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Réglementer les frais des campagnes électorales

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Face à l’argent sale, nécessité de réglementer les frais de campagne

Par ARM

      Ils ont peur. Une peur bleue. Les républicains comoriens, après avoir exprimé leur peur dans les salons feutrés, dans les cénacles politiques de Moroni et ailleurs, mais aussi dans le métro parisien, disent publiquement maintenant qu’ils ont peur, et cela non pas des grands marabouts et sorciers de Zanzibar et de Lamu, mais surtout de l’usage de l’argent sale au cours des campagnes électorales de 2016 au profit de certains candidats, dans de conditions qui fausseront l’équilibre financier et l’égalité entre les candidats. Aujourd’hui, quand on voit tous les politiciens qui s’accrochent aux pans du boubou vert brodé de fil d’or d’Ahmed Sambi, on sait que cela se fait non pas parce que l’ancien Président a des idées, mais parce qu’il a beaucoup d’argent, dont on voudrait bien connaître l’origine officielle et légale. Personne aux Comores ne peut entrer en compétition financière contre la République islamique d’Iran et contre les filières qui financent les appétits politiques d’Ahmed Sambi qui, à lui seul, constitue un empire financier que personne ne peut concurrencer aux Comores, y compris le pouvoir politique en place. Cela étant, les candidats et les candidates qui sont pour l’idéal républicain vont être noyés non seulement par le verbiage du crypto-sambisme, mais aussi par les sacs d’argent sale que les crypto-sambistes vont jeter du haut des hélicoptères que telle puissance étrangère va mettre à la disposition de son Ahmed Sambi.

      Aujourd’hui, personne ne se pose des questions sur le programme d’Ahmed Sambi, dans la mesure où il n’en a pas et n’en veut pas. Mohamed Abdoul-Anziz Al-Kabir vient de dire que même sur son «Projet Habitat», source des espoirs les plus insensés, il n’avait pas écrit une ligne. Mais, comme on sait que l’homme est devenu un milliardaire à l’échelle de l’océan Indien occidental, il peut même financer une campagne présidentielle aux États-Unis, sur fonds propres (pas dans le sens de la propreté mais de la «propriété» acquise sur le dos des Comoriens). Ahmed Sambi peut s’installer douillettement dans l’appartement qu’il a acheté à Paris, lui qui descendait dans les hôtels au début de sa présidence. Un couple de Comoriens gagnant 4.000 euros par mois achète sa maison ou son appartement en France par tranches sur 20 à 30 ans, après un apport de plus de 60.000 euros, alors qu’Ahmed Sambi acheta le sien sur simple signature au bas d’un chèque dont le compte est alimenté par les souffrances, misères et mort de Comoriens désespérés.

      Les Comores de 2016 vont assister à une débauche inégalée d’argent sale. Ahmed Sambi, après avoir puisé dans les caisses de l’État, va livrer à l’État une mortelle compétition, en finançant la candidature de plusieurs poulains parce qu’il a une revanche à prendre sur son ancien poulain, qui a refusé d’être caporalisé. Cependant, l’entourage du Président Ikililou Dhoinine sait ce que concocte le milliardaire Ahmed Sambi. Du coup, les présidentiables honnêtes disent que malgré la sincérité de leur engagement politique, nonobstant la sincérité de leur patriotisme, ils risquent de se trouver exclus de la campagne électorale des milliards de francs comoriens. C’est la raison pour laquelle, il est impératif de faire en sorte que l’élection présidentielle de 2016 ne soit pas une débauche de milliards de francs d’argent sale tiré des caniveaux, dans l’attente d’un usage meurtrier contre le peuple à qui appartient cet argent. Dès à présent, les républicains doivent saisir le régime politique en place pour qu’au lieu de légiférer sur l’École coranique comme le faisait en son temps le Docteur Abdou Djabir, les Députés définissent le montant autorisé par candidat et par type d’élection. L’usage des frais de campagne doit être également réglementé pour qu’une Commission électorale entièrement indépendante et neutre puisse avoir un droit de regard permanent et réel sur l’usage d’argent au regard d’une élection. Cela devra permettre d’annuler avant l’élection la candidature de toute personne surprise en train de distribuer de l’argent sale aux électeurs et électrices, et d’annuler l’élection de tout candidat qui aurait eu recours à ce procédé crapuleux.

