• Home
  • /
  • actualite
  • /
  • «Une lumière féminine illuminera l’avenir des Comores»

«Une lumière féminine illuminera l’avenir des Comores»

Partagez sur

«Une lumière féminine illuminera l’avenir des Comores»

Madame Moinaecha Youssouf Djalali n’exclut rien pour 2019

Par ARM

     Mme Moinaecha Youssouf Djalali, surnommée «Moinaecha-qui-n’a-pas-peur-du-danger», «La Lionne du Hamahamet» ou «Madame la Présidente», s’est imposée sur la scène politique nationale comorienne. En 2016, elle était candidate à une élection présidentielle horriblement fraudée par les Mohéliens de Bête-Salam au profit de leur chouchou, le «pouvoiriste» polygame fou Assoumani Azali Boinaheri dit Bakapihi, «Le Père qui ne prépare jamais à manger», que haïssent les Comoriens depuis la fuite en slip de ce dernier, le 28 septembre 1995, alors qu’il était chef d’État-major de l’Armée comorienne et alors que les mercenaires renversaient le Président Saïd Mohamed Djohar, pour aller se cacher sous une table et dans les toilettes de l’Ambassade de France à Moroni, sa chasse aux Anjouanais à la Grande-Comore en avril 1999, son putsch maudit du 30 avril 1999, sa junte militaire qui finit sous les injures des Comoriens le 26 mai 2006, et sa nouvelle dictature, inaugurée le 26 mai 2016.

Depuis des mois, Mme Moinaecha Youssouf Djalali avait choisi de se taire. Pourtant, elle ne perd pas une miette de la farce sinistre qu’est devenu l’État comorien. Elle s’informe sur tout ce qui se passe aux Comores. Mais, au vu des événements politiques qui ont défiguré l’État et la République aux Comores, elle a commencé à donner de la voix: «Tous les efforts que nous avons déployés pour restaurer la respectabilité et la pérennité de notre État dans une unité à consolider ont été annihilés par Azali Assoumani depuis le 26 mai 2016. Cet homme a semé les germes de la haine entre Comoriens, divisé notre peuple, précipité notre pays dans le gouffre de la dictature, de l’instabilité et de la discorde. Pour lui, il a droit de vie et de mort, de liberté et de privation de liberté sur chaque Comorien.

     Il règne par la peur, la corruption, l’arbitraire, la destruction des institutions du pays, la confiscation du Droit, et la transformation de l’État et de la République en petites choses personnelles. Il est insensible au cri de douleur qui monte des entrailles du peuple comorien, un peuple privé de tous ses droits. Notre opposition fait preuve d’un courage exceptionnel, travaille dans des conditions inhumaines, celles imposées par une dictature qui a transformé tout un pays en une prison à ciel ouvert. Les Comoriens ne sont plus chez eux aux Comores. Voir nos aînés et nos frères jetés en prison sans le moindre motif basé sur le Droit est un deuil. Pendant que nous sommes confrontés à des dangers mortels, la communauté internationale ne fait même pas semblant de nous aider à sortir des malheurs dans lesquels Azali Assoumani a plongé notre pays et notre peuple».

Madame la Présidente n’a pas l’habitude de faire dans les pleurnicheries larmoyantes. Elle constate avec amertume l’impasse actuelle et préfère parler de choses sérieuses et concrètes: «Le pouvoir en place dit vouloir négocier, mais prévient qu’il ne reviendra jamais sur ses décisions polémiques et nihilistes. Pourquoi négocier alors? L’opposition ne veut plus servir de faire-valoir pouvant légitimer une dictature tribale. En réalité, aujourd’hui, il n’y a rien à négocier parce que, non seulement le pouvoir rejette tous les sujets de négociation, mais en plus, il ne constitue pas un interlocuteur avec lequel on peut parler du pays et du peuple. C’est un pouvoir qui fait l’apologie de la force. Mais, il ne doit pas en avoir le monopole. Nous avons été trop patients. Aujourd’hui, le recours à la force par les Comoriens reste la seule option, et qu’on ne vienne pas me traiter de belliciste et de va-t-en-guerre.

     Azali Assoumani a verrouillé toutes les institutions qu’il n’a pas purement et simplement supprimées d’un trait de plume. L’échec patent et humiliant de son prétendu référendum constitutionnel lui a fait comprendre que si en 2019, les Comores organisent des élections libres, transparentes et démocratiques, il n’arrivera même pas obtenir les voix des 5% des électeurs qui avaient daigné participer à son prétendu référendum constitutionnel. Pour 2019, je n’exclus rien. Je suis même prête à faire acte de candidature à l’élection présidentielle anticipée et anticonstitutionnelle, mais uniquement si ce scrutin sera supervisé par cette communauté internationale qui nous a abandonnés. Je vais aller plus loin en disant sans prétention que si l’élection présidentielle est organisée de manière démocratique, je vais faire un score plus honorable que le sien. C’est un défi que je lui lance».

