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Les candidatures explosent, le crypto-sambisme implose

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Les candidatures explosent, le crypto-sambisme implose

Record de candidatures, record de deuils chez Ahmed Sambi

Par ARM

     On va rire. Mieux ou pis, on rit. Certains Comoriens rient. D’autres ricanent. Le moment est à la franche rigolade. Ici et là, des garçons habitués aux facéties ont retiré des dossiers de candidature alors qu’ils n’avaient même pas un clou rouillé pour accrocher un slip rongé par les termites et transformé en filet de pêche. Il fallait juste faire du cinéma, et les facétieux ont fait leur cinéma sans spectateurs. Ils voulaient amuser le tapis, et ont amusé le tapis. Ils voulaient amuser la galerie et ont amusé la galerie. Une fois de plus, Mohéli est arrivée à se distinguer en alignant deux femmes à l’élection gubernatoriale, alors que la Grande-Comore a présenté sa première femme à une élection présidentielle, après l’inauguration faite en 2010 par la Mohélienne Zahariat Saïd Ahmed. À Anjouan, la seule femme qui avait manifesté des velléités pour l’élection gubernatoriale a fini par jeter l’éponge. La liste non encore validée des candidats à l’élection présidentielle est désormais connue, et il y a des surprises de taille. Examinons la liste – par ordre alphabétique – des prétendants au trône de Beït-Salam (Source: Al-Watwan): Mohamed Ali Dia, Mzé Abdou Soulé Elbak, Mohamed Abdouloihabi, Assoumani Aboudou, Azali Assoumani, Cheikh-Saïd Ahmed, Mohamed Ali Nassor, Mohamed Ali Soilihi, Mouigni Baraka Saïd Soilihi, Mohamed Daoudou, Ibrahim Hissani Mfoihaya, Mohamed Ismaïl, Saïd Larifou, Mtara Maécha, Ahmed Mahamoud Wadaane, Salimou Mohamed Amiri, Saïd-Ahmed Saïd-Ali, Kemal Saïd Ali, Achirafi Saïd Hachim, Allaoui Saïd Hamidou, Hachim Saïd Hassane, Hassane Saïd Harouna, Fahmi Saïd Ibrahim, Youssouf Saïd Soilihi, Ahmed Sambi, Salim Sandi et Mme Moinaécha Youssouf.

     Le premier constat qui se dégage à la lecture de cette liste non encore purgée de ses intrus est un sentiment de stupéfaction parce que «le Président» Saïd-Abdillah Saïd-Ahmed n’y est pas, lui qui a tempêté pendant des mois et des années pour dire qu’il allait être le nouveau Président des Comores. Et il y a aussi le Marseillais Farid Soilihi, l’autre candidat issu de la communauté comorienne de France qui, rencontré à Moroni le samedi 19 décembre 2015, jurait qu’il allait être candidat à ce scrutin présidentiel pour lequel il a pris des diverses dispositions spéciales depuis des mois. Que s’est-il passé? Pour l’instant, les intéressés sont injoignables.

     Tiens! Justement, le tonitruant et thermonucléaire Saïd-Abdillah Saïd-Ahmed a fini par réagir et par expliquer ce qui s’est passé: «Ma candidature faisait peur parce que, à la différence de l’écrasante majorité des candidats à l’élection présidentielle de 2016, j’ai des idées et elles sont très connues et appréciées. Cela dérange et fait peur. Pour preuve, quand le Gouverneur Mouigni Baraka de la Grande-Comore apprit que je recevais à l’Hôtel l’Alchimiste mon colistier pour la Grande-Comore, il appela ce dernier et lui proposa le poste de Commissaire à l’Intérieur. Mon colistier me faussa compagnie et a été nommé par le Gouverneur de la Grande-Comore. À Anjouan, Ahmad Houmadi Mahadali, le colistier que j’avais choisi, attendit jusqu’à midi, le lundi 21 décembre 2015, dernier jour pour déposer les candidatures, pour me fausser compagnie. J’ai dû me rabattre sur l’ancien Député Ansoimdine Ahmad, dont la réservation par avion a été annulée à la dernière minute pour l’empêcher de joindre la Grande-Comore en partant d’Anjouan. J’avais un dossier complet, mais on exigeait la présence physique de mon colistier d’Anjouan. Comme mon téléphone portable est écouté par les autorités, celles-ci savaient tout ce que je faisais et pouvaient parer à toute éventualité pour m’empêcher d’être candidat. J’étais dans l’enceinte de la Cour constitutionnelle et j’attendais l’arrivée de mon colistier par vedette, quand le Président de la Cour me dit avec agacement: “Même si mon père revenait de l’au-delà, je n’attendrais pas une seconde de plus ici après minuitˮ. J’ai déposé un recours auprès de la Cour constitutionnelle, mais comme il y a complot contre moi, je ne m’en fais pas d’illusions. Je dois reconnaître que durant cette épreuve, Mme Zahariat Saïd Ahmed, ma colistière de Mohéli, a été d’une très grande dignité. Elle a subi toutes sortes de pressions pour qu’elle me largue, mais elle a tenu bon. J’insiste sur le complot ourdi contre ma candidature. Pour autant, je ne rentre pas tout de suite en France. Je reste aux Comores, sur la scène politique comorienne». Quand il disait tout ça, «le Président» était au bord des larmes, lui qui se voyait le chef d’État des Comores le 26 mai 2016. Naturellement, le scrutin présidentiel de 2016 perd l’un de ses acteurs les plus emblématiques par sa présence médiatique et par son caractère tonitruant et truculent.

