AB Aviation: «Un cabri vaut plus que la vie d’un Mohélien»
La compagnie bananière tue deux fois ses victimes de Mohéli
Par ARM
Le samedi 26 février 2022, au large de Djoiezi, à Mohéli, un avion de la compagnie bananière AB Aviation s’est crashé. En pareilles circonstances, on s’attendait à la manifestation d’une certaine compassion de la compagnie bananière à ses victimes. Or, il n’en est rien. Comme Ponce Pilate, elle s’en lave les mains. Après tout, les victimes du crash sont des Mohéliens à 98%, des gens dont la vie a autant d’importance qu’une fourmi changeant de sexe dans la forêt du Mato Grosso.
Plus insultant encore pour la mémoire des morts, nos morts, les morts de nos familles, que nous avons vu naître, dont nous avons naître certains des parents, dont certains des parents sont de notre génération, on dit doctement à nos familles endeuillées qu’aux Comores, il n’existe aucun article dans un Code sur les accidents d’avion et surtout sur l’indemnisation des familles des victimes. Donc, quand on meurt dans un accident d’avion aux Comores, comme on dit à Mohéli, «on meurt comme un rat». On est passé par pertes et profits.
Mais, qui serait assez fou pour imaginer des «Députés» analphabètes légiférant sur un sujet d’intérêt général comme l’indemnisation des familles des victimes d’accidents d’avion? Qui serait fou pour imaginer des «Députés» analphabètes nommés par un dictateur psychotique légiférant sur un sujet aussi important? Qui serait fou pour imaginer les ivrognes notoires et escrocs notoires Chabouhane Baguiri et Moustadroine Abdou «Mafitsi» («Foutaises») légiférant sur des sujets importants de société? Qui serait fou pour croire que les Comores sont un État et ont un Parlement, jadis qualifié de «Palais du Peuple où le peuple n’a envoyé personne»?
Et voilà que tels oracles «comoricains», nasillant de fausses notions de «Droit», matière qu’ils n’ont jamais étudiée, ni pratiquée, font un cours magistral sur le Droit des Assurances pour dire au peuple, la voix pleine de suffisance, que la Compagnie bananière AB Aviation n’est pas obligée d’indemniser les familles des victimes, que c’est le rôle de la compagnie d’assurances de cette compagnie bananière, mais que, dans un geste de Grand Seigneur, celle-ci peut «faire cadeau» à la famille de chaque victime de 500.000 francs comoriens, soit 1.000 euros. Or, cette somme ne suffit même pas à acheter un cabri pour la circoncision d’un enfant gommeux, boutonneux et aux oreilles décollées. En plus, où les «Comoricains» ont-ils vu que ce sont les familles qui devront saisir un assureur dont ils ignorent jusqu’au nom? Allons bon!
Le petit discours haineux, méprisant et injurieux d’AB Aviation, compagnie bananière, est: «Un cabri pour un pique-nique organisé par le dictateur Assoumani Azali Boinaheri et Mohamed Saïd Fazul, semblant de “Gouverneurˮ de Mohéli, coûte plus cher que la vie d’un Mohélien. Un Mohélien qui meurt n’est pas un fait pour lequel on s’arrête. On poursuit sa route». Que va apporter la tardive suspension de la compagnie bananière AB Aviation?
En tout état de cause, début novembre 2017, un spécialiste de l’aéronautique civile m’a expliqué à Paris: la compagnie bananière AB Aviation ne remplit aucune de ses obligations financières et sécuritaires et n’aurait jamais dû être autorisée à commencer un jour ses activités. Cette compagnie bananière n’a pas encore compris l’un des principes de base de l’économie: l’investissement suppose que pour avoir de l’argent en retour, il faut d’abord dépenser le sien, et à bon escient. AB Aviation veut des bénéfices, mais sans rien dépenser.
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Vendredi 25 mars 2022.
