Azali Assoumani et Daroussi Hamadi: tel oncle, tel neveu
L’oncle et le neveu, des voleurs, doivent être jugés et écroués
Par ARM
Le fait étant de notoriété publique, il suffirait à peine de rappeler que l’ancien Vice-président Fouad Mohadji et le fugitif international Hamada Madi Boléro se détestent et se méprisent au point qu’aux temps de l’URSS, il avait fallu convoquer le congrès de Kharkov pour en parler (Photo ci-dessous). Le 28 octobre 2014, alors de très bonne humeur, le Vice-président Fouad Mohadji avait publié un communiqué contre son ennemi, dont la délicieuse conclusion est: «À Mwali, on dit, tel oncle, tel neveu». L’explosif Vice-président aime les formules assassines, mais il gagnerait à étendre aux Comores ce qui dépasse le cadre de Mohéli. Le domaine dans lequel la «nationalisation» opère le mieux est celui du vol d’argent public. Dans des cas bien précis, le «tel oncle, tel neveu» s’applique au-delà de Mohéli.
En janvier 2007, dans un article publié à la revue Étude et repris par le site du ministère français des Affaires étrangères, Thierry Vircoulon (ex-fonctionnaire de ce ministère et de la Commission européenne avant de passer à l’International Crisis Group et à l’Institut français des Relations internationales) avait écrit: «La privatisation de l’État, le “néo-paternalisme” de type sultanique ou la “politique du ventre”, bref les racines de ce que la Banque mondiale appelle la “mauvaise gouvernance” n’ont pas été éradiquées durant la transition. Corruption et mauvaise gouvernance ont continué à prospérer sous les yeux de la “communauté internationale”: aux Comores, comme l’atteste la découverte de 40 millions d’euros dans des comptes à l’étranger, le Colonel Azali a pillé le Trésor public et distribué les contrats publics à la coterie formée par ses proches». En d’autres termes, de 1999 à 2006, Azali Assoumani Baba a volé aux Comoriens 19.678.700.000 de francs comoriens.
Cette information prend une nouvelle importance à la lumière de la lettre ouverte de Saïd Hilali au «ventriote» Azali Assoumani (samedi 14 janvier 2017): «Des faits graves se sont produits au cours de ces dernières années. Jamais les actes de corruption n’avaient atteint une telle ampleur. Les plus hautes personnalités de l’État furent impliquées, les sommes volées représentent des dizaines d’années du budget de l’État! Il est interdit de passer sous silence des actes aussi monstrueux, c’est interdit au nom des centaines de milliers de Comoriens qui manquent de tout et n’en peuvent plus. C’est interdit parce que si rien n’est fait, cette corruption s’installera encore pour de nombreuses années dans notre paysage, s’il n’y a pas de suite judiciaire ces gens-là recommenceront encore et toujours.
Il faut donc créer une commission d’enquête objective et indépendante, définir les sommes détournées, en poursuivre le remboursement, juger sévèrement les prédateurs nationaux, professionnels du mensonge. Il convient de le faire sans délai et sans complaisance. Le sommet Afrique-France qui se joue actuellement à Bamako doit nous ouvrir les yeux. La corruption est un crime. La délinquance en col blanc est un crime. Si elle n’est pas combattue elle se transforme en gangrène. Le pardon devient une faiblesse coupable quand on parle de centaines de millions de dollars détournés. Demain, les Partenaires au développement nous regarderont autrement si nous sommes fermes sur les principes, si nous faisons des exemples, ce sera un pas de plus vers l’État de Droit et la démocratie».
Saïd Hilali n’aurait pas été le Comorien le plus «mondialisé» s’il n’avait pas le sens de la diplomatie. Ce faisant, il ne dit pas s’il accuse le «ventriote» Azali Assoumani Baba d’être un voleur comme s’il demandait au pyromane de s’intéresser aux feux allumés par les autres tout en laissant les siens propres ravager la prairie. Saïd Hilali n’est pas homme à ignorer le rapport accablant de Thierry Vircoulon sur la gouvernance criminelle du «concubinocrate» Azali Assoumani Baba, et c’est pourquoi il est prié de nous dire s’il accuse ce dernier de ce que le monde entier sait ou s’il lui demande juste de sanctionner les autres voleurs tout en faisant semblant d’oublier que lui-même est plus horrible comme voleur.
