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Rassemblement autour d’un leadership bien reconnu

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Le rassemblement autour d’un leadership bien reconnu

«Le Pacte pour l’unité nationale», seule et unique référence

Par ARM

       Nelson Mandela (1918-2013) a passé 27 ans de sa vie en prison pour avoir défendu un idéal de liberté et d’égalité. Ils étaient nombreux en prison pour cela, mais ses compagnons de lutte avaient intelligemment décidé que le mouvement devait être personnalisé et porter son nom. Nelson Mandela écrit à ce sujet: «Il y a quelque chose que je n’ai pas pu lire dans le Johannesburg Sunday Post en mars 1980. Le titre disait: “LIBÉREZ MANDELA!ˮ. À l’intérieur, il y avait une pétition que les gens pouvaient signer pour demander ma libération et celle de mes compagnons. Alors que les journaux n’avaient toujours pas le droit de publier ma photo ni aucune de mes déclarations orales ou écrites, la campagne du Post lança un grand débat public sur notre libération. C’était Oliver [Tambo, Président de l’ANC] et l’ANC qui avaient conçu l’idée de cette campagne à Lusaka, et elle représentait la pierre angulaire d’une nouvelle stratégie ayant pour but de mettre notre cause au premier plan des préoccupations des gens. L’ANC avait décidé de personnaliser l’action entreprise pour notre libération en centrant la campagne sur une seule personne. Il est évident que les millions de gens qui par la suite l’ont soutenue ne savaient absolument pas qui était Nelson Mandela. (On m’avait dit que lorsque les affiches “Free Mandelaˮ [Libérez Mandela] sont apparues à Londres, la plupart des jeunes ont cru que mon prénom était “Freeˮ). Sur l’île [prison], quelques voix se sont élevées contre la personnalisation de la campagne, car certains pensaient que c’était une trahison de l’esprit collectif de l’organisation, mais le plus grand nombre des prisonniers se rendaient compte qu’il s’agissait d’une technique pour réveiller les gens»: Nelson Mandela: Un long chemin vers la liberté, Fayard, Paris, 1995, p. 521.

C’est de l’intelligence et de la modestie qu’on ne retrouve pas chez des opposants des Comores, ceux du Comité national de Transition (CNT), en France. Ils pensent à eux avec maladresse, et oublient le pays. Les Comoriens sont indignés en constatant que Maître Saïd Larifou et le Député Tocha Djohar Abdallah ont refusé de signer «Le Pacte pour l’Unité nationale, les Tournante Anjouan-2021 – Mohéli-2026 et la Bonne Gouvernance». Sans doute, attendent-ils que la dictature actuelle occupe la Présidence jusqu’en 2029, Anjouan jusqu’en 2039 et Mohéli jusqu’en 2049. Ils feront de bons Présidents, Coprésidents et Vice-présidents en 2049. Ils se voient en leaders, mais n’ont aucun sens du leadership. Il leur est donc demandé fraternellement d’arrêter le divisionnisme, l’égocentrisme et la vantardise.

Les frères Saïd Larifou, Tocha Djohar Abdallah, Ali Mhadji et Kamal Abdallah Salim sont sincères et de bonne foi, mais leur démarche tue le leadership. Ils ne comprennent pas que le leadership ne se décrète pas, mais vient d’une reconnaissance par les autres. Mohamed Ali Soilihi, spolié de sa victoire électorale en 2016, l’incarnait à l’intérieur, Soilih Mohamed Soilihi sur la scène internationale, lui le diplomate connu à l’extérieur. La Bande à 4 fait tout pour les mépriser, mais sans jamais s’affirmer elle-même. C’est une faute. Ce n’est pas bien.

En début de semaine, la Bande à 4, constituée de Maître Saïd Larifou, Tocha Djohar Abdallah, Kamal Abdallah Salim et Ali Mhadji a voulu se faire recevoir par l’Ambassadeur à Paris de tel pays d’Afrique de l’Est. Ali Mhadji fait valoir qu’il est le Représentant du CNT en Tanzanie, mais de passage à Paris. Il croit dur comme fer que le CNT pourrait être ainsi reconnu comme le Mouvement de Libération nationale des Comores (MOLINACO) en son temps, dans les années 1960-1970.

