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Culture de pouvoir et droit de savoir du peuple

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Une culture de pouvoir du peuple et du droit de savoir du peuple

Par Ahmed Wadaane Mahamoud

     En ces temps modernes, plusieurs adjectifs qualificatifs sont collés au mot démocratie. On parle, dès à présent, d’état d’esprit des sociétés, de démocratie libérale, de démocratie sociale et populaire et de démocratie participative. Ces différents modes de démocratie marquent les mutations, les transformations et les innovations introduites en politique et résument l’esprit de changement de politique. Ces diverses méthodes de démocratie visent à renforcer, dorénavant, la culture politique de bonne gouvernance et de réelle transparence.

     Or, le Parlement comorien est méprisé, dès l’instant où on signe un contrat, soi-disant pour le bien-être du peuple, sans que ce peuple, par l’intermédiaire de ses représentants élus, sache ce qu’il en tire exactement comme bénéfice. De même, le peuple est infantilisé, dès lors que des pierres précieuses du sous-sol comorien sont à l’exploitation et à l’export, sans que ce peuple soit tenu informé justement de la valeur marchande de ces pierres laissées au profit d’une société totalement étrangère. Cela s’apparente à une asphyxie du pays.

     Que l’étranger serve le national!

     Comme on sait que d’autres peuples du monde, surtout africains, exportent du bois, du cuivre, du manganèse, du fer, des pierres précieuses et autres métaux, le peule comorien doit savoir clairement quelles sont ses richesses insoupçonnées de Handouli-Comores-Vanamboini vendues à l’étranger. Et à quel prix et quel est le gain dit avantageux pour l’État des Comores? Bien évidemment, «l’étranger doit servir le national» en se référant à la maxime chinoise, mais certainement aussi le droit de savoir de tout un peuple est à défendre, sans transgression du Code des Investissements, qui est le socle qui garantit les intérêts partagés entre les Comores et les investisseurs étrangers potentiels.

     La démocratie a besoin d’une culture de pouvoir qui respecte à la fois le gouvernement et le Parlement. En mettant le Parlement au cœur des réformes à venir pour créer un nouvel état d’esprit, c’est pour que chacun soit convaincu que le changement ne tombera pas du ciel. Cette culture de pouvoir, fondée sur le respect aussi des forces de l’opposition, consiste à défendre le pacte politico-institutionnel et socio-économique qui vise à renforcer la bonne marche de l’État à la base (les communes) et au sommet (le gouvernement).

     La politique, c’est la vie et on ne joue pas avec la vie d’un peuple

     La plupart des dirigeants politiques laissent planer l’idée selon laquelle la politique est une montagne de mensonges. Ils en font un jeu et une stratégie dangereuse de division du peuple entre citoyens de tel village, de telle région et de telle île. Nous voulons dire ici, haut et fort, que la politique c’est la vie et on ne joue pas avec la vie d’un peuple.

     Nous voulons un changement de stratégie qui part de la base, c’est-à-dire des communes regroupant les villes et villages, pour faire émerger une nouvelle politique de développement qui met en valeur l’esprit compétitif des Comoriens et Comoriennes. Ce serait l’une des bases de la révolution citoyenne dans un pays pétri de contrats mal ficelés et signés en cachette, un pays où les conditions économiques d’ensemble et la macroéconomie sont définies sans les acteurs nationaux de terrain. Et qui sont ces acteurs de terrain? Ce sont, sans doute, les entrepreneurs actifs, les hommes et les femmes qui participent activement au développement des villes et villages et qui vont provoquer ce choc de confiance pour repartir sur de nouvelles bases de changement pour l’intérêt de tout un peuple.

     Mais, à force de mépriser son peuple, un climat de méfiance s’instaure et favorise d’un côté l’émiettement du pacte social et de l’autre côté le pouvoir ne tient qu’à un fil: la répression. L’impératif de l’heure est de changer de culture de pouvoir.

Par Ahmed Wadaane Mahamoud

Président du Parti RIFAID Comores

Candidat déclaré à l’élection présidentielle comorienne de 2016

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© www.lemohelien.com – Mercredi 5 juillet 2015.


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