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Saïd-Abdillah Saïd-Ahmed, star politique en Tanzanie

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Saïd-Abdillah Saïd-Ahmed, star politique en Tanzanie

Il accorde une interview explosive à un grand journal de Tanzanie

Par ARM

     Saïd-Abdillah Saïd-Ahmed, Président du Parti Comores Alternatives (PCA), est la dynamo et la bombe thermonucléaire de la politique aux Comores. Pendant que le «pouvoiriste» polygame Azali Assoumani détruit les Comores morceau par morceau, l’explosif homme politique et brillant auteur spécialisé en Économie et Finances publiques jure qu’il n’attendra jamais 2021 pour dire ce qu’il pense du régime illégitime et de deuil qui endeuille chaque jour le peuple des Comores depuis le jeudi 26 mai 2016. Cela fait deux mois qu’il sillonne l’Afrique de l’Est, un pied en Tanzanie, un autre en Ouganda et les deux au Rwanda, le tout pour expliquer ce qui se passe aux Comores. Qu’on se le dise! Le tonitruant et emblématique politicien entre dans des chancelleries où l’usurpateur Azali Assoumani ne serait jamais admis. Les médias panafricains de Paris se l’arrachent. Quand il est de passage à Madagascar, sa terre natale, pour demander la «Tsodrano» («Bénédiction»), les médias malgaches font tout pour recueillir ses propos flamboyants et lumineux. Cette fois-ci, c’est le journal tanzanien Raia Mwema qui l’interviewe et, compte tenu de la valeur politique de cet entretien, il était nécessaire de le traduire du swahili.

Raia Mwema: La première chose que les Tanzaniens aimeraient savoir est: pourquoi un acteur politique issu d’une formation partisane des Comores est-il venu faire des entrevues politiques en Tanzanie? Pourquoi la Tanzanie?

Saïd-Abdillah Saïd-Ahmed: Moi, je suis un Africain, et la Tanzanie est un territoire africain. Les Comores et Zanzibar, qui est un territoire tanzanien, viennent d’ouvrir une récente page de leurs relations commerciales, mais ont aussi des relations d’amitié. Avant tout, j’ai des origines bantoues comme la plupart des Tanzaniens. Pour moi, la Tanzanie est mon pays comme le sont les Comores. Il n’y a rien de plus. Par exemple, chez moi aux Comores, nous consommons de la viande et de la nourriture en provenance de la Tanzanie. Vos commerçants nous font parvenir beaucoup de marchandises en provenance de chez vous. Je suis en Tanzanie pour expliquer aux Tanzaniens des choses qu’ils doivent connaître au sujet d’un pays avec lequel ils font du commerce. N’oubliez pas que sous la présidence de Jakaya Kikwete, l’Armée tanzanienne était aux Comores pour nous aider, recevant ainsi les louanges de toute l’Afrique. Cela a une signification: la Tanzanie est prête à nous aider chaque fois que nous traversons un moment difficile. C’est pour cela que, pour moi, il est important de venir ici, expliquer aux médias tanzaniens l’évolution actuelle des Comores. Je dois m’entretenir avec votre journal, Raia Mwema, parce que le propriétaire du journal, le Général Ulimwengu, est l’un des hommes qui respectent et disent la vérité, et je dois m’entretenir avec lui en personne pour parler des événements à venir.

Raia Mwema: Il y a des lecteurs de notre journal qui n’ont jamais entendu parler des Comores. Il y en a d’autres qui en ont entendu parler, mais qui ne connaissent pas bien les Comores. Pouvez-vous leur expliquer brièvement ce que sont les Comores?

Saïd-Abdillah Saïd-Ahmed: Les Comores sont un archipel de l’océan Indien, comme Zanzibar. Les Comores sont composées de quatre îles, à savoir Mayotte, Mohéli, la Grande-Comore et Anjouan. C’est un pays qui est devenu indépendant de la France le 6 juillet 1975. De ces 4 îles que je viens de citer, il y en a une, Mayotte, qui est sous administration de la France. Les Comores sont un État indépendant, mais la France garde cette île. Depuis 1975, notre pays a subi plus de 10 tentatives de coups d’État, au cours desquelles les dirigeants qui étaient au pouvoir ont été renversés et même assassinés. Derrière tout ça, il y a les manœuvres des colonisateurs et des impérialistes pour dominer notre pays. Plus de 40 ans après leur accession à l’indépendance, les Comores n’ont pas leur propre monnaie, et ont recours à la monnaie de la France. De ce fait, les Comores font partie des pays les plus pauvres du monde. Plus de la moitié de la population, plus de 500.000 personnes, vivent avec moins d’un dollar par jour aux Comores.

Raia Mwema: Comment souhaitez-vous que la Tanzanie vous apporte son aide pour contribuer à résoudre vos problèmes actuels?

Saïd-Abdillah Saïd-Ahmed: Lors de notre combat pour l’indépendance, la Tanzanie du Professeur Nyerere nous a beaucoup aidés. Pour pousser la France à nous accorder notre indépendance, il n’y a pas un effort que les pays africains, dont la Tanzanie, n’ont pas déployé. Aujourd’hui, la France fait tout pour que Mayotte ne soit pas un territoire comorien. C’est du colonialisme. Les Nations Unies ont reconnu l’appartenance de Mayotte aux Comores, malgré le veto dont use la France au Conseil de Sécurité. L’aide que la Tanzanie peut nous apporter se rapporte au retour de Mayotte aux Comores et pour que les Comores puissent avoir leur propre monnaie nationale, comme la Tanzanie a son shilling. Les Comores doivent pouvoir gérer leurs propres affaires. Sans l’aide des pays amis, nous aurons du mal à faire face à certaines situations. C’est la raison pour la raison pour laquelle je me trouve en Tanzanie et dans d’autres pays d’Afrique pour solliciter des efforts et des pressions pour nous permettre d’affronter nos problèmes.

