Vous êtes en campagne électorale. Massacrez-vous!
Le Président Ikililou Dhoinine lance la campagne électorale
Par ARM
Par un discours très attendu, le Président Ikililou Dhoinine vient de procéder au lancement de la campagne pour les élections du chef de l’État et des Gouverneurs des îles autonomes. Maintenant, chaque candidat peut se mettre dans un coin de la rue et vendre sa petite soupe électorale de manière légale, puisque certains n’ont même pas attendu l’annonce du chef de l’État pour se lancer dans leurs mensonges rituels et dans leur propagande haineuse, sur le territoire comorien ou en France. Les élections comoriennes de 2016 sont cruciales, et le Président de la République a eu raison de rappeler que, «longtemps, depuis l’accession de notre pays à l’indépendance, le peuple comorien a vécu des situations de changements de pouvoir très brutales et très douloureuses laissant le pays dans une incertitude institutionnelle qui, il faut l’avouer, aurait favorisé certains nationaux et expatriés qui ont tout fait pour maintenir les Comores dans l’instabilité. Aujourd’hui, nous pouvons dire avec fierté que notre pays a renoué avec la stabilité, puisqu’il a connu, ces dernières années, deux passations de pouvoir pacifiques et, tous les Comoriens ainsi que tous nos partenaires qui n’ont d’ailleurs jamais cessé de nous accompagner dans notre quête constante pour une réussite économique soutenue dans le but de stabiliser notre pays et offrir à notre peuple les conditions optimales pour une vie descente, peuvent aussi affirmer que nous sommes sur la bonne voie».
Ce rappel était nécessaire à un moment où, se croyant les propriétaires des Comores et absolument irrésistibles, certains ont tout fait pour mettre en danger la dynamique juridique, institutionnelle et politique nationale. Les Comoriens et la communauté internationale ont vu comment Ahmed Sambi et ses hommes de main et de bouche ont manœuvré pour que leurs ambitions antipatriotiques et bellicistes soient le centre de la vie politique aux Comores durant toute l’année 2015, avant que la Cour Constitutionnelle ne leur demande de se calmer et de cesser de se faire ridiculiser matin, midi et soir. Ces gens-là sont animés d’intentions hostiles et sont prêts à tout pour ignorer la Constitution, pourtant claire sur les conditions de transmission du pouvoir d’une île à une autre. Au surplus, après avoir été rappelé à l’ordre par la Cour constitutionnelle, le groupe belliciste d’Ahmed Sambi continue à distiller la haine par un discours d’injures et d’insultes, qui déplaît partout. Il est arrivé à telle chancellerie de dire que «certains Comoriens, du fait de l’usage constant qu’ils font de l’injure et du dénigrement systématique, font honte à leur beau pays. Ces Comoriens se comportent de manière indigne et ne reflètent pas le raffinement qui caractérise généralement ce peuple pacifique».
En tout état de cause, le Président Ikililou Dhoinine en est conscient et n’a pas manqué de souligner dans son discours que «réussir des élections libres, transparentes et régulières c’est un défi qu’ensemble, nous devons relever car il y va de la paix civile et de la stabilité de notre pays. Pour cela, chacun en ce qui le concerne, a l’obligation d’apporter sa contribution aussi minime soit-elle pour que ces élections pour la désignation à Ngazidja des trois candidats à la présidence de l’Union et pour les premiers magistrats des îles autonomes se déroulent dans une atmosphère apaisée et conforme à notre législation». Il était nécessaire de dire cela parce que sans le comportement responsable de chacun, les Comores vont aller droit au mur. Déjà, au cours d’une interview qu’il nous avait accordée le vendredi 23 octobre 2015, l’inévitable Mohamed Saïd Fazul, ancien Président de l’île autonome de Mohéli et candidat au Gouvernorat de Mohéli, disait: «Or, à la Grande-Comore, celui qui remportera l’élection présidentielle de 2016 sera confronté à vie aux candidats mis en échec de manière démocratique. Chaque candidat recalé se considèrera comme “le vrai Président élu”. Les candidats mis en échec constitueront une coalition de déstabilisation du régime politique en place. Ils vont tout faire pour casser le pays et le faire reculer davantage. Or, le Président qui sera élu aura des problèmes très sérieux à régler. Et, il faudra le laisser tranquille. Il faudra juste une opposition constructive et non une “opposition de revendication de places”». Mohamed Saïd Fazul n’a pas menti en disant cela, et les injures que font pleuvoir les crypto-sambistes sur le Vice-président Mohamed Ali Soilihi accréditent ses propos.
