Azali Assoumani confond déconcentration et fédéralisme
Par ignorance et bêtise, il veut tuer l’autonomie par les Préfets
Par ARM
Le mot est d’Odilon Barrot (1791-1873): «C’est le même marteau qui frappe mais on en a raccourci la manche». Ce mot traduit les subtilités administratives ayant conduit à la gestion des affaires locales par des autorités locales nommées par le pouvoir central pour décongestionner l’administration centrale et faciliter la prise de la décision locale, dans un souci de rapprocher l’administration des administrés. Aux Comores, est révolu le temps où on croyait pouvoir diriger les îles à partir de Moroni, sauf pour l’usurpateur Azali Assoumani, qui n’a personne à ses côtés pour lui expliquer des notions de base de Droit public. Il aurait pu comprendre beaucoup de choses s’il avait eu l’intelligence de se choisir un vrai Conseiller juridique au lieu de s’accrocher au «serpent à lunettes» Nourdine Abodo, également qualifié de mercenaire, dont on attend le premier signe de maîtrise du Droit. Il est Conseiller juridique à Beït-Salam en tant que mercenaire, mais où a-t-il étudié du Droit? Quelles sont ses preuves? Les Comoriens se souviennent de la période encore récente au cours de laquelle lui et le deuxième mercenaire et «serpent à lunettes», le fugitif international Hamada Madi Boléro, bourraient le mou à Ikililou Dhoinine par des insanités qui le faisaient ridiculiser auprès de la Cour constitutionnelle et auprès du peuple. Un bon juriste aurait permis d’éviter toutes ces salades. Souvenez-vous de l’époque où Ikililou Dhoinine signait des décrets sur les chefs du village ou quand, en méconnaissance totale des textes par ses deux «serpents à lunettes», il se ridiculisait en limogeant deux Conseillers corrompus de la Commission électorale nationale «indépendante» (CÉNI), avant de se faire cracher la gueule par la Cour constitutionnelle.
Aujourd’hui, c’est au tour du «pouvoiriste» polygame Azali Assoumani de renouer avec l’un des vieux démons qui avaient complètement cassé sa première présidence: l’ignorance du Droit, conduisant à des conflits de personnes avec les Gouverneurs des îles. C’est trop bête. Pour rappel, le candidat Mouigni Baraka Saïd Soilihi disait, le vendredi 18 mars 2016, au cours de son discours de Miringoni, Mohéli: «Et il y a des candidats que vous connaissez. Parce que les Mohéliens connaissent Azali Assoumani. Quand il avait des responsabilités étatiques, vous avez vu le bilan qu’il a laissé sur toutes nos îles. Pendant les 7 ans de sa présidence, il y avait des tiraillements, des incompréhensions, des disputes et d’autres conflits divers avec les Gouverneurs». Comme Halima, le «pouvoiriste» Azali Assoumani a retrouvé ses vieilles habitudes, et, en fait d’habitudes, il s’agit de sales habitudes. Des habitudes très sales. Il veut, de nouveau, asphyxier les Gouvernorats des îles autonomes. Il ne paie même pas les salaires des Gouverneurs, et ceux-ci ont commencé à redresser la crête.
Dans une incroyable bêtise, le «pouvoiriste» polygame est en train de faire pipi sur la Constitution, en rognant sur les prérogatives des Gouverneurs, élus, prérogatives qu’il veut attribuer à des Préfets, nommés. Forcément, il y a un grave problème de réception et d’application du Droit. Faisons un petit cours de Droit public à cet ignorant notoire. Les îles comoriennes sont des îles autonomes. Dès lors qu’on parle d’«autonomie», il y a fédéralisme. Cela suppose que les affaires des îles sont gérées par le Gouverneur. Ce Gouverneur a besoin de Préfets et des Maires pour certaines tâches purement locales. Mais, en aucun cas, le Préfet ne peut exercer des prérogatives relevant de la sphère de compétences du Gouverneur. Or, le «pouvoiriste» vient de signer un décret attribuant des prérogatives du Gouverneur au Préfet, alors qu’une autonomie réelle suppose que le Préfet est nommé par le Gouverneur.
Ce que l’usurpateur Azali Assoumani n’arrivera jamais à comprendre sans l’aide d’un vrai juriste, c’est que, au départ, il y avait la centralisation. Ses résultats ont été catastrophiques. Il a fallu créer une autorité locale et lui attribuer certaines attributions. Cette autorité locale est nommée, a des pouvoirs restreints et est soumis au pouvoir hiérarchique de ses supérieurs. Ce pouvoir hiérarchique s’exerce sans texte et peut se déclencher à la fois pour des raisons d’opportunité et pour des raisons de légalité. Il a fallu passer à la décentralisation, qui suppose l’élection des autorités locales, pour leur attribuer plus de pouvoir et une marge de manœuvre plus élargie. Ces autorités élues ont une latitude d’action plus poussée, et sur elles s’exerce une tutelle administrative, qui n’existe jamais sans texte, et qui n’est pas une affaire d’opportunité, mais uniquement de légalité. Avec l’autonomie, les Comores ont fait le grand saut, celui du fédéralisme. Là-dessus, le gouvernement de l’Union n’a aucune compétence sur les affaires locales, restées sous l’autorité du Gouverneur.
En d’autres termes, les manœuvres mafieuses du «pouvoiriste» polygame pour ressusciter les Préfets et leur attribuer des attributions relevant du Gouverneur sont l’une des étapes devant permettre l’instauration d’une dictature de village qui va s’affranchir des 5 ans de la présidence tournante. C’est un galop d’essai. Même sans le nom, les Comores sont dans le fédéralisme, et il est trop stupide de voir un Président négliger les immenses problèmes du peuple pour parler, hier, de chefs du village, aujourd’hui de Préfets. Dans le cas des chefs du village, la grande imbécilité du régime politique d’Ikililou Dhoinine consistait notamment à les placer au-dessus des Conseillers municipaux, élus, et conditionner le vote du Maire à l’approbation de chefs du village qui ne sont les élus de personne. Ce sont des notions que tout Président des Comores peut apprendre auprès d’un jeune Comorien inscrit en première année de Droit. La seule question qui se pose est celle de savoir si les phacochères iront un jour à l’école ou s’ils accepteront les conseils de ceux qui y ont déjà été.
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Samedi 27 août 2016.