Kiki torture les journalistes et censure les journaux
Détruite, la défunte liberté de la presse ne vaut plus rien
Par ARM
Le jeudi 28 mars 2019, Mme Faïza Soulé Youssouf, la journaliste qu’on ne présente plus, la conscience morale du pays en matière de liberté de la presse, poussait ce cri du cœur: «Tristes nouvelles pour moi, ce jour qui consacre mes 34 années sur terre. La Gazette a été censurée, son impression bloquée à l’imprimerie par l’autorité en charge de l’information. Ma mère et d’autres mères et d’autres femmes ont été arrêtées parce que convaincues que le double scrutin de dimanche dernier, ne s’est pas passé comme il le faudrait. Ces mères qui ont décidé de porter ce combat pour la démocratie ne représentaient aucun danger. Elles étaient là en 2016 pour se battre afin que la souveraineté du peuple ne soit pas usurpée. C’est une juste continuité des choses.
En ce jour d’anniversaire, je ne demande à Dieu que la liberté, que le respect des règles de la République, que la liberté d’expression, que la liberté de manifestation, que le respect des droits de l’Homme. Parce qu’au fond tout ce que nous défendons, c’est la République. Comme nous l’avons fait en 2016, et tant d’autres années. Ce jour s’est levé avec son lot de mauvaises nouvelles. Mais, personne, je dis bien personne ne pourra empêcher l’espérance de jaillir. Personne. Et demain, comme un seul Homme, nous célébrerons tous ensemble, tous ensemble, l’avènement de cette République, de cette vraie République que nous appelons tous de nos vœux. Courage à nos mamans. Courage aux vaillants combattants de la liberté. Gloire aux Comores. Gloire aux Comoriens. Gloire à la Patrie».
Ce cri du cœur a des accents messianiques et est porteur d’un message d’espoir qu’on retrouve dans le fameux «I Have a Dream» du Docteur Martin Luther King, et le grand rêve du charismatique pasteur états-unien s’est réalisé. L’élection de Barak H. Obama en est la meilleure des preuves. Beaucoup de temps s’était écoulé entre le rêve et sa réalisation. Dans le cas du message d’espérance de la journaliste Faïza Soulé Youssouf, avant sa réalisation, on assiste à des douleurs nées du maintien d’un inquiétant statu quo sur la mort des libertés aux Comores. Aujourd’hui, toutes les libertés sont confisquées par un appareil d’État répressif, qui répugne à admettre que le monde a changé, que les temps ont changé, que la censure est devenue une hérésie rejetée par toutes les démocraties et par tous les démocrates du monde.
Pour avoir porté un regard critique sur la descente des Comores aux enfers notamment au lendemain du non-scrutin du dimanche 24 mars 2019, La Gazette des Comores, Masiwa et Al-Fajr ont été censurés par Kiki. Dans la foulée, le journaliste Toufé Maecha a été arrêté en toute illégalité, torturé, subissant des traitements humiliants, dégradants et inhumains, des traitements interdits par la législation de tous les pays civilisés et de toutes les organisations régionales et internationales. Ces traitements inhumains n’ont pas eu lieu dans un coin sombre de la jungle ou du désert, mais à Moroni, capitale des Comores. Leur ordonnateur est connu, a un nom, une fonction officielle et une adresse: Kiki.
Kiki a même sorti le grand jeu, accusant Toufé Maecha d’«espionnage», croyant sans doute que la guerre froide existe toujours, que le Mur de Berlin est toujours à sa place, qu’Enver Hodja règne toujours en Albanie, comme Mao Tsé Toung en Chine, que de méchants espions circulent à Moroni avec de gros pistolets, prêts à dégainer. Il aurait tout de même fallu que Kiki dise au monde entier pour le compte de qui Toufé Maecha «espionne». Il faudra qu’il le dise.
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Lundi 1er avril 2019.