Le Président Ikililou Dhoinine a donc rappelé aux candidats une nécessité fondamentale pour éviter les problèmes inutiles aux Comoriens: «Durant cette période où les candidats vont devoir exposer aux électeurs leurs programmes de gouvernement et leurs engagements, les différents textes législatifs et réglementaires qui régissent les périodes électorales, seront scrupuleusement observés par les organes chargés de les faire respecter. Il est clair que notre pays sortira grandi, si tous les candidats, les partis et organisations qui les soutiennent ainsi que tous les électeurs sur toute l’étendue du territoire font montre de retenue tout en privilégiant la concorde et le renforcement de la paix civile. De ma part, comme je l’ai déjà affirmé, mon seul et unique objectif est de rester dans le cadre de la Loi et permettre à ce que les Comoriens s’expriment en toute liberté et choisissent ceux ou celles qui vont devoir présider à la destinée du pays et de nos îles autonomes dans le respect strict des délais fixés».
La retenue? Il ne faut pas rêver parce «la concorde et le renforcement de la paix civile» ne sont pas les soucis majeurs des belliqueux, les crypto-sambistes, qui veulent mettre le feu à tout un pays. La Cour constitutionnelle ne dit pas autre chose quand elle signale dans un communiqué au sujet de l’arrêt qu’elle a rendu sur la candidature d’Ahmed Sambi, que certains «dénaturent l’arrêt pour assouvir leur dessein et se présenter en victime expiatoire. Le public ne doit pas se laisser duper et doit savoir faire la part des choses», ajoutant que «certains commentateurs interpellent directement des membres de la Cour et leur reprochent d’avoir pris telle décision, alors que la Loi applicable allait en sens contraire». Connaissant très bien l’âme de ceux qui, aux Comores, commentent des textes qu’ils ne lisent même pas, les membres de la Cour constitutionnelle martèlent qu’«il n’est pas raisonnable d’agir ainsi, car la règle d’or est que, pour commenter un arrêt, il faut l’avoir entre ses mains et en plus l’avoir lu». Paroles d’or.
Et puis, il y a les raccourcis pour le moins étranges. C’est ainsi que, dans la matinée de ce jeudi 21 janvier 2016, Mme Anziza Mchangama, correspondante de Radio France Internationale (RFI) à Moroni, disait: «Coup d’envoi de la campagne électorale aux Comores. Ce matin, le 21 janvier, l’ensemble de l’île de Grande-Comore se réveille sous les affiches des candidats aussi bien à l’élection présidentielle qu’à celles des Gouverneurs. Ils ont 30 jours pour séduire les électeurs, mais pas qu’eux. Il y a aussi les prescripteurs. Les membres de la diaspora, dont 300.000 sont établis en France, n’envoient pas seulement de l’argent à leurs familles aux Comores mais également des consignes de vote. Personne ne saurait vraiment dire dans quelle mesure elles sont suivies. Néanmoins, certains candidats, tels que le Vice-président en charge des Finances, Mohamed Ali Soilihi, le Général Salimou ou encore Maître Fahmi Saïd Ibrahim accompagné de son allié l’ancien président Sambi l’ont bien compris: cette influence ne saurait être négligée. Ils ont donc entamé une tournée dans les plus grandes villes comoriennes de France: Saint-Denis en région parisienne, Marseille et Lyon dès ce mois-ci. De simples meetings dans des salles de fêtes mais qui reflètent bien l’engouement pour ces élections dont les précampagnes ont bel et bien commencé depuis deux semaines déjà, à 8 000 km des urnes». C’est très étonnant parce que le Vice-président Mohamed Ali Soilihi n’a été vu dans aucun meeting et n’a organisé aucune réunion politique à Paris, où il était en mission officielle du dimanche 17 au mercredi 20 février 2016, et non pour les besoins d’une campagne électorale qui n’avait pas encore commencé officiellement. Interrogé sur le sujet, l’Ambassadeur Soilih Mohamed Soilih avait dit: «En temps voulu et dans très peu de temps, une délégation fera le déplacement de Moroni pour s’entretenir avec la communauté comorienne vivant en France. Le Vice-président a tenu à prendre de la hauteur et à éviter les amalgames. En plus, il faut une certaine dose d’irresponsabilité pour organiser des meetings à caractère politique dans une France en plein état d’urgence». C’est vrai.
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Jeudi 21 janvier 2016.