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Elamine Ali Mbaraka dit Aboul-Khaïr, leader et héros de Mohéli

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Elamine Ali Mbaraka dit Aboul-Khaïr, leader et héros de Mohéli

Ni concession, ni compromis, ni compromission sur les intérêts de l’île

Par ARM

 

       C’était à la mi-décembre 2017, un mois après mon installation à Mayotte, évidemment de façon légale, en provenance de Paris, où naturellement, j’étais également entré légalement. Comme quoi il est bien possible d’entrer en France légalement. J’avais été invité au mariage, à Boueni, au Sud de Mayotte, d’un cousin né d’un père de Djoiezi et d’une mère de Mayotte. Dans l’autocar qui nous transportait de Mamoudzou à Boueni, je voyais des visages inconnus, mais aussi des visages connus, mais que je n’avais pas vus depuis 1986. Il y avait là ceux et celles qui avaient eu la désagréable idée de soutenir financièrement, avec beaucoup d’argent, en 2016, la campagne électorale de Mohamed Saïd Fazul dit Babadi, en contrepartie de la promesse de défendre les intérêts de Mohéli en vue de son développement. Babadi, qui avait tenté 5 fois le Baccalauréat et qui ne l’avait «obtenu» que parce qu’une délégation de femmes de Fomboni avait obligé le Président du Jury à le lui accorder «par humanité, pour éviter les pleurs qui transpercent nos cœurs depuis 5 ans», les a trahis. C’est plus fort que lui.

       Notre discussion avait porté justement sur Babadi. Tout le monde avait reconnu qu’il était nullissime, sans foi, ni Loi, ni dignité, ni personnalité, ni honneur. Ma cousine de sang présente, qui est aussi la Tatie de Chamina Mohamed, imposée dans la violence inouïe comme Gouverneure de Mohéli par la dictature de Mitsoudjé, à la suite d’une élection qui n’a pas eu lieu le 14 janvier 2024, a dit alors: «Mohéli a besoin d’un Gouverneur révolutionnaire, et celui-ci ne peut être qu’Aboul-Khaïr. À la prochaine élection gubernatoriale, c’est à lui que je donnerai mon bulletin». Aboul-Khaïr est le prénom affectueux, attribué par sa grand-mère maternelle bien-aimée à Elamine Ali Mbaraka, ancien Maire de Fomboni, «Le Président de la “Rue publiqueˮ». J’avais applaudi et je continue à applaudir parce que, à Mohéli, dont les caciques de la classe politique mendient des billets d’avion pour Anjouan et la Grande-Comore, alors que Mohéli doit se défendre à Mohéli, Elamine Ali Mbaraka s’est tenu très éloigné de ces corrompus assoiffés de billets d’avion, de pouvoir et d’argent.

       En 2018, je publiais Sociologie politique des Comores. En première de couverture, on retrouve la photo d’Elamine Ali Mbaraka, poing levé vers le ciel. Il sortait de prison pour la énième fois, et ce, toujours pour avoir défendu les intérêts légitimes de Mohéli face à une dictature fasciste et tribale médiévale, d’une sauvagerie bestiale et d’une ignorance crasse. À ses côtés, on voit des patriotes l’attendant à sa sortie de prison. Il eut des grincements de dents à Fomboni: «Ils ont fait quoi de spécial pour figurer sur la couverture d’un livre?». Ali Saïd Tarmindhi dit Djabbar, mon camarade de promotion au Collège et au Lycée de Fomboni, l’a appelé au téléphone, et, pendant 15 minutes, s’est appliqué à lui expliquer le sens de cette photo en première de couverture d’un livre, surtout pour un jeune homme, encore en vie, de surcroît. En 2019, j’ai publié Comores. «La Constitution, mon bon plaisir», où on le voit, de nouveau, en première de couverture, aux côtés notamment de deux anciens Vice-présidents des Comores: le regretté Mohamed Hassanaly, son oncle, et Fouad Mohadji, le cousin de ce dernier. Cette fois, j’ai reçu des injures à titre personnel, mais les injures ne m’ont jamais dérangé. On peut m’insulter, m’injurier, me menacer de mort, me calomnier, me vilipender, m’inventer des histoires d’amour, ça ne me dérange jamais.

       Elamine Ali Mbaraka est mon leader personnel, mon héros personnel parce que, pour lui et moi, contrairement aux caciques du M-17, discrédités pour leur haine contre Mohéli, la dignité, l’honneur, la personnalité et les intérêts de Mohéli ne se négocient pas, ne font l’objet ni de marchandage, ni de compromis, ni de compromission, ni de concession. Nous aurons l’occasion de le démontrer, et ce jour-là, les Mohéliens se lèveront comme au XIXème siècle, quand ils se préparaient à aller assassiner le Sultan dictateur pendant son sommeil. L’esprit Ngamaroumbo renaîtra, et pour renaître, il lui faut juste un leadership et un leader. Ça va arriver. Ce jour-là, l’Anjouanais saura qu’il ne peut plus continuer à occuper illégalement les terres des Mohéliens, à leur voler impunément leurs récoltes pour les faire partir par vedettes rapides vers leur île, à assassiner les Mohéliens pour un kg de vanille ou pour un régime de banane, à entrer librement à Mohéli, à y séjourner librement sans contrat de travail à durée déterminée.

