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Azali et Union africaine: du rejet mutuel à la complicité

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Azali et Union africaine: du rejet mutuel à la complicité

Le dictateur et le club de dictateurs africains sont amoureux

Par ARM

     Loin des flaflas, l’Ambassadeur Soilih Mohamed Soilihi, dont on connaît la pertinence du propos et la profondeur de l’analyse, a fait un bilan de très bonne facture sur la mission inutile et ratée de l’Union africaine (UA) aux Comores du 12 au 15 septembre 2021. L’opposition a eu le mérite de saisir que le dictateur Assoumani Azali Boinaheri et l’UA, un club de dictateurs, sont comme cul et chemise et que les émissaires africains étaient en voyage touristique aux Comores pour tenter de refaire une impossible virginité politique et diplomatique au dictateur usé, honni et infréquentable de Mitsoudjé. Or, la relation entre l’Union africaine et le dictateur Assoumani Azali Boinaheri était pourrie pendant des années.

Le putschiste Assoumani Azali Boinaheri avait fait son coup d’État diabolique du 30 avril 1999 à un moment où l’Organisation de l’Unité africaine (OUA, 25 mai 1963 – 9 juillet 2002), devancière de l’Union africaine, rejetait désormais les régimes politiques issus de coups d’État. L’OUA rejetait alors la junte militaire de Mitsoudjé jusqu’à la saleté électorale de 2002. Le fugitif international et amateur Hamada Madi Boléro l’avait déclaré «élu à 100%». Même après, l’OUA, consciente que les arrangements entre la junte militaire et les séparatistes d’Anjouan étaient criminels, les avait rejetés, favorisant l’Accord-cadre de réconciliation nationale de Fomboni du 17 février 2001. L’OUA, devenue UA, se méfiait tellement du tyran Assoumani Azali Boinaheri qu’elle avait refusé l’organisation des élections de 2006 par le putschiste, dont le candidat Ibrahim Halidi Abderemane avait été humilié au second tour d’un scrutin démocratique tenu sous l’égide de la communauté internationale.

Dans son livre d’entretiens de complaisance avec Charles Onana, qui ne le connaît pas et ne connaît pas les Comores, le dictateur Assoumani Azali Boinaheri insulte l’OUA et l’UA car elles le désavouaient: Assoumani Azali: Quand j’étais président des Comores. Entretiens avec Charles Onana, Éditions Duboiris, Paris, 2009, pp. 91-103, 114-117.

J’étais présent le mercredi 30 décembre 2015 à la Salle multifonctionnelle de Fomboni quand le menteur Assoumani Azali Boinaheri fustigeait le débarquement militaire à Anjouan le 25 mai 2008 par l’Armée comorienne dirigée par le Général Salimou Mohamed Amiri et soutenue par l’Union africaine. Il dénonçait bêtement une «fausse libération d’Anjouan» car étalant au grand jour l’hypocrisie sa junte militaire qui faisait semblant de négocier avec les séparatistes anjouanais tout en les armant, finançant et incitant à plus d’extrémisme.

Ce fou avait déclaré: «J’étais contre le principe même de faire un débarquement. […]. Était-il nécessaire de faire le débarquement militaire à Anjouan? Parce que nous qui avons fait des études à connotation militaire, nous estimons que dès que nous en arrivons à une opération militaire, cela signifie que nous sommes en situation d’échec. […]. Par contre, ce qui nous dérange en ce moment, et l’Histoire jugera, c’est qu’il y a eu des gens qui ont aidé à la réalisation du débarquement. Permettez-moi d’être un peu méchant: au moment de la réalisation du débarquement, on avait organisé des élections au Kenya. Il y avait eu plus de 2.000 morts. Les dirigeants du monde entier, y compris le secrétaire général des Nations Unies et le secrétaire d’État des États-Unis, s’étaient rendus au Kenya et avaient obligé les Kenyans à se parler.

     Comment pouvez-vous comprendre qu’en même temps, la communauté internationale permet la réalisation d’un débarquement aux Comores? Comment parler de tout ça? Que dire de ce pays où les gens sont morts, où il a été interdit de recourir à la force et où on avait demandé aux protagonistes politiques de s’asseoir ensemble pour se parler? Or, ici, où il n’y avait qu’un litige entre un président et un Gouverneur – une chose tout à fait normale […].

Alors, pourquoi n’allons-nous pas nous tirailler alors que nous sommes des acteurs politiques, alors que nous avons des responsabilités qui ne sont pas égales? Il a fallu que ça soit la communauté internationale qui aide les Comores à réaliser un débarquement militaire alors qu’au même moment, quand, au Kenya, le débarquement était justifié, tout le monde s’était mobilisé pour demander aux Kenyans de négocier, négocier et négocier. Très sincèrement, nous avions été choqués. Personnellement, j’étais révolté. J’étais révolté par cet acte parce que, comme je l’ai dit à avant-hier à Anjouan, avec Mohamed Bacar et Abeïd, nous pouvions nous asseoir pour discuter. […]. Ce débarquement n’avait aucune justification. […]. Sans la moindre complaisance, je dis que nous étions contre cette affaire de débarquement».

Quel hypocrite irresponsable! Il ment! Il a laissé le feu derrière lui et se fâche parce que le patriotisme sincère du Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi et du Général Salimou Mohamed Amiri lors du débarquement dévoilait le crime de ses magouilles avec le fugitif international Hamada Madi Boléro auprès des séparatistes anjouanais. En plus, les Comores ne sont pas le Kenya, et il n’y a jamais eu une tentative de débarquement au Kenya (contre qui?). La crise séparatiste d’Anjouan avait duré du 16 février 1997 au 25 mars 2008, et il voulait qu’on continue à «négocier». «Négocier» avec qui et sur quoi, après 21 ans de crise? Avec ses séparatistes, ces fanatiques haineux, bornés et irresponsables? Il est vraiment fou.

Aujourd’hui, le dictateur Assoumani Azali Boinaheri, en fin de règne, paie des dictateurs nilotiques pour le sauver, en faisant passer les Comoriens pour des extrémistes. Devenue la complice d’un dictateur fou qu’elle rejetait hier, l’UA n’a aucune crédibilité. C’est la pire, la plus incompétente, la plus corrompue et la plus inefficace de toutes les organisations internationales. Sa dissolution priverait les dictateurs d’Afrique d’un forum de connivence. Quand Ramtane Lamamra était à sa dernière mission aux Comores, l’UA pouvait encore se regarder dans un miroir. Depuis son départ des Comores, l’UA s’est discréditée dans ce pays.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Mercredi 22 septembre 2021.


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