Fazul, le plus grand voleur dans les annales du crime
Il vole même ses collaborateurs et vide le Trésor public
Par ARM
«Le plus grand voleur dans les annales du crime». Le mot est de l’universitaire états-unien Guy Cran et concernait Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu wa Za Banga, «Le Guerrier qui va de victoire en victoire et qui laisse le feu derrière lui». Seulement, voilà, le cadavre de Mubutu Sese Seko passe son temps à se retourner dans sa tombe au cimetière chrétien d’Akkari, à Rabat, Maroc, non loin de mon ancienne première École. Dans la mort, Mobutu Sese Seko pâlit de jalousie depuis que son titre de «Plus grand voleur dans les annales du crime» a été ravi par Mohamed Saïd Fazul dit Babadi, le semblant de «Gouverneur» de Mohéli.
Babadi est mauvais comme la teigne, la gale, Ebola, le sida et le coronavirus réunis. Il est devenu «le plus grand voleur dans les annales du crime». Il vole les Comores. Il vole Mohéli. Il vole ses propres collaborateurs. Certains de ses collaborateurs n’ont pas été payés pendant une année parce qu’il a volé leurs salaires. À Moroni, le Trésor public certifie, preuves comptables à l’appui, que cet argent a été débloqué et envoyé en espèces à Babadi, qui en a fait un bien personnel hérité de son oncle maternel. Les dégâts sont tellement énormes que, désormais le virologue Assoumani Azali Boinaheri a décidé de ne plus lui envoyer de l’argent liquide, mais de procéder à des virements directement au Trésor public de Mohéli. Or, le Trésorier-payeur général (TPG) de Mohéli, et Ahmed Malida, le Directeur régional du Budget à Mohéli, se partagent l’argent du peuple. Quand il s’agit de voler Mohéli, son «ami», «l’entrepreneur» El Farouk n’est jamais loin. Babadi ne vole jamais sans eux. Il n’a jamais entendu parler de monnaie scripturale, et ne veut que des espèces. Le pauvre chouchou innocent!
Babadi a volé toutes les indemnités des enseignants à Mohéli, et il s’agit de sommes importantes car correspondant à 50% des salaires de ces enseignants. Les anciens Commissaires du Gouvernorat de Mohéli devaient toucher un salaire de 525.000 francs comoriens chacun. Or, sur le salaire de chaque Commissaire, Babadi prélevait exactement 125.000 francs par mois, alors qu’on sait qu’aux Comores, il y a des fonctionnaires dont le salaire mensuel n’atteint pas 50.000 francs comoriens (100 euros). Babadi a détourné 70 millions de francs comoriens (142.285,75 euros) de budget de fonctionnement. Il vole, il vole, et vole. Il n’y a pas un seul secteur où il y a un centime sans qu’il ne le vole. Au Zaïre, Mobutu Sese Seko pouvait détourner 4 milliards de dollars parce que le Zaïre est un pays continent très riche en matières premières stratégiques. Mais, aux Comores, pays sans ressources, 500 euros constituent une fortune.
Proportionnellement aux ressources de chaque pays, Babadi a dépassé Mobutu Sese Seko en vol, et aujourd’hui, son triste record en la matière empêche l’ancien dictateur destructeur du Zaïre de profiter de son sommeil éternel. Avoir été «le plus grand voleur dans les annales du crime» et être détrôné par une minable infirmière-accoucheuse de Mohéli, voilà qui tue une seconde fois Mobutu Sese Seko. Que Babadi soit, de surcroît, un vendeur de piment, de feuilles pilées de manioc et d’huile de coco, ne fait que renforcer la haine outre-tombe de Mobutu Sese Seko à son égard.
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Mardi 19 mai 2020.