       L’Histoire de l’humanité nous apprend qu’aucun peuple, même le plus puissant, n’a pu s’imposer sur le sol de l’autre sans en être chassé. Ça viendra, et le jour où Mohéli aura à sa tête un leader aimant son île, tous les Mohéliens seront derrière lui, et les Anjouanais, même s’ils y sont par millions, partiront vers leur île. Tout sera fait pour qu’ils s’en aillent parce qu’ils n’ont prouvé qu’une chose: leur incapacité à vivre avec les autres, se faisant rejeter et haïr à Mayotte, en Grande-Comore et à Mohéli, alors qu’ils ne veulent voir aucun Comorien venant d’une autre île occuper un poste à Anjouan. Un jour, un Grand-Comorien nommé à un poste à Anjouan arrive sur l’île. On lui souhaite la bienvenue, et sur sa table de travail, il trouve des excréments. C’est inhumain. C’est sauvage. Ils payeront cela, et pas seulement à Mohéli, mais également en Grande-Comore et à Mayotte. Leur façon de rejeter l’autre par simple chauvinisme haineux et répulsif n’a jamais été observée ailleurs dans le monde. C’est de la détestation sauvage.

       «Leadership», «Leader»? Et le Gouverneur Babadi ou la Gouverneure «élue» Chamina Mohamed dans tout ça, demanderont certaines et certains? La réponse est dans ce qu’avait dit le théologien Abdel Hamid Kichk (1933-1996), quand, le 6 octobre 1981, le Président Anouar El Sadate a été tué et remplacé par son Vice-président Mohamed Hosni Moubarak. Il est triste de constater que le Tout-Mohéli se plaint du narcissisme arrogant de Chamina Mohamed, avant même son investiture dans l’indignité, la honte et l’indécence fin mai 2024. Elle a déjà nommé ses proches. Partout, elle se répand en paroles malheureuses: «Oui, je n’ai été élue que par moi-même et par ceux et celles à qui j’ai donné l’argent sale de l’État». Merci…

       En réalité, en matière d’expérience malheureuse de pouvoir, Djoiezi n’est pas à son galop d’essai. Ailleurs, le pouvoir unit les villageois, à Djoiezi, il divise, sème la mésentente et la haine, à cause des outrances des détenteurs du pouvoir et de leurs proches, passant du cocotier à la Cadillac. Chamina Mohamed et les siens peuvent m’insulter, m’injurier, me menacer, aller à la mosquée de Djoiezi pour nier la relation de sang que j’ai avec la famille du père de Madame la Gouverneure «élue», nier la ressemblance frappante entre la grand-mère paternelle de Chamina Mohamed et ma propre mère, ils ne vont pas m’empêcher de dire ceci à Chamina Mohamed, même si elle était la secrétaire générale des Nations Unies: «Chère enfant, avant toi, il y en a eu beaucoup d’autres. Tous se croyaient les égaux de Dieu, et ont tous péri tristement. Tout pouvoir est éphémère, par définition. On sait comment tu vas arriver à la tête du Gouvernorat de Mohéli, mais personne ne sait comment tu vas t’en aller. Au train où vont les choses, tout ceci se terminera de façon tragique et désagréable. Écoute bien, comme je le fais chaque jour, les paroles en swahili de cette chanson de Les Wanyika».

       Hier, on payait même des crédits téléphoniques aux mouchards désœuvrés pour qu’ils racontent des mensonges à l’Autorité: «Ici, à Djoiezi, Untel a dit, Untel a fait». Les animosités nées de tout ça ont causé dans le cœur, dans l’âme, dans l’être tout entier des plaies refusant toute cicatrisation. On va en rajouter d’autres, et le pouvoir ne cause ces dégâts que chez nous, à Djoiezi, poussant ce Djoiezien à dire, en 2012: «Si le pouvoir, c’est ça, je n’en veux pas, si être Président, c’est ça, je n’en veux pas». Moi, non plus…

       Elamine Ali Mbaraka crée l’espoir à Mohéli pour avoir dit publiquement au dictateur Assoumani Azali Boinaheri: «Tu nous écrases aujourd’hui, tu fais ce que tu veux parce que tu te crois puissant; mais viendra le jour où tu ne le pourras pas, où tu rendras des comptes».

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Vendredi 10 mai 2024.


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