La vraie responsabilité historique de Mohamed Soilihi
Les Comoriens regardent vers lui et tous comptent sur lui
Par ARM
Laissons la parole à Jean-Claude Sanchez, un des hommes de Robert «Bob» Denard lors du coup d’État du 28 septembre 1995 contre Saïd Mohamed Djohar: «Le bruit courut que la résistance était menée par le colonel Azali Assoumani, le chef de l’armée comorienne, qui s’était signalé dans le passé par sa brutalité et son sadisme à l’égard des opposants; bruit infondé, comme nous le saurons plus tard. […]. Le lieutenant Éric I. avait été averti de la situation vers 5 heures 30 déjà. Il s’était immédiatement rendu chez le colonel Kister, conseiller en sécurité du président Djohar, où il trouva le colonel Azali, qui était venu s’y réfugier après s’être enfui chez lui en slip. Il le récupéra pour se rendre à Radio Comores. Ils étaient au premier étage avec quelques employés, depuis cinq minutes à peine, quand ils virent arriver le capitaine Soilihi de l’armée comorienne avec un bon groupe de soldats. […]. Le colonel Azali avait disparu, enfin une nouvelle fois en sautant d’une fenêtre pour aller se cacher toute la journée chez un coopérant. Quel courage! Les hommes du capitaine Soilihi prirent position à l’extérieur du bâtiment de la radio, dans la végétation, et engagèrent le feu»: Jean-Claude Sanchez: La dernière épopée de Bob Denard. Septembre 1995, Pygmalion (Flammarion), Paris, 2010, pp. 130-131.
Voilà donc le mort-vivant et «pouvoiriste» polygame fou Assoumani Azali Boinaheri dit Bakapihi, «Le Père qui ne prépare jamais à manger», fuyant en slip pour aller se cacher sous une table et dans les toilettes de l’Ambassade de France aux Comores. Or, il était le chef d’État-major de l’Armée comorienne. Il est présenté sous son vrai jour, celui d’un assassin sadique et inhumain, un lâche. Le Capitaine Soilihi qui s’est battu contre les mercenaires de Robert «Bob» Denard pendant que le «concubinocrate» Assoumani Azali Boinaheri s’était caché en slip à l’Ambassade de France n’est autre que Mohamed Soilihi dit Campagnard.
Mohamed Soilihi dit Campagnard est candidat à la mascarade électorale en cours. Son slogan de campagne électorale est «Le Courage au service de la nation». Une de ses vidéos pour sa candidature est intitulée «Je ne fuis jamais devant l’ennemi». Dans les deux cas, Mohamed Soilihi fait allusion aux événements douloureux du 28 septembre 1995. C’est vrai: pendant que le «ventriote» Assoumani Azali Boinaheri, chef d’État-major de l’Armée, se cachait en slip sous une table et dans les toilettes de l’Ambassade de France à Moroni, Campagnard luttait contre les mercenaires, finissant par recevoir une balle dans la jambe.
Ce courage et cette capacité à affronter l’ennemi sans se cacher sous les tables et dans les toilettes des chancelleries, Campagnard doit les prouver dans la soirée du dimanche 24 mars 2019, quand le dictateur fou de Mitsoudjé se fera proclamer «élu» «dès le premier tour». Comme tous les autres candidats, il sera éliminé de manière tout à fait antidémocratique à l’issue de ce premier tour de la honte. Il est le seul candidat qui fait peur aujourd’hui au bambochard Assoumani Azali Boinaheri. Le seul. Les Comoriens ont tous les yeux rivés sur lui. Il a donc une responsabilité historique à assumer. Qu’il sache tout de suite qu’il fera partie de tous ces candidats qui vont être éliminés par la fraude. Que va-t-il faire pour mettre de nouveau son courage au service de la nation, à un moment où l’Armée attend un signal de lui pour mettre un terme au «à la dictature suprématiste et villageoise» de Mitsoudjé?
Mohamed Soilihi dit Campagnard, les Comores te regardent et comptent sur toi pour les sauver. Vas-tu relever ce défi historique ou accepter le fait accompli électoral?
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Samedi 23 mars 2019.