     Le deuxième constat qu’on peut faire de cette liste de 28 candidats est relatif à son caractère absolument pléthorique: 28 candidatures, ça fait trop et «folklo», même si on doit considérer que la candidature de l’«apatrîle» français Ahmed Sambi relève à la fois de la provocation et du profond désespoir de la part d’un homme aux abois et qui doit donner des preuves à certaines personnes à l’étranger qu’il fait tout pour devenir le prochain Président des Comores, pour de sombres histoires de gaz et de pétrole en haute mer, un pétrole et un gaz que personne n’a vus mais qui continuent à faire fantasmer certains esprits tordus d’une opposition moribonde, aigrie, haineuse et scélérate.

     Par ailleurs, on ne le dira jamais assez: certaines candidatures n’existent que par mépris de certains prétendants envers leur pays. Certains prétendants sont sur la liste parce qu’ils sous-estiment les Comores, considérant que n’importe qui peut briguer la présidence de la République: «Maman, Tata, Tatie, moi aussi je suis candidat à l’élection présidentielle parce que je veux devenir chef d’État. Pourquoi pas moi aussi?». On en est là. «Moi aussi». Comme la chèvre qui, voyant Dieu de loin en train de désigner les animaux destinés à la consommation de l’homme et ne sachant même pas de quoi il s’agissait avait crié «moi aussi!», finissant dans la marmite de l’homme, alors que si elle avait choisi de se taire ou de parler en connaissance de cause, elle aurait connu un autre sort.

     Mais, dans l’affaire, il n’y a pas que les candidats figurant sur la première liste avant la petite opération de validation et d’invalidation. Il y a aussi et surtout la vadrouille grandguignolesque des branquignols crypto-sambistes, qui continuent à se raconter des mensonges éhontés. Pour tout dire, le crypto-sambisme a implosé comme des pastèques de la région de Kenitra au Maroc. Ne rions pas parce que ce malheur peut arriver à tout courant politique. Quand Ahmed Sambi prend ses décisions aventureuses et nihilistes, il a l’habitude d’enfumer ses branquignols crypto-sambistes par une parole: «Je suis capable de voir et de percevoir ce que vous n’êtes pas capables de voir et percevoir». Seulement, à force d’avaler les couleuvres de l’homme qui se prend pour Moïse recevant de Dieu les Tables de la Loi, ont fini par comprendre qu’Ahmed Sambi, le DJ du Parti Bidoche, est un charlatan exalté et fanatique les conduisant à leur perte politique et électorale. Le premier à s’en rendre compte à haute voix est le fidèle Ahmed Hassan El-Barwane, qui avait demandé au DJ du Parti Bidoche d’être honnête et d’arrêter la sinistre farce de son impossible candidature. Aujourd’hui, nombre de crypto-sambistes sont tellement dégoûtés par l’aventurisme et la mauvaise foi d’Ahmed Sambi qu’ils ont quitté son Parti Bidoche pour se rallier au Vice-président Mohamed Ali Soilihi. Ils ne veulent même pas que le nom d’Ahmed Sambi soit prononcé en leur présence, et quand cela est fait malgré tout, ils crachent par terre avant de dire: «La malédiction de Dieu sur les mécréants». Il s’agit de quels «mécréants»? La chose n’a pas été explicitée, même si on peut deviner de qui il s’agit.

     En réalité, les crypto-sambistes ont commencé à être gagnés par la colère dès le jour où Jakaya Mrisho Kikwete, ancien Président de la République de Tanzanie et émissaire de l’Union africaine aux Comores, a étrillé Ahmed Sambi à l’hôtel Itsandra en lui intimant l’ordre de cesser de jouer au zouave. Et quand le zouave national avait sorti ses «pétitions» truquées pour lui dire que c’est «le peuple» qui «réclamait» sa candidature scélérate, l’ancien Président tanzanien avait crié sur lui en lui disant: «Arrêtez de vous moquer de moi et de vous comporter en gamin capricieux et sans éducation! L’Union africaine n’a que faire de vos pétitions sans valeur juridique. Mme Zuma, Présidente de la Commission de l’Union africaine, m’a chargé de vous dire que l’Afrique n’acceptera jamais que vous foutiez le bordel aux Comores avec une candidature que rejettent la Constitution comorienne et le peuple des Comores». Ce jour-là, les crypto-sambistes avaient compris que leur DJ les conduisait à leur perte par une marginalisation au sein de la scène politique comorienne. Et comme l’ancien dictateur s’est entêté dans son projet fou et criminel, les crypto-sambistes avaient commencé à s’interroger sur la santé mentale et sur les intentions de leur chef, un dirigeant aux pulsions criminelles. Les résultats sont là aujourd’hui pour prouver que même dans les rangs des plus fanatiques et extrémistes des crypto-sambistes, Ahmed Sambi est considéré comme un mauvais dirigeant. Certains ont eu à parler de «Plan A», de «Plan B» et de «Plan C», alors que l’ancien dictateur ne pense qu’à lui et à son chouchou, le bien-aimé Caporal Bourhane Hamidou. Seulement, même si les Comores étaient définitivement damnées et maudites, il est certain que ce n’est pas par Fahmi Saïd Ibrahim et par le Caporal Bourhane Hamidou qu’Ahmed Sambi retrouvera un jour le pouvoir. D’ailleurs, tous les candidats à l’élection présidentielle rêvent d’avoir les deux garçons crypto-sambistes au second tour du scrutin pour réaliser le grand chelem, même si on sait que les candidats crypto-sambistes ne peuvent même pas prendre le départ. Il s’agit d’une élection présidentielle, Mesdames, Messieurs. Naturellement, ce n’est pas charitable, mais quand on s’invite sur la scène politique avec des prétentions électorales démesurées, il ne faut pas par la suite passer son temps à appeler sa maman à la rescousse.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Vendredi 25 décembre 2015.


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