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Azali Assoumani refuse de jeter la rancune à la rivière

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Azali Assoumani refuse de jeter la rancune à la rivière

Dans la tourmente, il est dans la contestation et la mendicité

Par ARM

  Où va Azali Assoumani? Honnêtement, lui-même ne le sait pas. Et puis, franchement, pour qu’il sache où il va, il aurait fallu qu’il sache où il est. Or, Azali Assoumani ne sait pas où il est et à plus forte raison où il va. N’ayant rien perdu de son sens légendaire de l’équilibrisme et du funambulisme, il a décidé d’être au four et au moulin, continuant à vouer une solide haine à son meilleur ennemi, Houmed Msaïdié, alors qu’il aurait mieux à faire que de ruminer de vieilles rancunes qu’il a lui-même provoquées et qu’il refuse obstinément de jeter à la rivière. Rien qu’à Mohéli, où personne ne se sent concerné par les combats de coqs qui ont lieu à la Grande-Comore du fait des mauvais perdants qui répugnent toujours à reconnaître leur défaite lors de l’élection du chef de l’État, Azali Assoumani y a fort à faire. En effet, à Mohéli, la classe politique a littéralement implosé dans la perspective du second tour de l’élection gubernatoriale, et Azali Assoumani y est pour beaucoup. Oui, pour beaucoup…

  Comme on sait, lors de sa conférence de presse du mercredi 30 mercredi 2015, il avait crâné en ces termes: «Par contre, ce que je ne comprends pas à Mohéli, c’est que Fazul n’a jamais été à la CRC. Je ne comprends donc pas pourquoi vous mentez sur notre compte en prétendant qu’à la CRC on se bagarre à cause de Fazul. Fazul n’a jamais été à la CRC. Fazul, je l’ai soutenu à trois reprises, mais il n’a jamais été à la CRC. Le reste, c’est vous qui le savez, c’est vous qui nous diriez ce qu’il en est. Cette fois-ci, la CRC a décidé de prendre Achiraf par alliance. Dieu a voulu qu’il soit membre de la CRC maintenant. Aujourd’hui, s’il y a des gens de la CRC qui sont ailleurs, ce n’est pas normal. Mais, ces gens-là ne représentent pas la CRC. Ce sont des gens qui ont refusé de suivre la ligne définie par le parti et ce n’est pas normal. Alors, ne croyez pas que ces choses constituent un monopole pour Mohéli. […]. À la Grande-Comore, les gens ont eu quelques tiraillements. Ici, vous assimilez tout à des tiraillements.

  Je peux vous certifier que jusqu’en ce moment, et vous pouvez le demander à Fazul, il ne m’a pas appelé une seule fois, et il ne m’a vu ne serait-ce qu’une seule fois pour me parler de ses affaires. Vous pouvez le lui demander. Je ne sais pas avec qui il parle, mais si nous mettons de côté les années passées, je ne sais plus depuis combien d’années nous n’avons pas échangé. […]. Depuis 2010, quand nous le soutenions, et quand il perdit les élections, je ne me souviens pas d’une seule fois où il m’a appelé ou est venu me voir à la Grande-Comore, mais ça, il ne faut pas le dire à la radio. Maintenant, il a des ambitions, il y va. C’est normal. Il est normal pour lui d’avoir des ambitions. Mais, qu’on me cite un seul moment où il est venu me voir pour discuter. S’il est là et s’il tourne, ça n’engage que lui. Mais, je vous dis que s’agissant des gens de la CRC qui suivent Fazul, la chose est possible. Cependant, ils n’ont pas été mandatés par la CRC. Ce sont des gens qui font des choses sur lesquelles nous ne sommes pas d’accord, et je les ramène à la raison parce qu’aujourd’hui, il doit y avoir une discipline du parti, et quand le parti prend une décision, tout le monde doit s’y conformer».

  Or, à l’heure qu’il est, à Mohéli, la CRC est à feu et à sang, et ses barons locaux à couteaux tirés, se regardant en chiens de faïence. Qu’on s’en rende compte. Achirafi Ben Cheikh, candidat malheureux de la CRC à l’élection gubernatoriale de Mohéli, nonobstant tous ses engagements politiques passés, malgré toutes ses prises de position passées, et en dépit de ses propres affinités politiques passées, vient de sauter le pas. En effet, à la demande d’Azali Assoumani, qui compte sur un impossible renvoi d’ascenseur politique de la part de la Première Dame, candidate à l’élection gubernatoriale de Mohéli, est parti avec armes et bagages vers Maman, dont il a décidé de soutenir la candidature sans états d’âme. Comme le Colonel Azali Assoumani a décidé de ne plus parler à Mohamed Saïd Fazul depuis 2010, il a choisi de miser sur Maman, toujours dans le secret espoir que le Président Ikililou Dhoinine pourrait avoir pitié de lui et le soutenir, en abandonnant le vice-président Mohamed Ali Soilihi en rase campagne. Il est comme ça, Azali Assoumani, toujours animé par la foi du charbonnier.