Raia Mwema: Pour quelles raisons croyez-vous que la France se maintient à Mayotte?

Saïd-Abdillah Saïd-Ahmed: Nous revendiquons Mayotte de manière pacifique. En même temps, il faut savoir que chacune de nos îles regorge des réserves en hydrocarbures. Nous voulons que cette richesse serve avant tout aux Comoriens.

Raia Mwema: Que fait votre parti politique pour arriver au pouvoir?

Saïd-Abdillah Saïd-Ahmed: Probablement, je dois dire ce que nous devons faire avant d’arriver au pouvoir, et je dis que je dois faire ce qui doit être fait pour accéder au pouvoir. Avant de devenir chef d’État, je dois expliquer aux pays d’Afrique et au monde entier comment se portent les Comores. Je veux dialoguer avec les partis politiques d’Afrique, dont le Chama Cha Mapinduzi (CCM), pour qu’ils comprennent parfaitement les luttes et les problèmes du peuple comorien. Je suis dans votre pays parce que la Tanzanie a une longue histoire en matière de lutte de libération nationale. Vous, en Tanzanie, vous appelez Nyerere le père de la nation, et nous aux Comores, nous appelons Kikwete le père de l’Afrique parce que partout où il y a des problèmes et des conflits en Afrique, il est sollicité et il y va pour diriger les négociations. Nous avions des problèmes aux Comores, et Jakaya Kikwete avait dépêché plus de 200 soldats tanzaniens pour venir nous aider. L’histoire de la libération nationale de la Tanzanie y est pour beaucoup. Je souhaite qu’on sache que le plus grand problème des Comores est lié au colonialisme français. Nous devons faire en sorte que la Communauté de l’Afrique de l’Est soit plus impliquée dans la recherche de la paix et du développement de mon pays. C’est pour cela que je souhaite que les pays de la Communauté de l’Afrique de l’Est soient plus solidaires entre eux.

     Quand je serai Président, je développerais le patriotisme et l’amour des citoyens envers leur pays. Comme en Tanzanie, j’instaurerai une semaine de l’Armée au service de l’édification de la nation. Cela permettra de développer l’esprit patriotique et l’audace pour affronter l’ennemi. Notre pays a longtemps subi les putschs des mercenaires de feu Bob Denard, soit 100 à 200 «affreux». Je milite aussi pour que notre pays puisse disposer de sa propre monnaie nationale. Je milite également pour que notre pays puisse disposer de sa propre Banque centrale, pour concevoir et mettre en œuvre notre propre politique économique et financière. Dans l’état actuel des choses, c’est la France qui gère toute notre politique économique, financière et monétaire. Les Comores ne sont donc pas un État indépendant. Ce n’est pas ça, l’indépendance. Nous voulons une indépendance complète. Nous voulons avoir une coopération sincère avec la France. Cependant, la situation actuelle n’est pas en notre faveur. Vous ne pouvez pas être mon ami alors que vous me faites cocu avec ma propre femme. Le statut actuel de Mayotte est en contradiction avec les résolutions de l’ONU, et cela bloque nos perspectives de développement.

Raia Mwema: Nous vous souhaitons réussite pour votre combat, et vous souhaitons encore une fois, la bienvenue au siège de notre journal et en Tanzanie.

Saïd-Abdillah Saïd-Ahmed: Merci beaucoup.

Propos recueillis par Ezekiel Kamwaga Endelea.

     «Le Président» est resté explosif. Il promet un retour en France dans les semaines à venir. Il y est attendu. En tout cas, les médias panafricains de Paris seront contents de retrouver leur chouchou.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Samedi 10 septembre 2016.


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One Comment

  • moufid

    septembre 10, 2016 at 5:33

    J’ai un immense respect pour ce monsieur et pour ses idées explosives. J’avais hâte de le voir en campagne et apprendre comment les Comoriens auraient acceuilli son idée de faire sortir les Comores de la zone Franc. Je fus déçu d’apprendre son manque de sérieux parce que sa fameuse explication concernant le désistement de son colistier à la dernière minute laissait entendre qu’il se savait, dès le début, en manque de moyens (pas forcément financiers) pour briguer la présidence. Toutefois, mon respect pour lui et vous ARM demeure le même quoique vous ne partagez pas le même avis, à ce que je sache.
    Bonne chance à vous tous qui avez choisi de rester fidèles à vos idéaux.
    Dommage qu’on ne puisse vous aider qu’en commentant vos posts sur la blogosphère.
    ——————-
    Bonjour, Moufid,
    Ne sous-estime pas la valeur d’un commentaire fait par un internaute sur un article. Tes commentaires et ceux des autres ont beaucoup de valeur.
    Je suis très copain avec Saïd-Abdillah Saïd-Ahmed, mais je l’ai toujours traité d’utopiste sur son projet de retrait des Comores de la zone franc. Les deux individus qui sont au ministère de l’Économie et au ministère des Finances actuellement n’ont aucune compétence en matière économique et financière, et on voudrait leur demander de gérer une zone monétaire à part?
    Cordialement,
    ARM

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