans une logique de prétérition, on refuse de parler d’une chose dont on parle, et on dit qu’on ne parle pas d’une chose dont on a une folle envie de parler, et dont on parle. C’est ce qui se passe avec la candidature de la Première Dame, surnommée «Maman» par ses partisans. Il est désormais acquis que Maman est candidate au Gouvernorat de Mohéli. Le Tout-Mohéli le sait. Partout aux Comores, on en parle. Même les chancelleries en parlent, compte tenu de la personnalité et du statut de l’intéressée. Cela étant, il est admis aujourd’hui que la candidature de la Première Dame est le plus grand secret de Polichinelle de la République. Mais, curieusement, chaque fois que cette candidature doit être annoncée en public, il se produit quelque chose qui fait que ses chantres doivent patienter. Les militants commencent à trouver l’attente trop longue, alors qu’ils savent que cette candidature coule de source et tombe sous le sens. Elle est inévitable et donne lieu à des commentaires qui n’en finissent pas à Mférédjini et Poteau-central, hauts lieux des intrigues politiques et sociales à Fomboni et à Djoiezi. L’équipe de campagne électorale de Maman est gonflée à bloc et veut en découdre, et ce, à un moment où Mohéli brûle littéralement de fièvre politique, la classe politique locale ayant choisi de faire de l’élection gubernatoriale de 2016 un enjeu politique majeur, alors que par le passé, elle n’intéressait que quelques personnes. Cela étant, longtemps, l’absence du chat avait permis aux souris de danser, mais on dit que «quand le chat est de retour, il dit “ouste!” aux souris».

   Il faut dire que le contexte politique à Mohéli est tout sauf un long fleuve tranquille. Les appétits de pouvoir sont tranchants comme du rasoir. Pour preuve, l’UPDC, le fameux «parti cocotte-minute», doit commencer par ramener de l’ordre, du calme et de la sérénité dans les esprits, et cela est plus facile à dire qu’à faire parce que l’irascible Gouverneur Mohamed Ali Saïd se verrait scotché au poste à vie et à mort, ad vitam æternam et jusqu’à ce que mort s’ensuive, alors que ses fracas et scandales politiques et extrapolitiques ont plongé les Mohéliens dans la honte la plus insupportable. Et pendant qu’il se livre à ses comptes d’apothicaire, on le pousse vers la sortie de la manière la plus sournoise, mais, lui continue à se prendre pour l’homme sans qui les Mohéliens ne pourront vivre. Et là, Youssouf Boina, secrétaire général de l’UPDC, a fait fort, lui qui était à Mohéli le dimanche 8 novembre 2015 pour mettre de l’ordre dans la composition de la représentation locale de son parti, et qui devait assister à une petite «nuit des longs couteaux» ayant conduit au remplacement d’Abdou Madi Mari, résolument entré en dissidence avant de revenir à de meilleurs sentiments, par Abdoulatuf Madi Ali. Il faudra préciser que le Djoiezien Abdou Madi Mari avait exaspéré l’UPDC ces derniers temps, quand il avait pris fait et cause pour Abiamri Mahmoudou, l’ancien Directeur général de Comores Télécom, qui depuis, semble écouter ses amis de Moroni pour éviter un clash à Mohéli, où la Première Dame devra être candidate de l’UPDC et où toute voix discordante produira l’effet d’une bombe thermonucléaire. D’ailleurs, bon Prince, Abdou Madi Mari dira, s’agissant de la candidature de la Première Dame: «Mon choix de candidat pour les élections de gouverneur n’a jamais été sur Hadidja Aboubacar mais le parti a choisi, je m’incline. C’est ainsi que cela doit se passer pour tout le monde et pour les autres candidats du parti». Cela s’appelle du «réalisme prospectif».

   Pour sa part, Youssouf Boina, qui a le sens de la formule, préfère dire pudiquement: «La seule candidature officielle du parti jusqu’à maintenant est celle de Mohamed Ali Soilihi pour les présidentielles. Celle de Mme Hadidja Aboubacar est encore officieuse». Or, la candidature du Vice-président Mohamed Ali Soilihi n’est pas encore annoncée publiquement. Par ailleurs, la candidature de la Première Dame est tellement officieuse qu’elle a fini par devenir officielle, même à force de subir des reports. En réalité, il ne faut pas sous-estimer les gens de l’UPDC, qui veulent tout sauf du pugilat sur la place publique, à un moment où ils savent que l’émergence d’une candidature dissidente dans leurs rangs sera un mauvais départ, alors que le Gouverneur Mohamed Ali Saïd a déjà pris le large, pendant que le Parti Bidoche d’Ahmed Sambi a déjà fait le choix de Saïd-Ali Hilali, qui était le principal challenger de Mohamed Ali Saïd en 2010. La question qui se pose alors est celle de savoir quand les partisans de Maman pourront se réunir pour célébrer l’annonce de la candidature de leur championne et le lancement «officieux» de sa campagne électorale. Mais, une fois de plus, il faudra que les Fomboniens disent clairement aux autres Mohéliens s’ils vont mettre fin à leurs candidatures multiples d’auto-élimination ou s’ils vont continuer à s’entretuer sans rien proposer à Mohéli, alors que, s’ils le voulaient, ils auraient la possibilité d’inverser totalement la donne politique à Mohéli.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Jeudi 12 novembre 2015.


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