«Gloire de commander» et «convoitise de la vanité»
Azali Assoumani admonesté par le vieillard au «cœur avisé»
Par ARM
Commençons par examiner cette photo montrant le «ventriote» Azali Assoumani, en compagnie de mercenaires, lors de la répression des élèves du Lycée de Moroni dans les années 1980. Déjà la violence politique et les mains dégoulinant de sang. Cela étant fait, signalons que, interrogé en 2015 par une femme de son propre village de Mitsoudjé sur son obsession du pouvoir et sur sa rage de vouloir retourner à Beït-Salam alors que son bilan des années 1999-2006 avait été tout simplement une horrible catastrophe, le «ventriote» Azali Assoumani avait expliqué que ce qui l’intéressait résidait dans «l’honneur et le prestige d’être Président». Naturellement, l’homme instruit et l’homme ne souffrant d’aucun complexe ne tiennent jamais des discours malheureux de ce genre. Mais, dans le cas du personnage, il ne faut s’étonner de rien, compte tenu d’un manque total chez lui de vision d’État, de culture politique et d’État (le putschisme et la fraude électorale n’en font pas partie) et de capital culturel, expression chère au sociologue Pierre Bourdieu, dont Msa Ali Djamal se dit la réincarnation.
Parmi les points sur lesquels la très mauvaise réputation du dictateur est faite, il y a le goût immodéré et même l’obsession du voyage à l’étranger, croyant bêtement qu’il suffit d’être vu à l’étranger aux côtés des dirigeants des autres États pour être un «homme accompli», à défaut de l’être par le grand mariage. Ces voyages coûtent très cher aux Comoriens et ne leur apportent strictement rien. Naturellement, il serait impossible de dresser la liste des pays visités par l’homme qui, le 28 septembre 1995, avait déployé des «trésors d’imagination et de diplomatie» pour aller se cacher en slip sous une table de l’Ambassade de France aux Comores, fuyant une bande de mercenaires sous les ordres de Robert «Bob» Denard, alors qu’il était chef d’État-major de l’Armée comorienne.
Il aurait été intéressant de savoir si cet homme a déjà visité le Portugal. S’il l’a déjà fait et même s’il ne l’a pas déjà fait, il est invité à faire quelque chose de spécial quand il y sera un jour. Il doit se rendre sur la rive droite de l’estuaire du Tage, à Lisbonne, capitale du Portugal. Non loin de la multiséculaire tour de Belèm, il verra le monument que la dictature de feu et de glace Antonio Salazar (1889-1970) a édifié en souvenir et à la gloire des navigateurs portugais du XVème siècle, qui avaient sillonné le monde. Parmi les personnages qu’on voit sur ce monument, il y a la sculpture représentant le vieillard au «cœur avisé». Ce personnage par trop singulier est bien présent dans les Luisiades (1556-1572) de Luis de Camoens (1525-1580). Le vieillard «au cœur avisé» s’adressait à l’équipage d’un navire qui s’apprêtait à aller sillonner les mers et océans au XVème siècle, mais on a l’impression que c’est au «ventriote» Azali Assoumani qu’il parlait. C’est incroyable, mais vrai. Voici des extraits de son discours:
«O gloire de commander! O vaine convoitise de cette vanité qu’on appelle la Renommée! Désir trompeur, attisé par ce qu’on nomme gloire et qui n’est que du vent. […] Vers quels nouveaux désastres médites-tu d’entraîner ce Royaume et ces hommes? Quels périls, quels trépas leur réserves-tu sous quelque pompeuse appellation? Quelles faciles promesses leur feras-tu de Royaumes et de mines d’or? Quelle gloire iras-tu leur promettre? Quels éloges? Quels triomphes? Quelles palmes? Quelles victoires? […] Vous allez au-devant de périls inconnus, incertains, à seule fin que la Renommée vous chante et vous flatte en vous prodiguant les titres de seigneurs de l’Inde, de Perse, d’Arabie et d’Éthiopie»: Luis de Camoens: Lusiades, Chant IV, strophes 94, 95 et 101. Pour rappel, le monument de Lisbonne a été inauguré en 1960, à l’occasion du 500ème anniversaire de la mort du Prince Henri le Navigateur, connu pour avoir été l’initiateur de l’aventure coloniale du Portugal en Afrique.