Pour Mme Moinaecha Youssouf Djalali, ce sont les femmes qui vont sauver les Comores: «Aux Comores, nous avons tout essayé, et toutes nos options ont été vouées à l’échec. Pourquoi? Parce que la femme comorienne n’est pas associée à la gestion du pouvoir dans son pays de manière sérieuse. On est dans le rafistolage et dans la recherche d’une femme alibi ici et là. Ça ne fait pas sérieux. Nous devons aller au-delà de ce rafistolage parce que les Comores ont besoin d’une vraie vision féminine. Le pouvoir aux Comores a besoin d’un regard féminin. Le pouvoir politique aux Comores a besoin d’une sensibilité féminine. Une lumière féminine illuminera l’avenir des Comores. Nous n’allons pas mourir si les Comores ont à leur tête une femme qui, comme moi, aime son pays. Bien au contraire, la femme sauvera le pays. J’aime les Comores et je suis attristée de voir que des petits comptes d’apothicaire ont conduit ce beau et merveilleux dans le cratère d’un volcan en éruption.

     Moi, j’ai un seul but: mettre en chantier un grand projet démocratique, un véritable plan d’investissements productifs et utiles, un grand programme d’infrastructures. Je sais à quelle porte je dois frapper. Je sais quelle expertise solliciter à l’intérieur et à l’extérieur, quelles compétences mobiliser aux Comores et à l’étranger. Je ne veux pas de canons et des fusils, mais des routes, des aéroports, des écoles, des ports, des hôpitaux et d’autres infrastructures. Je veux parler d’unité aux Comoriens et non de divisions haineuses. Je veux parler de développement du pays et non de caprices de famille et de village pour prendre en otage tout un pays. Je veux parler des valeurs de respect et de fraternité qui fondent la société comorienne, loin de l’arrogance des dirigeants actuels».

Mme Moinaecha Youssouf Djalali sait de quoi elle parle: «Nous avons vu des acteurs politiques masculins se livrer à toutes les hontes possibles et imaginables pour leurs petits intérêts mesquins et infantiles du jour. Les Comoriens ne parlent de ces hommes qu’avec du mépris. Or, au même moment, des figures féminines de la société civile s’affirment de façon très honorable. Mme Amina Abbas Djoussouf a définitivement fait son entrée dans le cercle des femmes leaders le jour où elle a claqué la porte aux assises de la division. Mme Nadia Tourqui fait un travail magnifique notamment à l’international. Partout, la femme comorienne parle de son pays, et les réseaux sociaux ont fait sortir de l’anonymat plusieurs voix féminines comoriennes. Le présent et l’avenir des Comores doivent se conjuguer au féminin. Je suis entièrement disposée à mener le combat démocratique pour l’État de Droit, la démocratie et le développement institutionnel, économique et social, le combat du mérite et de la méritocratie, le combat de la protection des valeurs comoriennes et du patriotisme».

Quand on l’interroge sur les urgences du moment, Mme Moinaecha Youssouf Djalali ne se fait pas prier pour dire ce qu’elle pense: «Restons mobilisés. Faisons sortir la communauté internationale de son indifférence. Mobilisons-nous à l’intérieur de notre pays, mais aussi à l’étranger. L’inactivité nous est interdite. Moustoifa Saïd Cheikh et les autres héros de la dangereuse période épique doivent nous servir d’exemples. Inspirons-nous de ces héros positifs, de ces parangons du militantisme national comorien, et affrontons tous les dangers de la dictature pour sauver notre pays. Si nous ne sauvons pas notre pays aujourd’hui, l’Histoire ne nous le pardonnera jamais. Elle nous maudira. Moi, je ne serai pas maudite».

Seule une longue chaîne de militantisme abattra la citadelle de la dictature villageoise.

Par ARM

Le copier-coller tue la blogosphère comorienne. Cela étant, il est demandé amicalement aux administrateurs des sites Internet et blogs de ne pas reproduire sur leurs médias l’intégralité des articles du site www.lemohelien.com – Il s’agit d’une propriété intellectuelle.

© www.lemohelien.com – Dimanche 25 novembre 2018.


Partagez sur

Laisser un commentaire

Time limit is exhausted. Please reload CAPTCHA.