Droit de réponse à Mistoihi Abdillahi
Par Mdjassiri Mohamed
Un post publié le 27 septembre 2016 sur la page Facebook de Nihad Abdou résidant à Dakar, au Sénégal, rapporte une partie des propos tenus par Mistoihi Abdillahi lors sa conférence-débat tenue dimanche dans l’amphithéâtre de la Faculté des Sciences et Techniques de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar: «Quand le hasard fait que je deviens Président de la République, ma première démarche sera de demander au Parlement de voter une loi interdisant de se poser la question genre “tu es Grand-Comorien ou Anjouanais, car le communautarisme constitue un frein au développement de notre pays”». Il a, par ailleurs, regretté que des jeunes comoriens payent des billets de plus de 500.000 pour venir étudier dans des écoles moins valorisantes que l’Université des Comores et ou faire des formations qui sont mieux dispensées aux Comores. «Si un jour je deviens par hasard ministre de l’Éducation ou des Affaires étrangères, je verrais comment arrêter cela. Ils partiront pour étudier à l’étranger ceux qui ne peuvent pas être servis par l’Université des Comores pour une raison ou une autre» a-t-il aussi précisé.
Enfin, le sociologue a attaqué les cadres comoriens qui s’appellent des intellectuels, et qui fuient la crise en s’installant en France tout en continuant à critiquer ceux qui ont pris le risque de rester au pays. «Si vous aimez votre pays, rentrez si vous êtes convaincus que vous êtes capables d’apporter un plus. Mais si vous décidez de fuir, prière de la fermer» a-t-il lancé sous les applaudissements de l’assistance. Permettez-moi, d’abord de présenter notre honorable conférencier. Mistoihi Abdillahi est originaire de Ntsaoueni à Ngazidja (ne le répétez surtout pas car cela deviendra bientôt un délit!). Pour éviter des ennuis, disons qu’il est Comorien! Et encore! Rattacher notre Mistoihi national à un pays constituerait un crime plus grave que le communautarisme. Ce serait un acte belliqueux contre les Malgaches, les Tanzaniens, les Français, bref contre les autres humains! Mistoihi Abdillahi est un être humain point à la ligne. Ne précisez pas qu’il s’agit d’un homme car ce serait introduire une discrimination entre les sexes. Ni qu’il est Noir car ce serait un appel à la haine raciale. Enfin, j’ai trouvé la BONNE FORMULE, celle qui permet d’éviter la CATASTROPHE, c’est-à-dire une guerre entre les Humains et la grande coalition qui serait constituée des Anges, des Djinns, des Chèvres, des Cailloux et des Arbres.
Mistoihi Abdillahi est TOUT SIMPLEMENT une Créature d’ALLAH (en espérant que l’intéressé ne perçoive cette identification comme une déclaration de guerre contre les athées). La Créature d’ALLAH, Mistoihi Abdillahi, est écrivain et sociologue. Directeur de cabinet du Vice-Président chargé de l’Economie à ses heures perdues. Monsieur Mistoihi Abdillahi est Directeur de cabinet du Vice-Président chargé de l’Economie mais ignore que ceux «qui fuient la crise en s’installant en France» ont transféré 50.9 milliards de francs comoriens aux Comores en 2014 alors que les recettes intérieures et le montant de l’aide publique au développement étaient respectivement de 36.8 milliards et de 8.9 milliards.
Mistoihi Abdillahi regrette que des jeunes comoriens fassent à l’étranger (à leurs frais et non pas à ceux de l’État) des formations qui sont dispensées aux Comores et promet de mettre fin à cette idiotie lorsque le hasard l’aura désigné Ministre de l’Éducation Nationale. Le hasard tient une grande place en sociologie mais ce n’est pas une raison pour notre sociologue de se hasarder dans un domaine qu’il ne maîtrise pas. Les parents, pas l’État, financent les études à l’étranger de leurs rejetons car la qualité de l’enseignement aux Comores, surtout à l’Université, laisse à désirer. Et ce n’est pas le fruit du hasard, si je puis dire! Sont en cause le niveau catastrophique des enseignants, leur immoralité (les fameux NST, Notes Sexuellement Transmissibles), le faible équipement des établissements d’enseignement.
Celui qui compte sur le hasard pour devenir Président de la République, Ministre de l’Éducation ou des Affaires étrangères doit savoir que ce n’est pas par hasard que «les cadres comoriens qui s’appellent des intellectuels fuient la crise en s’installant en France» 40% des jeunes comoriens sont sans emploi car le secteur public est saturé et le secteur privé est entravé par la qualité médiocre des infrastructures (énergie, télécommunications, routes, ports, etc.), par le coût exorbitant du crédit, de l’électricité et des télécommunications et par la voracité des politiques, qui exigent des bakchichs aux investisseurs potentiels.
Monsieur le Directeur de Cabinet du Vice-Président chargé de l’Économie, les cadres comoriens qui se sont installés en France ne sont pas moins patriotes que vous! Si le pays tient la tête hors de l’eau c’est en partie grâce à eux, grâce à l’argent qu’ils transfèrent aux Comores. Ils méritent la reconnaissance des politiques comoriens, en particulier ceux qui ont la responsabilité des dossiers économiques. Les citoyens lambda reconnaissent leurs efforts ainsi que ceux des jeunes qui exercent leurs talents aux Comores. Je pense aux entrepreneurs comoriens, dont une partie, il faut le souligner, est issue de la diaspora, aux salariés du secteur privé et aux quelques employés du secteur public (UNE TRÈS FAIBLE MINORITÉ) qui ne détournent pas les deniers publics et qui ne sont pas payés à ne rien faire.
Par Mdjassiri Mohamed,
Directeur de Cabinet du Vice-président chargé des Exilés
Article publié à la demande de Mdjassiri Mohamed
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© www.lemohelien.com – Lundi 3 octobre 2016.
