Mohamed Hassanaly mort dans le vent de l’Histoire
Un des meilleurs fils et serviteurs des Comores s’en est allé
Par ARM
«Très certainement, Nous vous éprouverons par un peu de peur, de faim et de diminution de biens, de personnes et de fruits. Et fais la bonne annonce aux endurants, qui disent, quand un malheur les atteint: “Certes nous sommes à Allah, et c’est à Lui que nous retournerons”. Ceux-là reçoivent des bénédictions de leur Seigneur, ainsi que la miséricorde; et ceux-là sont les biens guidés» (II, La Vache, 155-157).
Dans la nuit de ce samedi 2 janvier 2021, un baobab est tombé sans la moindre poussée du vent: Mohamed Hassanaly est mort. Ce décès frappe l’un des meilleurs fils des Comores, l’un de leurs plus grands commis, l’un des meilleurs serviteurs du peuple comorien, l’homme qui, à trois reprises, a empêché les Comores d’imploser définitivement.
Un homme humble qui ne s’appartenait pas et qui avait fait don de tout son être au peuple comorien s’en est allé dans le calme, la sérénité et la dignité dans lesquels il a toujours vécu.
Mohamed Hassanaly est né à Fomboni, Mohéli, en 1941, dans une famille pétrie de valeurs sociales, gloire, prestige, respectabilité et honorabilité.
C’était un pionnier.
C’était un progressiste ayant milité au sein du Parti Blanc, qui avait créé le Parti Oudjamaa (Rassemblement) et qui a été par la suite l’un des chefs historiques du Front patriotique comorien (FPC) et de la Coordination politico-administrative.
Le 6 juin 1971, il est élu Député. Lors de la formation du 4ème gouvernement dirigé par le Prince Saïd Ibrahim (arrêté n°71-571 du 8 juillet 1971), il est nommé ministre du Développement rural. C’est la première fois qu’un Mohélien est nommé ministre. En 1975, Ali Soilihi le nomme Vice-président de la République. Mais, les désaccords profonds entre les deux dirigeants lui valent la résidence surveillée jusqu’à la chute d’Ali Soilihi, le 13 mai 1978. En 1990, il renoue avec son statut de pionnier: il est le premier Mohélien candidat à une élection présidentielle, obtenant presque 90% des suffrages des Mohéliens. Pendant des décennies, tout en militant pour l’unité des Comores, il participe à la défense des intérêts spécifiques et légitimes de Mohéli. L’un de ses actes patriotiques les plus emblématiques reste l’Accord-cadre de Fomboni du 17 février 2001, qui a permis la réconciliation des Comoriens après l’éclatement de la grave crise séparatiste à Anjouan, le 16 février 1997. Il avait été candidat à l’élection présidentielle Mohéli-2010.
C’était un visionnaire.
Mohamed Hassanaly était tellement humain et humaniste qu’il était devenu l’oncle et le parent de presque tous les Mohéliens, tous devenus orphelins. Il était au service de tout le monde. Il ne se départait jamais de son calme légendaire. C’était un homme au grand cœur.
Sa mort laisse un grand vide à Mohéli et aux Comores.
Sa mort est une page de gloire, de grandeur et de majesté qui flotte, en restant entrouverte: l’Histoire est un livre qui ne se referme jamais entièrement et définitivement.
Mohamed Hassanaly ne sera jamais oublié.
À tous points de vue, l’Histoire s’est emparé de lui depuis bien longtemps.
Sa mort est une circonstance douloureuse. Suite à sa survenance, nous présentons nos condoléances les plus attristées et les plus sincères à sa famille, ses proches, son entourage et tous ceux qui sont en deuil du fait de cette mort.
Nous prions Dieu pour que, dans Sa Clémence et Sa Miséricorde, Il l’agrée dans la demeure éternelle du Paradis.
«Très certainement, Nous vous éprouverons par un peu de peur, de faim et de diminution de biens, de personnes et de fruits. Et fais la bonne annonce aux endurants, qui disent, quand un malheur les atteint: “Certes nous sommes à Allah, et c’est à Lui que nous retournerons”. Ceux-là reçoivent des bénédictions de leur Seigneur, ainsi que la miséricorde; et ceux-là sont les biens guidés» (II, La Vache, 155-157).
Dieu, nous T’implorons pour le salut de l’âme de notre cher disparu.
© www.lemohelien.com – Samedi 2 janvier 2021.
