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La presse étrangère daube sur la «victoire» sans vote

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La presse étrangère daube sur la «victoire» sans vote

Un article de Bruno Minas en dit long sur la mascarade

Par ARM

     Une fois de plus, je le dis: les «résultats» sur le deuil électoral du dimanche 24 mars 2019 ne m’énervent pas. Ce n’est pas un sujet sur lequel on perd son temps. On entend des gens qui parlent de la confirmation par la Cour suprême, ce mardi 2 avril 2019, des «résultats» sur des urnes scellées de la Commission électorale nationale «indépendante» (CÉNI), que fait-on? On fait semblant de n’avoir même pas entendu ce que disent ces gens-là. On continue son trajet. À quoi bon? Par contre, quand un pays étranger et une organisation internationale prennent position contre le chaos électoral, ou quand la presse internationale en parle, on se réveille.

La CÉNI a bourré les urnes, volé les urnes, refusé de les dépouiller dans les bureaux de vote, refusé l’accès aux bureaux de vote aux électeurs et aux assesseurs de l’opposition, finissant par proclamer des «résultats» alors qu’il n’y a pas eu ce que dans les pays civilisés on appelle des élections: 60,77% pour le mort-vivant et «pouvoiriste» polygame fou Assoumani Azali Boinaheri dit Bakapihi, «Le Père qui ne prépare jamais à manger».

Toute honte bue, ce mardi 2 avril 2019, la Cour suprême, dans sa grandeur d’âme, a validé les «résultats» du désastre électoral du 24 mars 2019, à quelques voix fictives près: 59,05% au lieu de 60,77%. Cette comédie me fait encore rire tout seul. Il ne faut pas s’énerver contre une telle saleté; il faut la combattre activement. C’est ce que font le vaillant peuple comorien et ses acteurs politiques, aujourd’hui regroupés au sein du Comité national de Transition (CNT), dont le principal dirigeant, Mohamed Soilihi dit Campagnard, chef d’État par intérim, est emprisonné sans jugement, ni condamnation.

Par ailleurs, on constate que la presse étrangère n’est pas dupe. Elle tire à boulets rouges sur la plus grande mystification électorale comorienne de tous les temps, au même titre que celle de 2002 et de 2016. À cet égard, un article de Bruno Minas, journaliste à Mayotte 1ère, résume tout: «Cette réélection triomphale aurait dû être… triomphante. Obtenir un tel score face à 12 candidats d’opposition est une performance que les Comoriens auraient pu fêter dans la liesse populaire. C’est au contraire un lourd silence qui accueille ce résultat. La population de l’archipel semble résignée à accepter une victoire à laquelle elle n’a pas participé.

La “réélectionˮ d’Azali Assoumani est l’aboutissement d’un processus mené depuis plus d’un an, pas à pas, par le camp présidentiel. Fin 2017, quelques voix s’élevaient pour changer la Constitution. Il fallait en finir avec le système de la “tournanteˮ en vigueur depuis 2001, qui permettait à chaque île d’exercer le pouvoir suprême pendant cinq ans à tour de rôle. Le Président Azali organisait alors des “Assises Nationalesˮ auxquelles allaient participer des “déléguésˮ dûment badgés prêts à applaudir le projet d’un changement constitutionnel moyennant de menus défraiements, voyages, hôtel, repas et quelques selfies avec le chef de l’État. Le président s’offrait au passage la dissolution d’une Cour Constitutionnelle qui pouvait s’avérer gênante. Jusqu’à ce jour personne n’a pu justifier légalement cette suppression.

     Il fallait une volonté populaire pour changer la Constitution. Qu’à cela ne tienne, un référendum était organisé le 30 juillet 2018. Tous les observateurs avaient alors noté que, ce jour-là, les bureaux étaient restés vides d’électeurs, mais que les urnes étaient pleines à la fin du scrutin.

     Ce bourrage d’urnes savamment organisé avait abouti à une adoption à plus de 92%. Là encore, aucune fête, aucune liesse populaire ne marquait cette “victoireˮ. La nouvelle Constitution allait permettre au Président de remettre les compteurs à zéro pour se présenter pour cinq ans, et encore cinq ans ultérieurement. Arrivait alors l’étape la plus difficile du parcours: l’élection présidentielle. Un soulèvement de quelques mutins à Anjouan et des soupçons d’une déstabilisation orchestrée par l’opposition allaient fournir l’occasion d’emprisonner les opposants les plus sérieux, et de déclarer d’autres inéligibles.

     Le 24 mars dernier, les observateurs les plus organisés et indépendants, et les journalistes, se retrouvaient écartés du processus. Des électeurs constataient que des urnes étaient pleines avant même l’ouverture des bureaux. À la nuit tombée, il s’agissait de faire coïncider les bulletins de vote avec les procès-verbaux. On brûlait des paquets de bulletins dans le Palais du Peuple pour les remplacer par d’autres dûment reconstitués au bénéfice du Président-candidat.

L’opposant le plus tonitruant, Mohamed Soilihi, alias “Campagnardˮ envisageait alors d’organiser une contestation et prenait la tête d’un Conseil National de Transition. À peine sa première déclaration enregistrée, il se retrouvait au mitard dans une gendarmerie. Un officier et deux civils allaient-ils tenter de retourner les militaires contre Azali en allant à leur rencontre au camp de Kandani?  Peu de temps après, on apprenait qu’ils avaient été tués dans des “échanges de tirsˮ; et toute la population priée de croire que deux soldats et un civil allaient à eux seuls attaquer toute une caserne. L’opposition tenue en respect, la presse muselée, la population apeurée… La voie était libre pour le début d’une nouvelle ère sous Azali».

Voilà. Tout est dit, et de la plus belle des manières.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Mercredi 3 avril 2019.


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One Comment

  • momo

    avril 4, 2019 at 7:42

    yekaya mdrou ngemdjoufoumouwo yekayichiya zamboiwo . azali ngoudjouwo woukaya kadja votiwa .yedouniya piya ngeyidjouwawo , cha azali katsoutsaha yazidjouwé , ngoindzo yatsorouma hanvouwou.koyakaya namvou hana moindza hakamou wa firawouna .nge ngarimlindawo womwiso wahahe . ngoudjohisanayi rahana firawouna .

    cet article du journaliste BRUNO MINAS résume tout ce qui s’est passé .rien à dire , c’est la pure vérite . azali doit avoir honte mais c’est un homme sans dignité humaine .il a tué le commandant faicoil et les autres et il veut endosser la responsabilté à la CNT .pourtant les comoriens ne sont pas dupes .azali no wandroihaho mtsouhaningouwo.

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