Au nom du Père, Monsieur Fils va devenir Dictateur
Il se fait d’abord «élire» sans élection Gouverneur de l’île
Par ARM
Les cadavres de Laurent-Désiré Kabila du Congo Kinshasa (RDC), Étienne Gnassingbé Eyadema du Togo, Omar Bongo Ondimba du Gabon et Idriss Déby Itno du Tchad ont quitté leurs tombes et «vivent» désormais dans la chambre à coucher du dictateur Assoumani Azali Boinaheri. Dès que le dictateur de Mitsoudjé ferme un œil, les cadavres des quatre dictateurs d’Afrique continentale sortent de leurs sarcophages pharaoniques et lui dictent: «Au nom du Père, Monsieur Fils Nour El Fatah doit devenir dictateur, en succédant au Père. Tu as pris tes dispositions constitutionnelles, tu dois les appliquer. En Guinée Équatoriale, le frère Teodoro Obiang Nguema Mbazogo a suivi nos conseils et a fait de Monsieur Fils Teodoro Nguema Obiang Mangue dit Todorino Vice-président de la République, donc son successeur constitutionnel, lui-même ayant tué son oncle, notre frère en dictature, Macias Nguema, en 1979 pour s’emparer du pouvoir depuis, étant l’actuel doyen des chefs d’État au monde».
Au réveil, le tyran Assoumani Azali Boinaheri dit invariablement: «Chers Morts-vivants, vous prêchez un convaincu. Oui, vous prêchez un convaincu. Mais, continuez à me mettre du baume au cœur. Morts ou vivants, les dictateurs ont vocation à se serrer les coudes».
Monsieur Fils Nour El-Fatah à l’Ecole de la Dictature
Pour comprendre comment la succession du Père par Monsieur Fils a été préparée par le Père, il conviendrait de lire ce paragraphe de l’article 58 de l’exemple le plus vulgaire et le plus achevé de «la Constitution, mon bon plaisir», à savoir «la non-Constitution de la main coupée et de la mort» du lundi 30 juillet 2018: «[…]. Si la vacance ou l’empêchement définitif intervient au-delà des neufs cents jours, le Gouverneur de l’île assurant la présidence de l’Union termine le mandat. […]». Or, qui va devenir Gouverneur de la Grande-Comore «à l’issue» des élections présidentielles et gubernatoriales qui n’auront pas lieu en 2024? La Réponse est: «Monsieur Fils, Nour El Fatah, au nom de Père». Merci. Oui, merci. Merci beaucoup. Merci infiniment. Dans les années 1970, à Mohéli, feu le frère aîné Bugeaud et ses amis disaient carrément «Mercize», jugé le degré le plus élevé des remerciements.
Monsieur Fils Nour El Fatah a entendu parler du Roi Mohammed VI du Maroc, dont certains collaborateurs ont été formés avec lui au prestigieux et très sérieux Collège Royal de Rabat, avant de faire de brillantes études universitaires. Il a donc décidé de puiser dans la lie de son ancienne École Abdoulhamid de Moroni, qu’il place au même niveau que la Sorbonne, Cambridge, Oxford, Yale et Harvard… Il recrute chez les anciens d’Abdoulhamid, alors qu’on cherche à savoir ce que cette institution a produit de particulier, même dans un pays où l’enseignement public est mort et enterré.
Pour faire de Monsieur Fils Nour El Fatah son digne successeur, le dictateur de village Assoumani Azali Boinaheri ne va reculer devant rien. Ne perdons pas de vue le fait qu’en 2019, lors des élections gubernatoriales qui n’ont pas lieu – tout comme l’élection dictatoriale –, le dictateur de Mitsoudjé avait préféré éliminer Abodo Soefo, son compagnon de putsch de 1999, en faveur de la Farouata, juste pour que cette dernière joue le rôle de semblant de Gouverneure, et ce, pour donner du temps au temps, permettant à Monsieur Fils de grandir un peu. Moralité, ou plutôt immoralité: aucune initiative embarrassante n’est venue et ne viendra de la très placide et inutile Farouata. Monsieur Fils Nour El Fatah sera considéré comme ayant grandi et prêt à succéder à Papa 900 jours après le 26 mai 2024, soit le 12 novembre 2026, correspondant au 51ème anniversaire de l’admission illégale des Comores à l’ONU.
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Jeudi 18 mai 2023.
