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Il veut quoi exactement, cet Ibrahim Ali Mzimba-là?

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Il veut quoi exactement, cet Ibrahim Ali Mzimba-là?

Il souffle le chaud et le froid, ménage la chèvre et le chou

Par ARM

Quelques Comoriens sont plongés dans une pathétique et improbable recherche de «preuves historiques» sur «l’existence de la nation et de l’État aux Comores» avant l’installation progressive de la France aux îles Comores au XIXème siècle. En quelques secondes, a été créé «le Sultan des Comores “Cocotte-minuteˮ», surgi du néant, sans indication sur la date du début et de la fin de son règne, ni sur comment ce magicien des miracles venus de l’espace extraterrestre et de l’au-delà a pu régner seul sur un archipel de 4 îles, dont la Grande-Comore avait 7 à 12 Sultanats, dont les Sultans se combattaient à mort au point d’avoir été à l’origine de l’expression fort édifiante d’«Archipel aux Sultans batailleurs» (Urbain Faurec).

Sans expliquer aux masses populaires comment ce «Sultan des Comores» venu de l’espace extraterrestre et de l’au-delà avait pu être ce «Sultan des Comores», l’idéologie historique mensongère dominante des Comores dit: «Cet usurpateur-là s’est autoproclamé “Sultan des Comoresˮ, et cela nous suffit». Or, «ironisant, dans l’île aux Pingouins, sur les “preuvesˮ de la culpabilité de [Alfred] Dreyfus, Anatole France constatait que “les pièces fausses valent mieux que les vraies… parce qu’elles transportent les esprits dans un monde idéal et les détournent de la réalité qui, en ce monde hélas, n’est jamais sans mélangeˮ»: Marcel Prélot et Georges Lescuyer: Histoire des idées politiques, 13ème édition, Éditions Dalloz, Collection «Droit public – Science politique», Paris, 1997, p. 665.

La polémique haineuse et injurieuse enfle, et Ibrahim Ali Mzimba dit du bout des lèvres: «Il faut respecter le choix des Mahorais». Ah! Quelle grandeur d’âme! Quelle bonté du cœur! Oui, oui, il s’agit du même Ibrahim Ali Mzimba qui, il y a encore quelques heures, criait et insultait Mme Estelle Youssoufa, Députée de la 1ère circonscription de Mayotte, dans un océan de fautes de français, qu’il avait fallu corriger, pour des raisons humanitaires et pédagogiques.

En langue locale, Ibrahim Ali Mzimba dit une chose qui fait tomber ceux qui ne sont pas assis: «C’est la raison pour laquelle, la première mesure exceptionnelle dont nous souhaitons l’adoption par le Président, pour prouver qu’il aime ce pays, pour prouver qu’il s’associe aux citoyens de ce pays, c’est d’appeler au plus vite les élus de ce pays à une session extraordinaire [de l’Assemblée de l’Union], car, en ce moment même, ils sont en session ordinaire. Cette session ordinaire doit être suspendue et transformée en session extraordinaire pour étudier la gravité de la situation dans laquelle est plongé notre pays, une gravité qui pourra conduire à la disparition du pays, à la mort des gens, à l’égorgement des Comoriens par nous-mêmes». Comment un garçon qui dit avoir été à l’Université d’Aix-en-Provence pour faire du Droit et de la Science politique demande une session extraordinaire de «l’Assemblée de l’Union» de Papa, alors que celle-ci, pour la première fois de l’année, se réunit de plein droit le premier vendredi du mois d’avril, et est donc effectivement réunie depuis le vendredi 7 avril 2023, et vient de prendre position sur les expulsions des clandestins comoriens à Mayotte et les destructions des maisons insalubres et illégales sur ce département français de l’océan Indien? Il aurait dû demander une séance spéciale.

Une session extraordinaire se tient en l’absence d’une session ordinaire, et il n’y a pas de session extraordinaire quand le Parlement est déjà en session ordinaire, puisque la session extraordinaire au sein d’une session ordinaire aurait été un non-sens: «Session: Période de l’année pendant laquelle une assemblée est en droit de siéger. Dans l’intervalle des sessions ordinaires, une assemblée peut se réunir en session extraordinaire, dans les conditions fixées par les textes. Ne pas confondre session et séance»: Raymond Guillien, Jean Vincent et autres: Lexique des termes juridiques, 15ème édition 2005, Dalloz, Paris, 2005, p. 572.

Sur le plan pratique, «les sessions extraordinaires peuvent correspondre à deux types de nécessités. Parfois, il s’est agi de réagir à une actualité brûlante […], parfois il s’est agi de mener à bien des travaux législatifs de grande ampleur […], parfois encore il s’est agi, pour la majorité des députés, de contraindre le gouvernement à accepter un débat […]. Mais, le plus souvent, les sessions extraordinaires ont servi surtout à prolonger de quelques jours, voire de quelques heures, la session ordinaire, le temps nécessaire à l’achèvement des navettes en vue de l’adoption définitive d’un texte»: Guy Carcassonne et Marc Guillaume: La Constitution, Préface de Georges Vedel, 14ème édition 2017, Éditions du Seuil, Collection «Essais – Points», Paris, 2017, p. 174.

