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Ambiance politique électrique et confusions aux Comores

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Ambiance politique électrique et confusions aux Comores

Dépôt des candidatures, hypocrisie politique et mauvaise foi

Par ARM

     Quelle affaire! Les Comores sont devenues un chaudron politique. Pis, les Comores sont dans un climat politique volcanique dont le degré d’électricité est celui d’une centrale nucléaire de type Tchernobyl. L’agitation est partout. Le mensonge et l’exagération aussi. À Moroni, il n’est pas rare de voir de processions à pied au moment du dépôt de certaines candidatures, souvent folkloriques. L’ambiance est bon enfant, mais cela ne prive pas les Comoriens de vivre leur campagne électorale la plus agitée et la plus confuse. Sur la route qui mène de Moroni à l’Aéroport de Hahaya, les banderoles préfigurent l’âpreté d’une campagne électorale qui fera des étincelles. Non loin de la vieille Grande Mosquée de Moroni, une banderole proclame abusivement et méchamment que les jeunes de Moroni vont voter «nul». Il y a abus et méchanceté parce que la banderole n’a pas été placée à la suite d’un référendum dans la capitale des Comores. Et s’il n’y avait que ça! Oui, et s’il n’y avait que ça! Parce qu’il y a aussi les rumeurs, et il faudra compter avec les rumeurs les plus insensées. C’est ainsi que pendant qu’à Mohéli, Mohamed Larif, ancien ministre, ancien Député et ancien Directeur du Cabinet du Président Saïd Mohamed Djohar, est candidat au Gouvernorat, après avoir quitté le navire au fin de l’océan Indien conduit par le DJ et ancien dictateur Ahmed Sambi, et a eu la redoutable surprise d’apprendre que certains avaient décidé de le voir sur la liste de Fahmi Saïd Ibrahim pour l’élection présidentielle. Les «journalistes» de Radio Cocotier me désigneront à titre personnel et sans la moindre raison logique comme chasseur de têtes pour la désignation du colistier de «la Présidente» Moinaécha Youssouf Djalali à Mohéli, ce qui est faux, archifaux et entièrement faux, suscitant de ma part un cinglant démenti.

     Mais, la grande confusion, les Comoriens la doivent à Ahmed Sambi et à ses charmants crypto-sambistes de service. La chose fait rire aux larmes. Les Comoriens rient aux larmes. Prenons le temps d’examiner les faits. Le soleil se lève enfin sur la très courte nuit de mensonges des crypto-sambistes, englués jusqu’aux yeux dans une hypocrisie hallucinante. Ahmed Hassan El-Barwane voulait que Fahmi Saïd Ibrahim soit le colistier d’Ahmed Sambi à la Grande-Comore, et il a ses raisons: «C’est lui qui, des mois durant, nous a entraînés dans l’affreux piège consistant à dire que la candidature de l’ancien Président Ahmed Sambi à l’élection présidentielle était recevable, alors que toutes les données juridiques du problème posé passé par cette candidature indiquent qu’elle ne sera jamais recevable. La logique voudrait qu’il coule politiquement en même temps que cette candidature impossible. Le laisser aller préparer sa propre candidature après nous avoir enfumés pendant des mois n’est ni logique, ni normal».

     Réveil on ne peut plus triste! Le même Ahmed Hassan El-Barwane avait fini par comprendre qu’Ahmed Sambi devait cesser de se ridiculiser et avait demandé au DJ du Parti Bidoche d’arrêter la mascarade. Moralité – si l’on peut dire –, le fidèle Ahmed Hassan El-Barwane avait été vu du côté de Mitsamiouli en train de demander vainement à devenir le colistier d’Ali Nassor, qui n’était revenu en politique, après des années de momification politique, que sous la bannière d’Ahmed Sambi en août 2014. Le Moronien Ahmed Hassan El-Barwane sentait la terre brûler sous ses pieds depuis la désignation du Moronien Ahmed Abdallah Salim pour porter les couleurs du crypto-sambisme lors des élections du Gouverneur de la Grande-Comore, le Parti Bidoche ne pouvant pas désigner deux Moroniens, l’un pour l’élection du Président de la République, l’autre pour l’élection du Gouverneur de l’île. Le réveil est difficile, et on compatit. Oui, en bons Musulmans, les Comoriens compatissent.

     Et on est obligé de rire. On rit à gorge déployée parce que pendant qu’Ahmed Sambi amuse le tapis et la galerie avec une candidature qui a autant de chance d’être validée que lui-même a de chance de succéder au Pape François à la tête de l’Église catholique, il prépare activement et avec ferveur la campagne électorale perdue de son ami le Caporal Bourhane Hamidou dans une maison située aux abords du quartier des banques à Moroni. Citer la maison de la personne chez qui se tiennent les discussions dans la clandestinité ne sert à rien, même si le «secret» de l’opération relève de l’enfantillage de cour de récréation et de l’enfumage de caniveau. Laissons de côté le flicage et portons notre regard sur le fait que dès le départ, le Plan A du DJ Ahmed Sambi a un nom et que ce nom est connu: le Caporal Bourhane Hamidou, l’enfant de Singani dans le Hambou. Seulement, le jour où il avait été demandé à Fahmi Saïd Ibrahim de devenir le colistier pour la Grande-Comore du Caporal Bourhane Hamidou, le chef du Parti de l’Entente comorienne (PEC) avait vu rouge et avait eu un geste de mépris envers l’ancien troufion de la Garde présidentielle dirigée par Robert «Bob» Denard dans les conditions dramatiques qu’on connaît. Il se dit, se chuchote, se susurre et se murmure que les deux hommes étaient même sur le point d’en venir aux mains et de se battre comme de vulgaires chiffonniers. Allons, allons! C’est quoi, cette manière consistant à oublier les bonnes manières? Comportons-nous en hommes dignes, voyons! Pourquoi se battre entre «frères et amis»?

