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Lettre ouverte à Assoumani Azali pour les clous

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Lettre ouverte à Assoumani Azali pour les clous

Ibrahim Ahmed Kassim s’adresse à Assoumani Azali

Par ARM

      Nous devons féliciter le journal gouvernemental Al-Watwan dit Al-WawaCelui qui pique», «fait gratter» ou «fait démanger»). Il a publié des passages de la lettre ouverte d’Ibrahim Ahmed Kassim, frère d’Ismaïl Ahmed Kassim, l’un des Mohéliens kidnappés dans le sillage du coup foireux monté par les autorités à l’Aéroport de Bandar-Es-Salam, à Mohéli, le lundi 19 février 2018. La lettre ouverte d’Ibrahim Ahmed Kassim doit être publiée dans son intégralité, et nous avons choisi de le faire. Lecture, Mesdames et Messieurs.

Moroni, le 5 mars 2018

Lettre ouverte

du citoyen Ibrahim Ahmed Kassim

À Monsieur Assoumani Azali,

Président de l’Union des Comores

Moroni – Union des Comores

      Monsieur le Président,

Je ne suis pas de ceux qui ont intense activité sur les réseaux sociaux. Seulement, il est des situations qui nous interdisent de nous complaire dans le silence et dans le fatalisme. Il est des situations particulièrement graves qui heurtent et interpellent la conscience et face auxquelles le manque de réaction est synonyme de grave déni d’humanité, de cœur et de Droit.

Parmi ces situations, il y a la grave injustice que subissent mon jeune frère Ismaël Ahmed Kassim (alias Basma) et son compagnon de fortune Hamada Almoutawakil (alias Cissé) depuis les événements encore indéchiffrables et indéchiffrés qui ont eu lieu à l’aéroport de Mohéli le lundi 19 février 2018. À la connaissance de tous ceux qui suivent l’actualité comorienne, la messe est dite, alors que les Comoriens n’ont pas connaissance d’investigations permettant de faire état de conclusions objectives et sérieuses dans l’état actuel de la procédure judiciaire ouverte.

      D’emblée, je tiens à vous signaler qu’Ismaël Ahmed Kassim n’est ni un aventurier, ni un terroriste. C’est un simple citoyen, marié et père de trois enfants en bas âge, dont un bébé de 4 mois. C’est un citoyen honnête et probe, qui se bat toujours et dans une dignité très bien assumée pour avoir une vie décente pour lui-même et sa famille. En plus de son activité professionnelle proprement dite, il dirige avec courage des activités génératrices de revenus dans les domaines du commerce, du tourisme et de la pêche. Il ne fait pas de politique, ne vit pas de politique et n’attend rien des acteurs politiques. Ce sont des faits de notoriété publique.

Il est connu pour être un éducateur désintéressé et d’une grande abnégation, qui est toujours aux côtés des jeunes à travers les associations communautaires de développement de Djoiezi, Mohéli. L’utilité de ses efforts pour apprendre bénévolement aux jeunes écoliers les rudiments, techniques et subtilités de la langue anglaise est reconnue de tous et de toutes.

Vous me permettrez d’insister sur la vérité selon laquelle Ismaël Ahmed Kassim n’est pas un délinquant et ne s’est jamais compromis ni de près, ni de loin, dans des actes de nature à mettre en danger l’ordre public.

Pour tout dire, ceux qui l’ont côtoyé et le connaissent peuvent donner le témoignage sincère sur sa sociabilité, sa respectabilité et son attachement sacerdotal aux valeurs sociétales et sociales. Il n’est pas homme à mettre en danger l’ordre social, étatique et républicain. En citoyen paisible et respectueux, il est d’une conscience professionnelle dont n’a eu à se plaindre personne dans les différentes fonctions qu’il a occupées à l’aéroport de Mohéli.

En vérité, si nous sommes unanimes pour reconnaître qu’un accident a été évité le lundi 19 février 2018 à l’aéroport de Mohéli, c’est grâce à l’alerte donnée par mon petit frère Ismaël Ahmed Kassim, qui a découvert et signalé la présence des clous répandus sur la piste de l’aéroport de Bandar-Es-Salam, Mohéli. Est-ce à dire que mon frère est un lâche et un terroriste pour avoir fait correctement son travail et sauvé des vies humaines, notamment la vôtre, Monsieur le Président? Que lui reproche-t-on vraiment? Ce jour-là, où étaient les militaires censés assurer votre sécurité à l’aéroport de Mohéli?

Partout aux Comores et ailleurs, on estime qu’une personne qui signale un danger aussi grave et qui permet d’éviter un accident est considéré comme un héros national et non un dangereux terroriste.

Je confirme ce qui se dit: mon petit frère a été sauvagement torturé et humilié par les gendarmes à Mohéli. Mon petit frère a vécu l’enfer à la caserne de Bonovo la nuit de sa première garde à vue. Mais, pourquoi et en vertu de quelle loi? Les militaires lui ont infligé des traitements inhumains et dégradants parce qu’il a fait correctement son travail à la place de ceux qui étaient censés assurer votre sécurité? Autant vous dire que je suis très consterné par l’arrestation abusive de mon petit frère, arrestation qui a été effectuée dans des conditions illégales, dans la mesure où aucune preuve matérielle ne le lie aux clous répandus sur la piste de l’aéroport de Mohéli. Depuis bientôt deux semaines que mon frère Ismaël Ahmed Kassim est détenu pour un acte dont il n’est pas l’auteur, il serait temps de chercher à démasquer les vrais coupables, qui sont en train de courir dans la nature actuellement.

J’insiste sur le fait que mon frère Ismaël Ahmed Kassim n’est ni un délinquant, ni un criminel, ni un terroriste.

Dès lors, et dans la mesure où la présomption d’innocence est inscrite dans le Droit positif comorien et dans les conventions internationales auxquelles les Comores sont parties, au nom de ce Droit interne et international, sa mise en liberté immédiate et inconditionnelle s’impose d’elle-même, dans l’intérêt de sa famille, qui souffre énormément, et pour la crédibilité nationale et internationale de l’État comorien. Pour les besoins d’un procès, rien ne l’empêchera de se présenter au Tribunal en cas de nécessité.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’assurance de ma considération distinguée.

Ibrahim Ahmed Kassim

Enseignant à l’Université des Comores

      C’est un cri du cœur que pousse Ibrahim Ahmed Kassim, dont il faut féliciter et louer le courage et le patriotisme, et surtout soutenir le combat, absolument juste et légitime.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Mercredi 7 mars 2018.


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