En quoi un «gouvernement de salut public» aux Comores «sauverait» Mayotte, au lieu d’arrêter la corruption, l’incompétence, la dictature, la haine et le mépris aux Comores pour que les Comoriens restent chez eux et les clandestins comoriens à Mayotte, dont certains sont des criminels, rentrent dans leur pays au lieu de semer le vol, le chaos et la mort à Mayotte?

Ibrahim Ali Mzimba, qui injuriait Mme Estelle Youssouffa, ment et se fout des gens: «Les Mahorais et les Mahoraises sont nos frères et sœurs. Ils sont nos frères et sœurs. Ils sont nos frères et sœurs, de qui nous ne sommes séparés que par une seule chose: les statuts politiques. Qu’on soit d’accord ou pas avec eux, ils ont un statut politique que nous devons respecter. Les Mahorais ont exprimé leur souhait de rester Français. Que ça soit une bonne décision ou une mauvaise décision, que ceux qui ne sont pas d’accord avec eux respectent la décision prise par les Mahorais. Nous, sur les 3 îles, avons décidé d’opter pour l’indépendance. Qu’on soit d’accord pas avec notre indépendance, c’est la décision qui a été prise par les 3 trois îles. Le débat juridique est des deux côtés. Concentrons-nous sur l’essentiel. L’essentiel est d’être conscient que le mal qui frappera Mayotte sera un mal qui frappera les Comores dans leur ensemble. […]. Aucun Comorien aimant ce pays ne saurait se réjouir si Mayotte est frappée par une catastrophe ou par un autre mal».

Mais, Ibrahim Ali Mzimba demande des négociations «entre les autorités de Mayotte et les autorités des Comores sans la communauté internationale, ni la France». Les Mahorais, très attachés et fidèles indéfectiblement à la France, ne vont jamais accepter cela. Il le sait.

Comment Ibrahim Ali Mzimba peut se dire opposant, dauber sur l’inexistante légitimité du dictateur Assoumani Azali Boinaheri, et soutenir que «la première mission, c’est de renforcer la légitimité de l’actuel pouvoir, parce que, l’actuel pouvoir – il n’y a pas de secret –, sa légitimité est très entamée, une légitimité qui n’est pas convaincante, une légitimité qui n’est pas assise dans les masses populaires et la classe politique de ce pays»? Faut-il renforcer une légitimité manquante ou la combattre? Pourquoi parle-t-il de «colonisateur français», alors que la France est à Mayotte sans statut colonial depuis 1841 car les Mahorais le veulent?

Ibrahim Ali Mzimba se contredit: «La mission de gouvernement [de salut public] est de permettre une franchise de discussion, qui ne sera pas guidée, ni par [Sic: Il aurait dû dire “Qui ne sera guidé ni par…ˮ] le colonisateur français, ni la communauté internationale, un dialogue de cœur à cœur entre Comoriens, en respectant le statut de chacun. Mayotte a fait un choix. Que nous aimions ce choix, que nous partagions ce choix, Mayotte a fait un choix d’un statut politique qui mérite d’être discuté dans le cadre du respect des uns et des autres. Les trois îles ont fait un choix qui est à respecter». Comment peut-il dire qu’il souhaite une «franchise de discussion» entre «Comoriens», tout en voulant écarter la France, ce que Mayotte ne va jamais accepter? Comment peut-il parler du respect du choix des Mahorais tout en disant que «Mayotte a fait un choix d’un statut politique qui mérite d’être discuté» quand, pour Mayotte, son statut français est définitif et non négociable? Comment peut-il dire respecter le choix des Mahorais tout en parlant de «dialogue de cœur à cœur entre Comoriens», quand les Mahorais ne se considèrent pas comme Comoriens, mais Français?

Maintenant, corrigeons les fautes de français. Il a dit «Je souhaiterais au Président de donner la réponse la plus appropriée» au lieu de «Je souhaiterais que». Il dit «La situation que prévaut» au lieu de «La situation qui prévaut». Il a dit «Je sollicite au Président Azali» au lieu de «Je sollicite du Président Azali». Il dit «La deuxième mesure, c’est de solliciter au Président» au lieu de «La deuxième mesure, c’est de solliciter du Président».

On l’aura compris: Ibrahim Ali Mzimba souffle le chaud et le froid, et veut ménager la chèvre et le chou. Par démagogie, il veut faire la bise à la fois au tyran de Mitsoudjé, aux Comoriens et à la France. Il n’a réussi qu’à rendre son discours démagogique et inacceptable. Ce discours ne passera ni aux Comores, ni à Mayotte, ni à Paris. L’avenir le prouvera.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Jeudi 27 avril 2023.


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