     C’est donc la joie. Et la joie est également du côté de la CRC d’Azali Assoumani Baba, un parti politique qui n’est arrivé qu’à étaler sur la place publique les divergences d’intérêts et de personnes ainsi que la gourmandise de ses dirigeants gloutons. Les charmants enfants… Le RDC (à ne pas confondre avec la République démocratique du Congo) est également dans une joie indescriptible, surtout depuis que le brave Djaé Ahamada Chanfi, le chef putatif du parti, a décidé de se porter candidat à l’élection gubernatoriale de la Grande-Comore sous la bannière d’une organisation politique qui a choisi un autre candidat. Ouf! La chose ne réjouit outre mesure l’insaisissable, incontrôlable et imprévisible Gouverneur Mouigni Baraka Saïd Soilihi, qui a provoqué des situations cauchemardesques qu’il n’arrive plus à contrôler, lui qui ne sème que le divisionnisme partout où il passe, y compris et surtout au sein de son propre parti politique. Et que dire de ce chef de parti politique qui avait cru bien faire en allant voir le Président Ikililou Dhoinine pour lui demander la Direction générale de la Société nationale des Hydrocarbures des Comores en contrepartie de son soutien à la candidature du Vice-président Mohamed Soilihi? Rien que ça?

     Surtout, ne rions pas des malheurs d’autrui. Oui, ne rions pas des malheurs d’autrui parce qu’à Mohéli, l’heure est également à la joie. Cette femme rencontrée dans la matinée de ce lundi 21 décembre 2015 à l’Aéroport de Bandar-Es-Salam est d’un sadisme à fleur de peau: «Je ne veux désobliger personne. Pourtant, je dois constater que plus la validité de la candidature du Gouverneur Mohamed Ali Saïd pour un troisième mandat est incertaine, plus la claudication de ce dernier s’accentue. C’est triste, pourtant, il faudra se résoudre à reconnaître que l’invalidation de sa candidature l’a rendu boiteux. Est-il réellement boiteux ou s’agit-il juste d’une comédie destinée à susciter et attirer la pitié des autres autorités sur lui? Depuis quelques mois, tout est possible à Mohéli. Donc, nous ne devons rien exclure. Toujours est-il que l’homme qui a toujours affiché une assurance à toute épreuve est ébranlé dans ses certitudes. Les heures à venir vont être déterminantes pour cette claudication. Bon, ne perdons pas espoir parce qu’une délégation officielle va essayer de lui ouvrir une porte de sortie honorable, en lui demandant de ne pas se présenter à cette élection et de retirer sa candidature. Comme ça, il pourra invoquer des raisons très “noblesˮ justifiant le retrait de sa candidature». Quelle méchanceté! Quel manque de compassion envers un être humain confronté à de redoutables épreuves conduisant à la claudication.

     Ce lundi 21 décembre 2015, à minuit, on va assister à la clôture de la période de dépôt des candidatures. Il se dit que dès le mercredi 23 décembre 2015, la Cour constitutionnelle pourra annoncer la liste des candidats pouvant se présenter aux élections. Naturellement, logiquement et pour d’évidentes raisons constitutionnelles, la candidature d’Ahmed Sambi sera rejetée, et en ce moment, le DJ du Parti Bidoche pourra aller dorloter et chouchouter la candidature de son cher et fidèle ami le Caporal Bourhane Hamidou. Il faut dire que dans cette affaire, Ahmed Sambi s’est comporté avec un infantilisme pathétique qui suscite la pitié. On l’a vu brandir une attestation de dépôt de candidature comme s’il s’agissait d’un acte prouvant la validité de cette candidature inutile et anticonstitutionnelle. Comment un adulte peut-il tomber à un niveau aussi bas? Aucun autre candidat ne s’est comporté d’une manière aussi vulgaire. Mais, comme il repousse toujours les frontières de la honte et du ridicule, il faudra se préparer à le voir se livrer à d’autres singeries quand sa candidature sera invalidée, et quand il se livrera à un exercice de striptease politique, alors que la joie de voir ses partisans se ranger théoriquement derrière son chouchou le Caporal Bourhane Hamidou pourrait l’étrangler. D’ailleurs, ses minauderies autour du dépôt de sa candidature ont fait dire à ce dirigeant du Parti RADHI une grosse méchanceté: «Quelle pitié! Ne sait-il pas que même Didier Ratsiraka, ancien Président de la République malgache, aurait pu aller déposer sa candidature à la Cour constitutionnelle en attendant qu’elle soit invalidée?».

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Lundi 21 décembre 2015.


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