En tout état de cause, l’oncle Picsou Azali Assoumani Baba et le neveu Donald Duck Darousse Hamadi (Photo), qu’il a nommé secrétaire général du gouvernement alors qu’il n’a aucune expertise juridique ou administrative, ont en commun d’être des voleurs. Oui, des voleurs. Au Tribunal de Moroni, on vient d’admettre que Darousse Hamadi n’a jamais été déclaré innocent des graves accusations de vol d’argent public et de matériel au ministère de la Production sous la première kleptocratie de son tonton. Ahmed Sambi l’avait jeté en prison et, par la suite, il avait été libéré sous caution, notamment après le faux témoignage de son pote Bellou, qu’il fera nommer Directeur du Cabinet de son tonton bien-aimé dans le cadre d’un échange de bons procédés entre mafieux.
Aujourd’hui, le Tout-Moroni s’interroge: pourquoi Saïd Youssouf dit Petit Mao avait-il été si vite appréhendé et jeté illégalement dans un cachot médiéval par un «gouvernement» dont le secrétaire général avait été poursuivi en son temps pour le même type de méfaits, dans le même ministère, mais placé depuis toujours sous le régime de la liberté sous caution? Sans doute, il s’agit du provisoire qui dure. Est-ce parce que Saïd Youssouf est un Mbénien, marié de surcroît à la belle-sœur d’Ikililou Dhoinine? L’appareil de vengeance personnelle pompeusement baptisé «Justice» et si prompt à se rouler dans la boue en «jugeant» Ibrahim Abdourazak dit Razida et Abdallah Agwa pour crime de lèse-majesté requalifié en «délit d’opinion, délit de presse et outrage à magistrat», mobilisant même un Président de Tribunal et un Procureur, oserait-il un jour convoquer le voleur nommé secrétaire général du gouvernement pour vol ainsi que Bellou pour faux témoignage? C’est pour ce genre de dossiers politiquement explosifs que le dictateur de Beït-Salam avait voulu marcher par décret sur la loi instituant la Commission de Prévention et de Lutte contre la Corruption (CNPLC).
Ahmed Sambi a-t-il finalement choisi de faire confier l’appareil de la vengeance à son Droro (enfant de plus de 3 ans qui ne marche pas) pour que ceux qu’il avait jetés en prison pour vol, comme Darousse Hamadi, s’accommodent d’un non-jugement pour éviter ainsi qu’on n’aille pas trop fouiner sur la «citoyenneté économique» alors que le livre d’Atossa Araxia Abrahamian devait pousser le parquet à se saisir du dossier: «L’ancien cadre du holding de Kiwan se souvenait aussi qu’au cours des six derniers mois de la présidence de Sambi, il a négocié lui-même l’échange de 10.000 passeports, et que c’était loin d’être fin: “Quand je suis parti, il y avait encore des valises pleines de passeports, qui allaient et venaient”, a-t-il précisé. Ce sont environ 20.000 passeports qui auraient été délivrés pendant les deux années au cours desquelles la CGH a participé aux négociations. Mohamed Alhadi Abbas, ancien chef du Cabinet du ministre comorien de l’Intérieur, croit quant à lui que près de 60.000 passeports ont été vendus aux Émirats depuis l’inauguration du programme, tandis qu’un diplomate étranger évalue plutôt ce nombre à 100.000. Si un passeport se détaillait effectivement entre 6.000 et 8.000 dollars, le gouvernement comorien devait avoir récolté au moins 360 millions. Dans ce cas, des centaines de millions de dollars ne seraient jamais parvenus jusqu’aux comptes comoriens, du moins ceux dont le FMI a connaissance». Atossa Araxia Abrahamian: Citoyennetés à vendre. Enquête sur le marché mondial des passeports, Lux Éditeur, Montréal, 2016, pp. 148-149.
360 millions de dollars = 166.419.010.000 francs comoriens, une somme représentant les dépenses de l’État comorien pendant 6 ans. Sur cette affaire, on parle d’Ahmed Sambi et de Mohamed Bacar Dossar, le ministre des Affaires étranges. Qu’ils s’expliquent alors!
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Dimanche 15 janvier 2017.