Aux Comores, que constatons-nous aujourd’hui, au regard des critiques du vieillard au «cœur avisé»? Nous y voyons la «gloire de commander», la «vanité», «la convoitise de la Renommée», le «désir trompeur de la gloire», les «désastres», les «périls», les «trépas», les «pompeuses appellations», les «faciles promesses», les «éloges» sur le néant et la médiocrité et les «titres des seigneurs». En réalité, le «saigneur» Azali Assoumani, c’est tout ça. On dirait que Luis de Camoens a écrit au XVème siècle pour gronder un dictateur obtus comorien des XXème et XXIème siècles. Quand on voit un Mohamed Abdou Mbéchezi, à qui Saïd Mzé Dafiné a remis toute la panoplie du parfait fraudeur électoral à Anjouan en mai 2016, parader sur Facebook, en se gargarisant et en se glorifiant d’images faites dans des suites d’hôtels au prétexte que cela va sauver les Comores, on s’interroge et au pense au vieillard au «cœur avisé». Quand on voit le «concubinocrate» Azali Assoumani lui-même se prendre tellement au sérieux qu’il croit qu’il plaît au peuple comorien, on pense inéluctablement au monument de Lisbonne et au vieillard au «cœur avisé». Comment ces gens-là peuvent-ils être tellement nuls jusqu’à croire que les Comoriens, étranglés par la misère, se plaisent ainsi dans le dénuement total, en les voyant nager dans l’opulence?
Le coq chante à l’aube. Mais, le coq Azali assoumani chante au crépuscule. Après avoir entraîné les Comores dans la misère la plus criante, il se met à pérorer sur «l’émergence émergente de l’État émergent en 2030», puisqu’il sera à Beït-Salam en 2030 et au-delà. Mais, pour faire quoi? C’est ce que les Comoriens cherchent à savoir. En même temps, personne ne privera les Comoriens du droit de s’interroger sur les qualités inexistantes de chef d’État chez cet individu bouché. Son inculture et son ignorance n’expliquent pas tout. En effet, le plus grand problème chez cet individu réside dans son obsessionnelle «gloire de commander» et dans le refus d’admettre ses limites. C’est pour cela que, nonobstant la haine qu’il voue au fugitif international Hamada Madi Boléro pour sa trahison gravissime dans une suite d’hôtel à Dubaï, il s’efforce de l’admirer parce que la «gloire de commander» existe chez lui aussi. Discutez avec le fugitif international Hamada Madi Boléro, et vous remarquerez sa propension à répéter comme un roquet: «Je n’ai pas besoin d’être économiste pour comprendre et maîtriser le fonctionnement d’une économie. Quand j’étais Président de la République par intérim et Premier ministre, j’appliquais des recettes d’une très grande logique qui font que les fonctionnaires étaient payés en temps et en heure, et les investissements avaient littéralement explosé». Des clous!
Bien évidemment, le fugitif international Hamada Madi Boléro ment comme d’habitude. La double présidence du «ventriote» Azali Assoumani et du fugitif international Hamada Madi Boléro a été la période la plus dégueulasse et la plus sombre des îles Comores indépendantes: l’introduction de la fausse monnaie, le tournage de scènes pornographiques aux Comores par les autorités, la longueur inégalée des arriérés de salaires, la corruption la plus indécente et la plus malsaine, l’incompétence criminelle, la navigation par tâtonnements, l’irruption de l’Armée sur la scène politique, la politisation très controversée de l’Armée, la dégradation de l’image de l’État comorien dans le monde, le népotisme aggravé, le règne de l’esprit du village, l’«émergence» d’une «Ripoux-blique» de famille et de village, la débauche sexuelle au sommet de l’État, le discrédit et l’effondrement de l’État, etc. Or, déjà au cours de cette période, les voyages inutiles autour du monde étaient la règle. Un homme intelligent s’enrichit de ses erreurs du passé, puisqu’il s’en sert pour tirer de salutaires leçons pour le présent et le futur. Dans son cas à lui, le putschiste Azali Assoumani «se sert» de ses erreurs du passé pour rester patauger dans la misère de sa réflexion et l’escalade du ridicule. Bon courage!
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Mercredi 22 février 2017.