«Celui qui ne se connaît pas est un chien»

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«Celui qui ne se connaît pas est un chien»

Une leçon de simplicité venue de la Tanzanie

Par ARM

     Dans son discours historique prononcé sur ses terres de Koimbani-Oichili le vendredi 5 février 2016, Youssouf Boina signalait une chose fondamentale: «Mbaé Trambwé a dit que trois personnes ne doivent pas passer devant lui quand il sera mort: celui qui ne se connaît pas, celui qu’on ne connaît pas et celui qui ne connaît pas les autres». À Mohéli, le proverbe nous apprend une chose également fondamentale: «Celui qui ne se connaît pas est un chien». De la Bible, nous vient la sagesse suivante: «L’humilité précède la gloire, et l’orgueil la chute». En d’autres termes, il est demandé à l’être humain d’éviter l’orgueil et de se prendre pour celui qu’il n’est pas. Il est demandé à l’homme d’être modeste. C’est une chose que les dirigeants comoriens et leurs proches ne veulent pas comprendre et admettre. Les Mohéliens sont encore sous le choc des agressions verbales des Mohéliens de Beït-Salam, qui les traitaient plus bas que terre, avant d’être ramenés à une malédiction qui les poursuit depuis et qu’ils imaginent être la bénédiction des bénédictions, par ignorance.

Un tract circulant à Mohéli lors de la période électorale de 2016 posait la question suivante: «Est-ce normal de se faire insulter par les membres de la “famille royale” parce qu’on n’a pas voté pour la Première Dame?». Une autre question est encore plus terrible: «Pourquoi avoir peur d’un être humain, qui sera jugé comme vous?». C’était sur le même tract. Même si cela n’est pas précisé, la deuxième question parle du vrai jugement, celui des êtres humains par Dieu. Les Mohéliens n’ont pas cessé de s’interroger sur la faiblesse qui avait conduit certains d’entre eux à se prendre pour Dieu uniquement parce qu’ils avaient un bureau à Beït-Salam.

Pourtant, la folie destructrice qui a ravagé la structure mentale des Mohéliens de Beït-Salam n’est pas une maladie spécialement mohélienne, mais un mal national, au nom du «rattrapage ethnique» cher à tous ceux qui, une fois installés dans ce lieu de perdition, perdent jusqu’au sens de l’humanité. Le «concubinocrate» Azali Assoumani est dans ce schéma destructeur. Il n’y a pas un seul homme sur terre qui le connaît et qui ne déplore pas son narcissisme arrogant, son mépris envers les gens, son ego démesuré. Quand cette femme de Mitsoudjé l’interrogeait sur la folie qui le poussait aux pires excès afin de retourner à Beït-Salam alors qu’il n’en avait aucune chance en cas d’élection démocratique, il répondit que ce l’intéressait était dans l’honneur et dans le prestige d’être Président. Comportement d’inculte!

Aujourd’hui, pendant que les Comoriens souffrent atrocement, il passe au moins 15 jours par mois à l’étranger, pour rien pour le pays, mais en s’en mettant plein les poches! Son narcissisme arrogant le pousse aux pires excès, notamment celui des vols intercontinentaux les plus chers et les hôtels les plus onéreux. Il voyage toujours en première classe, croyant y compenser une petitesse naturelle. Ses voyages coûtent très cher, jusqu’à 80 millions de francs comoriens par déplacement.

Or, il est incapable de s’inspirer des bons exemples. Et, les bons exemples, il n’a pas besoin d’aller les chercher loin. Il n’a qu’à regarder ce qui se passe en Tanzanie, pays situé juste à 300 km des Comores. Il se trouve que depuis le 5 novembre 2015, le Président de la Tanzanie s’appelle John Pembe Joseph Magufuli (né le 29 octobre 1959). Il est Docteur en Chimie de l’Université de Dar-Es-Salam. Ce chef d’État modeste, volontariste, compétent et luttant contre la corruption (le contraire du dictateur inculte comorien) ne se rend pratiquement jamais à l’étranger, contrairement à son voisin comorien. Saïd-Ahmed Saïd-Abdillah, Président du Parti Comores Alternatives (PCA) ne tarit pas d’éloges sur lui. Et quand, très exceptionnellement, il doit se rendre à l’étranger, John Pembe Joseph Magufuli ne le fait jamais en première classe, mais en classe économique, comme un simple passager, dans un vol commercial. La photo qui accompagne cet article en dit long sur le sujet. L’homme à la cravate est bien John Pembe Joseph Magufuli, Président de la République unie de Tanzanie. Cette photo a été faite à bord d’un avion de la compagnie Ethiopian Airlines. Un homme instruit, John Pembe Joseph Magufuli.

Si le «pouvoiriste» polygame Azali Assoumani s’intéressait aux choses de l’Islam, il aurait appris que le Khalife bien-guidé Omar Ibn Al-Khattab avait nommé Saad Ibn Waqqas Gouverneur en Irak, après l’islamisation du pays. Saad Ibn Waqqas avait dirigé le contingent musulman qui avait vaincu les armées irakiennes. Mais, il surestimait son importance personnelle, et une certaine tendance à l’exagération l’avait poussé à se faire édifier un imposant palais sur place. Informé de cette situation, Omar Ibn Al-Khattab s’empressa de le désavouer: «Il m’a été rapporté que tu as construit pour toi-même un palais, et les gens l’appellent “le château de Saâd”; de plus, tu as élevé une barrière entre toi et le peuple. Ce château n’est pas le tien. Il est plutôt un château de perdition. Pour le Trésor public, il est nécessaire que tu le gardes et le fermes; mais tu dois démolir la barrière qui t’isole du peuple». On retrouve le même Omar Ibn Al-Khattab à Jérusalem lors de la conclusion du Traité d’Aelia. Il était habillé de façon très simple, et se retrouva en présence de Khalid Ibn Walid et de Yazid Ibn Abou Soufyân, les chefs militaires musulmans dans la région, portant des habits de soie d’une ostentation tapageuse: «Ainsi, avez-vous succombé aux mœurs persanes», avait-il soupiré.

«Connais-toi toi-même», dixit Socrate. Mais, le «saigneur» Azali Assoumani connaît-il Socrate?

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Samedi 4 février 2017.


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