Inutile alliance de circonstance et sur fond de division
A. Assoumani et A. Sambi: l’ennemi de mon ennemi est mon ami
Par Saïd Abdallah
Fragilisé par la crise qui l’a secoué après l’élection présidentielle de février, le Chiite Ahmed Sambi est un homme seul, à la dérive, contesté au sein même de son propre parti, objet de ses fantasmes. Aujourd’hui, l’homme au turban a perdu tous ses lieutenants, qui ne supportent plus l’irresponsabilité, l’amateurisme et l’immaturité politique de leur ancien gourou. Le JUWA se couche et sauve-qui-peut. Ahmed Sambi n’a aucune force politique au sein de son parti. Nous assistons à une dispersion spectaculaire des membres et des adhérents du JUWA, qui sont divisés plus que jamais. Alors sur quel électorat Ahmed Sambi compte t-il apporter un soutien à Azali Assoumani? Foutaise!
En effet, le secrétaire général du parti Juwa, Ibrahim Mohamed Soulé, le Directeur général de campagne du candidat du parti, Ahmed Hassan El-Barwane, et d’autres ont rejoint le camp de Mouigni Baraka et font campagne activement au coté de ce dernier d’une part. Et d’autres dirigeants du Juwa de Ngazidja, dont celui qui devait être le colistier d’Ahmed Sambi à Ngazidja, Ibrahim Mhoumadi Sidi, et des membres actifs du parti à Moroni et dans le Mbadjini ont rejoint les rangs de Mohamed Ali Soilihi dit Mamadou.
À Anjouan, le navire à l’abandon prend l’eau également. Les ténors du parti sur l’île, à l’instar d’Ahmed Ben Saïd Jaffar, le Député de la circonscription de Domoni et le Mouvement des Jeunes Cadres du JUWA à Anjouan et d’autres ont également rejoint le camp de Mohamed Ali Soilihi, pendant que 20 coordinateurs de JUWA à Anjouan ont rejoint Mouigni Baraka. Salami Abdou et le boxeur de l’Assemblée de l’Union des Comores, Mohamed Bacar Dossar, voyant l’horizon de Dar El Najah s’éloigner, en échange d’une somme importante d’argent, ont vendu la dignité des électeurs et ont pactisé avec le Colonel putschiste Azali Assoumani, l’homme au 40 millions d’euros volés aux Comoriens.
Si on suit le vieil adage «l’ennemi de mon ennemi est mon ami», Ahmed Sambi et Azali Assoumani, deux anciens présidents aux bilans catastrophiques et lamentables, se rallient non pas pour le bien des Comores et des Comoriens, mais dans le seul objectif de détruire les Comores et mener le pays vers une guerre civile après le 10 avril 2016, étant donné que ces deux imposteurs vont être laminés et renvoyés au placard par les urnes. L’horizon et les circonstances politiques ne donnent aucune chance à Azali Assoumani, mais la volonté de vengeance et la haine qui animent Azali Assoumani envers Houmed Msaïdié, son ennemi intime, le pousse à se rallier avec l’infréquentable Chiite Ahmed Sambi, qui vit et cultive la même haine envers Mamadou.
Comme à chaque lendemain d’élection aux Comores, le 11 avril 2016 les mêmes perdants vont pleurnicher et crier à «la fraude électorale, bourrages d’urnes, achats de voix, coup d’État institutionnel et compagnie». Les Comoriens connaissent d’avance la petite chansonnette habituelle des mauvais perdants.
Pour finir chers lecteurs et lectrices, je vous laisse méditer sur cette petite question d’utilité pédagogique: comment un Homme qui n’est pas parvenu à faire qualifier son candidat au deuxième tour de l’élection présidentielle, qui n’a aucune force politique dans son propre parti, qui ne parvient pas à mobiliser ses troupes et qui est devenu indésirable aux yeux des Comoriens, peut-il convaincre les Comoriens de voter pour un autre candidat, qui ne séduit pas non plus?
Le 10 avril 2016, nous allons assister à l’enterrement politique des ennemis des Comores que sont Ahmed Sambi et Azali Assoumani, et bon débarras! Oui, j’ai bien dit enterrement car ils sont déjà morts depuis le 26 février 2016. Qui vivra verra…
Par Saïd Abdallah
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© www.lemohelien.com – Dimanche 3 avril 2016.