Pour le 6 juillet 2020, sous l’impulsion impulsive de Maître Saïd Larifou, l’activisme aventurier de Tocha Djohar Abdallah, la propagande ampoulée de Kamal Abdallah Salim et la présence emphatique d’Ali Mhadji, qui se prend pour un Ali Soilihi (parce qu’il est de Chouani comme l’ex-Président), la Bande à 4 a fait croire que le rendez-vous de Genève allait être une «Deuxième libération des Comores», après le 6 juillet 1975 et l’admission du pays à l’ONU le 12 novembre 1975! La veille, à Ntsoudjini, Mouigni Baraka Saïd Soilihi, croyant à cette fable de la pire des utopies et des chimères, fit un «Discours présidentiel à la Nation» (en costume et cravate, avec pupitre devant, drapeau en arrière-plan à droite, et tout et tout). Le lendemain, 6 juillet 2020, avec la population galvanisée par les images de la foule en tenue d’apparat sur la Place des Nations à Genève, Mouigni Baraka Saïd Soilihi organisa la commémoration de la fête nationale à Ntsoudjini. Ce fut un grand moment de patriotisme et de défiance envers la dictature, qu’il faut reconnaître et mettre à l’actif des capacités de mobilisation du Mouvement de Résistance pour l’État de Droit, aux Comores et au sein de la diaspora.

Mais, comprenant bien que la table-ronde de Maître Saïd Larifou avec des ONG n’allait provoquer aucune résolution onusienne contre elle, la dictature putschiste et usurpatrice n’hésita point à dépêcher la soldatesque à Ntsoudjini, tout en organisant une cérémonie bidon strictement limitée à 250 invitations pour tout un stade à Hombo, Anjouan. Des participants témoignèrent de l’attitude fébrile du dictateur Assoumani Azali Boinaheri et de la peur lisible sur son regard, et cela, malgré et après avoir fait quadriller toute l’île, évidemment.

Par contre, ayant vraiment cru aux effets de l’agitation-propagande aventurière de la Bande à 4 sévissant en France autour de Maître Saïd Larifou, son Vice-président, appelant les uns et les autres pour que l’ex-Député Ali Mhadji (en déplacement depuis Dar-Es-Salam) puisse «prendre la parole aux Nations Unies», Mouigni Baraka Saïd Soilihi se retrouva en cavale, pendant que Moustoifa Saïd Cheikh et Ibrahim Abdourazak dit Razida ont fait preuve d’un courage épique face à la dictature.

Dans tout cela, mon frère Saïd Larifou se refuse à condamner les «Assises “nationalesˮ» criminelles dirigées contre l’État et la nation aux Comores, dont il avait été le porte-parole officiel. Voilà pourquoi, dans son esprit et son langage, l’Accord-cadre de Fomboni du 17 février 2001, ayant favorisé la dynamique nationale ayant conduit à la Constitution du 23 décembre 2001 ayant institué la présidence tournante entre les îles, n’est qu’un ensemble d’histoires qu’il faudrait jeter dans les chiottes le plus vite possible. Ce n’est pas bien.

Les Comoriens reprochent à Maître Saïd Larifou une agitation frénétique le mettant aux devants de la scène, et l’accusent d’avoir perdu sa crédibilité politique en raison de son positionnement insaisissable de girouette permanente. Les Comoriens lui reprochent aussi son soutien à la mise à mort de la Cour constitutionnelle et à la «non-Constitution de la main coupée et de la mort» du lundi 30 juillet 2018, les Anjouanais lui en veulent à mort pour son soutien à la grave injustice frappant illégalement l’Anjouanais Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, et les Mohéliens ne veulent plus le voir à cause de son soutien à la dictature quand elle broyait le destin de deux jeunes Mohéliens innocents, injustement accusés d’avoir répandu des clous sur la piste de «l’Aéroport» de Mohéli, le 18 février 2018.

Mes anciens camarades de classe au Maroc devenus des fonctionnaires internationaux me disent que non seulement dans les milieux diplomatiques, on ne le prend pas au sérieux, mais qu’en plus, ce n’est «pas intelligent» pour lui d’annoncer avoir écrit une lettre au Secrétaire général de l’ONU et que ce dernier est ainsi saisi du cas de Mouigni Baraka Saïd Soilihi. Enfin, l’idée de faire circuler une pétition pour exiger le départ du tueur Assoumani Azali Boinaheri est symboliquement intelligente, mais il est criminel de faire croire aux masses populaires que cette démarche à elle seule peut influer sur les décisions de la France envers le dictateur Assoumani Azali Boinaheri. Douces rêveries…

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Vendredi 7 août 2020.


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