      En plus de la réglementation, il faudra doter la Commission électorale de moyens humains conséquents, en affectant auprès de chaque candidat à l’élection présidentielle 5 contrôleurs qui suivront de près toute leur activité politique, et obtenant le détail de chaque dépense liée à l’élection. Si, en 2016, il y a 20 candidats et candidates, il faudra 100 contrôleurs électoraux, qui devront bénéficier d’une formation avant d’entrer en activité 4 mois avant l’élection.

      Si cela n’est pas fait, autant demander à Ahmed Sambi de s’asseoir et de choisir le Président ou la Présidente de son choix. Pendant ce temps, les républicains pourraient continuer à prêcher dans le désert l’idéal républicain dans un bateau iranien battant pavillon comorien attribué par l’inimitable Zoubert Ahmed Soufiane, l’ancien Ambassadeur véreux au Qatar, lequel bateau serait ancré à quelques encablures des eaux territoriales comoriennes, pour être en «terrain neutre».

      Et, il y a Azali Assoumani Baba et son magot. N’oublions pas qu’une étude publiée sur la revue Étude en janvier 2007 par Thierry Vircoulon, étude intitulée «L’État internationalisé. Nouvelle figure de la mondialisation en Afrique», nous rappelle qu’Azali Assoumani Baba est milliardaire en francs comoriens: «La privatisation de l’État, le “néo-paternalisme” de type sultanique ou la “politique du ventre”, bref les racines de ce que la Banque mondiale appelle la “mauvaise gouvernance” n’ont pas été éradiquées durant la transition. Corruption et mauvaise gouvernance ont continué à prospérer sous les yeux de la “communauté internationale”: aux Comores, comme l’atteste la découverte de 40 millions d’euros dans des comptes à l’étranger, le Colonel Azali a pillé le Trésor public et distribué les contrats publics à la coterie formée par ses proches». Mesdames et Messieurs, savez-vous à quoi correspondent 40 millions d’euros? Eh bien, à 19.678.700.000 de francs comoriens. 19 milliards de francs comoriens et 678 millions de francs. Les dépenses de l’État comorien sont de 29 milliards de francs par an. Dire que les 700.000 francs qui restent, il y a des milliers de Comoriens qui sont morts sans les avoir eus dans leurs comptes un jour, si tant est qu’ils ont eu des comptes bancaires, et ne les ont jamais touchés.

      Cela étant, si le législateur comorien ne réglemente pas les frais de campagne électorale tout de suite, autant dire donc que c’est un scrutin pour anciens dirigeants s’étant enrichis sur le dos du peuple comorien qu’on aura en 2016, même par candidats interposés dans le cas de l’«apatrîle» français Ahmed Sambi. Plus que jamais, il est nécessaire pour les républicains de comprendre que les spécialistes des tripatouillages électoraux n’attendent pas le jour de l’élection pour se lancer dans la fraude, mais agissent toujours en amont. Cela étant, quand on entend les fameux «observateurs internationaux» dire qu’une élection a été sincère, libre et démocratique parce que le jour de l’élection les gens n’ont pas tiré au canon et n’ont pas égorgé les assesseurs, on rit. La fraude électorale se situe à différents niveaux: lors de l’établissement des listes électorales, lors de la campagne électorale, quand les mauvais garçons distribuent les billets de banque et font un usage immodéré de l’argent noir, dans les urnes, quand on les bourre et quand on corrompt les assesseurs, et quand on tripatouille les procès-verbaux électoraux. La mascarade peut commencer dans les locaux de la Commission électorale, où les procès-verbaux peuvent être déjà remplis avant l’élection. Pendant que des candidats qui ont des idées mais même pas un centime pour faire préparer de la bouilli de fonio ou de sorgho à ses partisans, les détenteurs de l’argent sale vont sillonner en avion les îles matin, midi et soir et, narguer les Comoriens. Les républicains doivent arrêter cela.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Jeudi 3 septembre 2015.


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