Ce n’est pas avec des autorisations impossibles que le Mouvement Rilemewa réussira
La dictature interdit toute manifestation de dénonciation et revendication par les jeunes
Par ARM
Il y a longtemps, bien longtemps, dans l’Antiquité, Virgile (70-19) avait écrit dans L’Énéide: «Una salus victus nullam sperare salutem»: «Le seul espoir du condamné est de n’espérer nul salut». Les Comoriens veulent tous espérer la chute de la dictature du tyran Assoumani Azali Boinaheri, mais s’interdisent toute lueur d’espoir. Trop d’espoirs ont été déçus à cause des luttes intestines entre chefaillons d’une opposition stérile qui refuse d’admettre qu’elle est mieux dirigée par le Vice-président Mohamed Ali Soilihi que par les troufions, bidasses et culots Mouigni Baraka, fils de Saïd Soilihi, Ahmed Hassane El Barwane, Saïd Abasse Dahalani (…), qui fricotent ouvertement avec la dictature et n’ont aucun sens du leadership, ne suscitent la confiance et le respect de personne, et ne représentent qu’eux-mêmes. Quelle pitié!
Pendant que les jeunes de certains pays africains sont entrés en ébullition pour demander de leurs dirigeants des changements significatifs, y compris par leur dégagement du pouvoir, une caricature fort agressive montre les jeunes du Sénégal et de Madagascar en train de manifester dans la rue pendant que ceux des Comores se jettent goulument sur la nourriture. Ce ne sont pas les jeunes qu’on devait montrer en train de se goinfrer dans l’insouciance, mais leurs aînés, qui se voient tous Président de la République alors qu’ils ne font rien pour chasser du pouvoir le dictateur Assoumani Azali Boinaheri. Ce dernier, ayant compris que «les opposants» comoriens, manquant de sérieux et de crédibilité, sont plus préoccupés par leurs sempiternelles et mortelles batailles de chefaillons, se prélasse et dort sur ses deux oreilles, demandant à ses proches de ne pas le réveiller quand des hommes armés jusqu’aux dents entreront dans sa chambre à coucher pour le tuer puisque personne ne veut le tuer.
Alors que les Comoriens dans leur ensemble ont repris le fameux slogan mohélien «Namoudjé Mouri Malidzé», «Venez nous achever», un mouvement se réveille aux Comores. Il se nomme Rilemewa, «Nous sommes fatigués». Ce dernier voulait organiser une grande manifestation pacifique de contestation le vendredi 17 octobre 2025, en a demandé les autorisations officielles, essuyant un refus: «Messieurs et Mesdames les autorités, nous avons l’honneur de venir auprès de votre très haute bienveillance solliciter l’autorisation d’organiser une grande manifestation de protestation contre votre gouvernance totalement médiocre et contre votre dictature ensanglantée du sang des morts et des torturés. Notre mouvement s’inspire de celui de la jeunesse de Madagascar, qui vient de faire renverser le très superficiel Andry Rajoelina, ancien organisateur de soirées musicales devenu Président de la République».
Non seulement la manifestation a été interdite, mais en plus, ceux qui voulaient l’organiser ont été arrêtés. Arbitrairement. Pour autant, comment dans des Comores devenues une des dictatures les plus lugubres du monde, peut-on prétendre vouloir contester un régime politique violent et honni en lui demandant l’autorisation de manifester? Ça ne fait sérieux. Ces jeunes ne veulent pas protester contre la dictature du tyran Assoumani Azali Boinaheri, mais faire semblant. S’ils veulent contester, qu’ils manifestent sans demander d’impossibles autorisations. Les Comoriens ayant perdu tout espoir de chasser du pouvoir le dictateur Assoumani Azali Boinaheri, ils prient les politiciens de ne pas susciter en eux de faux espoirs. En tout état de cause, le jour où les jeunes Comoriens décideront de chasser du pouvoir le dictateur Assoumani Azali Boinaheri sans demander d’impossibles autorisations, permissions et agréments, ils seront rejoints par toute la population. En attendant, qu’on nous laisse mourir dans notre très beau désespoir. Nous sommes mieux dans le vrai désespoir que dans le faux espoir.
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Dimanche 19 octobre 2025.