  Seulement, comme nous l’annonçons depuis 2015, il y a un vieux crocodile du marigot politique de la CRC à Mohéli qui ne veut entendre que le nom de Mohamed Saïd Fazul, en raison d’un vieux compagnonnage politique liant les deux hommes. Il s’agit d’Abdallah Saïd Sarouma, dit Baguiri, dit Gris-gris, dit Chabouhane, dit Coach, dit Messi, comme Lionel Messi, grâce à sa capacité de dribbler tout le monde en politique. Dès le début, Abdallah Saïd Sarouma a expliqué qu’il ne voulait pas qu’on lui parle du candidat de la CRC, son parti, à Mohéli, parce qu’il ne se voyait pas ne pas soutenir Mohamed Saïd Fazul. Alors, pendant qu’Achirafi Ben Cheikh a décidé de soutenir Maman, tout comme Mohamed Larif Oucacha, à la différence des autres candidats au premier tour de l’élection gubernatoriale, Abdallah Saïd Sarouma est resté fidèle à son copain Mohamed Saïd Fazul, alors qu’il est le colistier d’Azali Assoumani à Mohéli pour l’élection présidentielle. Ça sent le roussi parce qu’Abdallah Saïd Sarouma n’a pas été surnommé Messi pour rien. Il va dribbler tout le monde avant de se dribbler lui-même, lui qui a ce que les jeunes d’aujourd’hui appellent «la tchatche».

  Or, au lieu de se focaliser sur les divisions qui minent son propre parti politique à Mohéli et à la Grande-Comore et qui ont conduit à son humiliation, surtout aux élections gubernatoriales, notamment du Mbénien Hamidou Karihila, battu dans sa propre ville de Mbéni par le Foumbounien Aby, le candidat de Mohamed Ali Soilihi, Azali Assoumani est resté scotché sur sa vieille haine envers son ennemi préféré: Houmed Msaïdié. Fermons les portes, restons entre nous, et reconnaissons que cette fois-ci, Houmed Msaïdié n’a pas volé la haine d’Azali Assoumani. Replaçons les choses dans leur contexte «historique». Les résultats du premier tour de l’élection ont été publiés et Azali Assoumani pique une crise verdâtre de jalousie et de colère quand il se retrouva à la troisième place au lieu de la première. Piqué dans son orgueil d’arrogant narcissique notoire, il s’est mis à raconter des choses dans la rue, histoire de dire qu’il valait mieux que la troisième place, pendant que le crypto-sambiste Hassan Ahmed El-Barwane ergotait sur le fait qu’il n’y aurait pas de deuxième tour de l’élection tant qu’un nouveau décompte n’aurait pas été fait. C’est alors que Houmed Msaïdié, un tantinet provocateur, sadique et machiavélique, est venu dire sur la place publique à Azali Assoumani qu’il risquait de lui arriver la plaisanterie qui était arrivée à ses concurrents en 2002, quand ces derniers avaient décidé de ne pas se rendre au deuxième tour, Azali Assoumani se faisant «élire» face au vide, en dehors de tout concurrent. Azali Assoumani avait vaincu le vide. Le brave homme! Notre héros national…

  La remarque perfide de Houmed Msaïdié fait mal à Azali Assoumani parce qu’elle le renvoie à ses magouilles des années passées. Houmed Msaïdié ne sort pas cette vieille histoire de 2002 pour amuser sa galerie et le tapis, mais pour dire à Azali Assoumani qu’hier, quand il était le marteau, il donnait des coups, mais qu’aujourd’hui qu’il est devenu l’enclume, les coups, il va les recevoir sur la tête. Non pas qu’on va lui voler son dû électoral, mais qu’à partir du moment où il aurait la fantaisie de ne pas se présenter au second tour, il se ferait écraser par son narcissisme arrogant. Les piques de Houmed Msaïdié ont tellement percé le putschiste aux 40 millions d’euros, soit 19.678.700.000 de francs comoriens, que ce dernier s’était cru obligé d’organiser une conférence de presse à la hâte afin de dire qu’il faisait confiance aux organes chargés de l’organisation de l’élection présidentielle. Il était temps. En réalité, Azali Assoumani avait autant envie de dire qu’il faisait confiance à ces institutions que de boire une bonne dose de poison foudroyant. De fait, il voulait faire d’une pierre deux coups: faire semblant de faire confiance aux diverses institutions chargées de l’organisation des scrutins afin de se donner une certaine respectabilité et s’offrir une occasion d’égratigner son ennemi intime, Houmed Msaïdié. Il l’a fait, mais est-ce que c’est politiquement payant? Ce n’est pas certain parce que le Colonel Azali Assoumani vient de donner aux Comoriens l’occasion de continuer à voir en lui un ancien Président de la République complètement ravagé par la rancune, qu’il ne veut toujours pas jeter à la rivière, alors que c’est lui qui est venu chasser Houmed Msaïdié de la tête de la CRC, alors qu’il n’avait juridiquement, statutairement et politiquement rien à lui reprocher. Ce n’est pas bien, Colonel Azali Assoumani. Oui, ce n’est pas du tout bien.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – mercredi 2 mars 2016.


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